Excuses du PM slovaque pour la persécution des Juifs pendant la Shoah
Pour Robert Fico, la Shoah jette « une opprobre éternelle » ; le président de la Confédération slovaque des évêques fustige les remarques antijuives d’un prêtre
Marissa Newman est la correspondante politique du Times of Israël
Le Premier ministre slovaque Robert Fico a présenté ses excuses pour la persécution des Juifs par son pays pendant la Seconde Guerre mondiale, notamment l’application de lois antijuives et la déportation massive des Juifs vers les camps de concentration, selon The Prague Post.
Lors d’une commémoration mardi marquant les 73 années d’application des restrictions sur les citoyens juifs, Fico a déclaré : « Je ne suis pas en mesure de vous dire quoi que ce soit de plus fort ou de plus personnel, mais que je tiens à exprimer des excuses sincères de tous ceux qui furent un tel échec. Seuls les descendants de ceux qui ont souffert et sont morts peuvent leur pardonner. »
« L’Holocauste, qui a fait tant de victimes au nom des idéaux fous du fascisme, jette une opprobre éternelle sur ceux qui y ont participé. Dans le même temps, c’est un fort avertissement pour qu’il ne se répète jamais », a déclaré Fico.
Quelque 70 000 Juifs ont été déportés vers les camps de concentration depuis l’ancienne République autonome slovaque, en collaboration avec les nazis, dont quelque 60 000 ont été tués, selon le Mémorial de l’Holocauste des États-Unis.
Dans le même temps, Stanislav Zvolenský, président de la Confédération slovaque des évêques, a dénoncé les déclarations antijuives du prêtre catholique Emil Floris le mois dernier, dans un discours accusant les Juifs d’avoir été responsables de la haine qu’ils ont inspirée au cours de la guerre.
« De toute l’Europe, ils ont emmené les Juifs vers les camps de concentration. Et savez-vous pourquoi ? Parce qu’il y avait de la haine envers eux, mais ceux qui sont haïs sont souvent la cause de cette haine », avait déclaré Floris, selon le site web de nouvelles zpravy.e15.cz.
Selon Zvolenský, ces remarques « ne sont pas appropriées pour un prêtre ».
« Il n’est pas juste qu’elles passent inaperçues ; il faut s’en dissocier », a-t-il affirmé.
JTA contribué à cet article.