Fermeture d’un aéroport de Tel Aviv : des manifestants bloquent l’accès à Eilat
Le maire appelle l'aéroport de Sde Dov la "bouteille d'oxygène" de celui d'Eilat et promet d'entamer une grève de la faim jeudi pour protester contre la fermeture prévue en juillet
Des milliers de résidents d’Eilat ont envahi les rues de la ville mardi pour protester contre la fermeture prochaine d’un petit aéroport de Tel Aviv qui sert de point de transit principal aux habitants de la plus grande métropole israélienne qouhaitant se rendre à la ville la plus au sud du pays.
L’aéroport de Sde Dov dans le nord de Tel Aviv doit fermer en juillet prochain. Les terrains seront ensuite vendus par l’État à des développeurs immobiliers qui ont prévu de construire le plus grand parc en front de mer du pays, des milliers de nouveaux appartements et des espaces commerciaux, promettant la création de quelque 25 000 emplois dans cette la ville.
Mais cela signifiera également le transfert des vols domestiques Tel Aviv-Eilat du petit aéroport, plus accessible, vers Ben Gurion, plus grand et plus fréquenté. Les résidents d’Eilat craignent que cette mesure réduise le nombre de vols et complique l’accès à la station balnéaire pour de nombreux Israéliens.
Mardi, des dizaines de camions et de taxis ont ainsi bloqué les principaux accès à la ville sur les autoroutes 90 et 12, certains brandissant des pancartes « Bibi [Netanyahu], ne nous isole pas. »
Certains manifestants ont brûlé des pneus pour bloquer les routes.

Les protestataires ont également fermé l’aéroport d’Eilat pendant plusieurs heures, et des yachts ont quitté le port de la mer Rouge et formé une flottille de contestation le long de la côte.
Point le plus au sud d’Israël au bord de la mer Rouge, Eilat est également entièrement séparé du reste du pays par l’immense désert du Néguev. Rejoindre la ville en voiture depuis Tel Aviv prend quatre à cinq heures, alors qu’un vol depuis l’aéroport de Sde Dov dure moins d’une heure.
Contraindre les gens se rendant à Eilat à passer par l’aéroport Ben Gurion pourrait allonger de deux heures à la durée de leur voyage dans certaines situations, d’après des estimations.
Le maire d’Eilat Meir Yitzhak Halevi s’est adressé aux quelque 3 000 manifestants réunis à l’aéroport de la ville — qui est en cours de remplacement par l’aéroport Ramon dans le nord de la ville — et appelé le Premier ministre Benjamin Netanyahu à reporter la fermeture de Sde Dov.
« Le cri des habitants d’Eilat aujourd’hui s’inscrit dans une action plus large, qui comprendra à partir de dimanche, une tente de protestation à Sde Dov où nous entamerons ensemble une grève de la faim, » a assuré le maire.
« Sde Dov est la bouteille d’oxygène d’Eilat, et la décision de le fermer est choquante et scandaleuse et nuire considérablement à la ville. »

Netanyahu, qui est également ministre de la Défense, a le pouvoir d’ordonner le report d’un an de la fermeture pour des raisons de sécurité nationale, a indiqué Halevi.
Les manifestants étaient soutenus par une grande partie des institutions de la ville. Les écoles ont consacré leur programme du jour à l’explication de la situation, et de nombreux étudiants se sont joints aux manifestations.
Pour le Dr. Eldar Berkovich, directeur de l’hôpital Yoseftal d’Eilat, cette fermeture pourrait entraîner une réduction considérable des services de santé assurés aux habitants d’Eilat. « Les médecins qui viennent travailler à l’hôpital en avion ont annoncé qu’ils ne viendraient plus. Ce qui signifie que les services que nous serons en mesure d’assurer seront bien moindres, » a expliqué le Dr. Berkovich au média économique The Marker mardi.
Et d’ajouter : « Chaque jour, nous envoyons un avion rempli de patients pour qu’ils soient traité s dans le centre du pays — et ça ne concerne que la Clalit [caisse de santé]. J’imagine qu’il y a un autre avion pour les patients d’autres cliniques. La fermeture de Sde Dov signifiera qu’un nombre considérable de ces patients ne pourront pas bénéficier de leur traitement. »