Esther Pollard, épouse de l’espion israélien Jonathan Pollard, s’éteint à 68 ans
Malade du Covid-19, elle a été hospitalisée le week-end dernier ; "Je n'imaginais pas que je perdrais Esther", a commenté son époux
Esther Pollard, l’épouse de l’espion israélien Jonathan Pollard, est décédée lundi des suites de complications liées au coronavirus à l’âge de 68 ans.
Esther Pollard, qui a lutté contre un cancer du sein pendant des années, a été hospitalisée à l’hôpital Hadassah Ein Kerem de Jérusalem ce week-end après avoir été infectée par le virus et son état s’est détérioré.
Les funérailles ont eu lieu lundi au cimetière Har Hamenuhot de la capitale.
« Je n’avais pas imaginé dans mes pires cauchemars que je perdrais Esther. Après des décennies de lutte pour ma libération, je me suis senti si impuissant de ne pas pouvoir l’aider dans son combat pour la vie », a déclaré Jonathan Pollard aux médias israéliens à l’annonce du décès.
Le Premier ministre Naftali Bennett a présenté ses condoléances.
« J’ai été désolé d’apprendre le décès d’Esther Pollard, une femme dont le dévouement et l’amour pour Jonathan Pollard sont devenus un symbole de force, de détermination et de foi. Qu’elle repose en paix », a-t-il déclaré.
Esther et Jonathan s’étaient mariés alors que ce dernier purgeait une peine de prison de plusieurs décennies aux États-Unis.
Lors de l’éloge funèbre de sa femme Esther, avec laquelle il s’est installé en Israël fin décembre 2020, Pollard, en larmes, l’a félicitée d’avoir plaidé en sa faveur pendant les 30 années passées dans une prison américaine et les cinq années de liberté conditionnelle avant qu’il ne puisse s’installer dans l’État juif.
« Ce n’est pas ainsi que je m’attendais à ce que nous rentrions au pays », a déclaré Pollard aux centaines de personnes présentes lors de son enterrement au cimetière de Har Hamenuhot. « Mais autant tu aimais la terre, autant la terre va maintenant t’aimer, la terre va t’embrasser et tu va vraiment faire partie de la terre que tu as tant aimée. »
« C’est elle qui m’a appris l’amour d’une terre indivise, donnée par Dieu. C’est elle qui m’a dit d’aimer le peuple juif », a-t-il poursuivi. « C’est elle qui m’a appris tout ce que je sais sur la halacha, la Torah – tout.
« Non diluée, inchangée, pure. C’est ce qu’elle était. »
Jonathan Pollard, en tant qu’analyste du renseignement au centre antiterroriste de la marine américaine, avait transmis des milliers de documents américains cruciaux à Israël, ce qui avait entraîné des tensions dans les relations entre les deux proches alliés.
Il avait été arrêté en 1985, reconnu coupable d’espionnage et condamné à la prison à vie deux ans plus tard, bien qu’il ait plaidé coupable dans le cadre d’un accord qui, selon ses avocats, devait aboutir sur une peine plus clémente.
Il avait finalement été libéré en 2015, mais il avait été dans l’obligation de ne pas quitter les États-Unis, conformément aux règles de libération conditionnelle mises en œuvre à son encontre. Il n’avait pas été autorisé à se rendre en Israël.
Pendant plusieurs années, il s’est ainsi soumis à des directives de couvre-feu, portant un bracelet électronique. Il lui était interdit de travailler pour toute entreprise dont les systèmes informatiques n’étaient pas équipés d’un logiciel de surveillance du gouvernement américain. En outre, il lui était interdit de voyager à l’étranger.
Le couple a déménagé en Israël il y a un an, après que les restrictions de la liberté conditionnelle qui l’empêchaient de quitter New York ont été levées.