Faux tags antisémites: une femme condamnée à Paris à un an de prison ferme
En plus de la peine de prison, Nancy S. a notamment interdiction de paraître à l'adresse dans le 11e arrondissement où les faits ont été commis, pendant la durée de son sursis probatoire de deux ans
Elle avait inventé des actes antisémites dont elle se disait victime : une femme a été condamnée à trente mois de prison dont un an ferme pour dénonciation de délit imaginaire et dégradation en raison de la religion, a indiqué vendredi le parquet de Paris.
En plus de la peine de prison, Nancy S. a notamment interdiction de paraître à l’adresse dans le 11e arrondissement où les faits ont été commis, pendant la durée de son sursis probatoire de deux ans.
Son avocat a annoncé faire appel de cette condamnation.
« Je suis déçu que le tribunal n’ait pas tenu compte des éléments de doute qui ont émergé pendant l’audience sur le commencement de cette affaire », a expliqué Me Philippe Sarda à l’AFP, précisant que pendant le procès sa cliente avait accusé sa fille adoptive d’être à l’origine des tags.
L’affaire a démarré à l’automne 2024 quand Nancy S., 51 ans, a déposé plusieurs plaintes au commissariat du 11e arrondissement, dénonçant des tags antisémites dans les parties communes du bâtiment à dix reprises entre le 19 septembre et le 24 octobre 2024.
Selon BFMTV et Le Parisien à l’époque, « des croix gammées » et des messages menaçants comme « Mort aux juifs » avaient été gravés sur la porte de son habitation.
Dans ses plaintes, elle expliquait « vivre à l’adresse où avait été tuée Mireille Knoll le 23 mars 2018 », une octogénaire qui avait échappé à la rafle du Vel d’Hiv et avait été poignardée en mars 2018 par un voisin.

Ce dernier avait été condamné en novembre 2021 à la réclusion criminelle à perpétuité, dont 22 ans de sûreté, pour ce meurtre dont le caractère antisémite a été reconnu.
Le parquet de Paris avait alors ouvert une enquête en octobre pour dégradations en raison de la religion, confiée au commissariat du 11e arrondissement.
Mais les investigations « et notamment l’exploitation de toutes les caméras avoisinantes n’a pas permis d’identifier d’intrus susceptible d’être entré commettre ces dégradations », ajoute le ministère public. Une caméra installée le 2 décembre dans le hall d’immeuble n’a pas permis non plus de confondre de suspect éventuel.
Le 20 décembre, Nancy S. a de nouveau déposé plainte, affirmant avoir reçu un courrier antisémite.
Les vérifications ont alors permis de l’identifier « elle-même comme ayant acquis le timbre apposé sur ce courrier », selon le parquet.
Un nouveau dispositif de captation d’images, installé cette fois dans l’ascenseur de l’immeuble, avait ensuite permis d’identifier Nancy S. et sa fille alors qu’elles dégradaient elles-mêmes les parties communes.
Après sa garde à vue, la jeune fille âgée de 17 ans n’avait pas été poursuivie. Elle a depuis été placée.