Finlande : Le gouvernement s’engage à lutter contre le racisme et l’antisémitisme
La coalition finlandaise, qui a été secouée à deux reprises par des scandales liés à la Shoah, a présenté un plan de lutte visant notamment à criminaliser le négationnisme
Le gouvernement finlandais a présenté jeudi un plan de lutte contre le racisme et l’antisémitisme, visant notamment à criminaliser le négationnisme – doctrine niant la réalité de la Shoah, notamment l’existence des chambres à gaz – après que le gouvernement de coalition a été secoué à deux reprises par des scandales dans ce domaine.
« Chaque ministre du gouvernement renonce au racisme et s’engage à lutter activement contre lui », a déclaré le Premier ministre Petteri Orpo au cours d’une conférence de presse.
Dans le cadre du nouveau plan, le gouvernement cherchera à criminaliser le négationnisme et se penchera sur la possibilité d’interdire l’utilisation des symboles nazis et communistes.
Cette décision intervient après que la ministre des Finances Riikka Purra, qui dirige depuis 2021 le Parti des Finlandais (extrême-droite), a présenté en juillet ses excuses pour d’anciens commentaires racistes en ligne après avoir été condamnée par ses collègues du gouvernement.
Ces commentaires incendiaires qu’elle avait rédigés en 2008, notamment contre l’immigration, l’islam et à caractère raciste, ainsi que des menaces de violences, ont en effet refait surface.
En juin, un autre ministre membre du Parti des Finlandais, Vilhelm Junnila, avait annoncé sa démission après n’avoir conservé que 10 jours son portefeuille de l’Économie, à la suite du tollé suscité par des propos antérieurs favorables aux nazis.
Au cours de la dernière campagne pour les législatives, il s’était ainsi laissé aller à plaisanter sur le nombre 88, un nombre utilisé par des groupes néo-nazis pour marquer leur allégeance à Hitler (le chiffre 88 est en effet une référence à « Heil Hitler » car le « H » est la huitième lettre de l’alphabet).
Ces scandales ont déclenché d’importantes tensions au sein de la coalition quadripartite de droite, conduisant en particulier à des heurts entre le Parti des Finlandais et le Parti populaire suédois.
« Nous avons trouvé des solutions, entre les quatre partis au pouvoir, à des questions dont il était difficile de parler même en juillet », a déclaré jeudi Orpo.