Israël en guerre - Jour 476

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Exposition inédite à Berlin d’objets du mémorial de Yad Vashem

Seize objets familiaux, un par région allemande, prêtés par le mémorial israélien de la Shoah sont présentés à partir de mardi. Une première en 70 ans

Lore Mayerfeld (R) et sa petite-fille Shani Stringer posent à côté d'une poupée blonde de 80 ans exposée lors de l'inauguration de l'exposition 16 objets 70 ans de Yad Vashem au bâtiment parlementaire Paul-Loebe-Haus à Berlin, le 24 janvier 2023. (Crédit : Julien GATHELIER / AFP)
Lore Mayerfeld (R) et sa petite-fille Shani Stringer posent à côté d'une poupée blonde de 80 ans exposée lors de l'inauguration de l'exposition 16 objets 70 ans de Yad Vashem au bâtiment parlementaire Paul-Loebe-Haus à Berlin, le 24 janvier 2023. (Crédit : Julien GATHELIER / AFP)

Une poupée blonde, un étui à rouleau de la Torah sculpté à la main, un piano : le mémorial de Yad Vashem prête pour la première fois des pièces de survivants et victimes de la Shoah pour une exposition à Berlin.

Les seize objets familiaux, un par région allemande, prêtés par le mémorial israélien de la Shoah sont présentés à partir de mardi. Une première en 70 ans.

Lore Mayerfeld, 85 ans, n’était qu’une enfant lorsque ses grands-parents lui ont offert la poupée qu’elle décrit comme un « cadeau de départ » alors que sa famille juive fuyait Cassel, dans le centre de l’Allemagne, pour les États-Unis.

« Le pyjama qu’elle porte est celui que je portais lors de la Nuit de cristal », le pogrom de novembre 1938, explique Lore Mayerfeld à l’AFP.

« L’heure » des négationnistes

Mme Mayerfeld et sa mère ont pu rejoindre son père aux États-Unis en 1941, mais n’ont appris qu’après la guerre que ses grands-parents et plusieurs tantes, oncles et cousins avaient été assassinés par les nazis.

Vivant aujourd’hui à Jérusalem, elle raconte n’avoir jamais permis à ses enfants de jouer avec sa poupée Inge « parce qu’elle est cassable ».

La famille a finalement décidé que sa place était à Yad Vashem. Elle a fait le déplacement en Allemagne pour l’exposition, tant qu’elle en a la force. « C’est un voyage très émouvant, je revis en quelque sorte mon histoire », confie-t-elle.

« Le monde entier n’a pas tiré la leçon (de la Shoah) et c’est très triste. Il y a ceux qui nient que cela ait même eu lieu. Ma génération, quand nous passerons, qui sera là pour raconter l’histoire ? », redoute Mme Meyerfeld.

Pour le président de Yad Vashem, Dani Dayan, il est essentiel de trouver de nouvelles façons de se connecter avec les jeunes générations alors que se profile « l’ère post-survivants ».

Le chef de Yad Vashem Dani Dayan dans son bureau de Jérusalem, devant une citation de l’artiste assassinée Gela Seksztajn. (Crédit : Alex Kolomoisky/Yad Vashem)

« J’ai peur que ce soit l’heure heureuse des négationnistes, des déformateurs de la Shoah. C’est pourquoi nous devons préparer dès maintenant le terrain pour l’affronter », estime-t-il.

L’étui de la Torah a été fabriqué à la main en 1939 par Leon Cohen, un vétéran juif de la Première Guerre mondiale.

Lorsque avec sa femme Adele et ses deux enfants il a été envoyé au camp de Theresienstadt, Leon a emporté son précieux coffret avec lui. Avant que toute la famille ne soit déportée à Auschwitz en 1944, Leon l’a confié à une amie, Henrietta Blum. Si celle-ci et l’étui ont survécu, la famille Cohen a péri.

La conservatrice Ruth Ur regarde une Ménorah de Hanoucca à neuf branches lors de l’ouverture de l’exposition 16 objets 70 ans de Yad Vashem au bâtiment parlementaire Paul-Loebe-Haus à Berlin, le 24 janvier 2023. (Crédit : Julien GATHELIER / AFP)

« Miracle »

Autre objet de l’exposition: un piano appartenant à la famille Margulies, des commerçants en textile de Chemnitz (Est). Plusieurs de ses membres se sont cachés lorsque l’étau des nazis s’est resserré, mais ils ont vite compris que la fuite était la seule option.

Ils ont embarqué sur un bateau pour Haïfa en 1939 et sont finalement arrivés en Palestine. Leur piano bien-aimé est arrivé quelques jours plus tard dans un conteneur d’expédition, grâce aux dispositions prises par leur fils de quinze ans, Shlomo.

La famille en a finalement fait don à Yad Vashem en remerciement de leur survie. « Avec ces objets, on commence à imaginer comment ces personnes, qui se sentaient complètement allemandes, ont été lentement arrachées du cœur de la société », commente Ruth Ur, commissaire de l’exposition.

Pour elle, le voyage du piano est une sorte de « miracle » et fait partie d’une « nouvelle façon de raconter des histoires » sur la Shoah. « Ce garçon (Shlomo) est encore en vie aujourd’hui à l’âge de 99 ans. Et c’est merveilleux ».

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