FINUL : le tunnel traversant la frontière enfreint les règles de l’ONU
D'après les Casques bleus, le passage du Hezbollah, creusé depuis l'intérieur d'une usine de ciment libanaise, enfreint la résolution ayant mis fin à la guerre de 2006
Les Casques bleus de la FINUL présents à la frontière israélo-libanaise samedi ont confirmé que le tunnel détruit par l’armée israélienne un jour plus tôt traversait la frontière et était « en violation avec la résolution
1701 », qui avait mis un terme à la seconde guerre du Liban en 2006,
Il s’agissait du troisième tunnel découvert par les soldats de l’ONU qui franchissait la Ligne bleue, délimitant la frontière reconnue internationalement. Au total, l’armée israélienne en a découvert cinq du même genre. La FINUL n’a cependant pas confirmé que le Hezbollah en était à l’origine, contrairement aux allégations de l’armée.
Vendredi, les forces de défense israéliennes (FDI) ont annoncé avoir déversé un « liquide » dans le passage souterrain pour l’obstruer et ont diffusé des images de gens réagissant au débordement d’une matière visqueuse dans le village du sud-Liban de Kafr Kila. D’après certains médias, il s’agissait de ciment.
Dans leur communiqué de samedi, la FINUL affirmait que le tunnel débouchant dans Kafr Kila se trouvait dans une usine de ciment, laissant indiquer que la matière en question pouvait être un mélange des deux substances.
« Lors de l’enquête menée actuellement quant à la présence de tunnels le long de la Ligne bleue, la FINUL et les forces armées libanaises ont sondé une ancienne usine de ciment dans la partie sud de [Kafr Fila], après que la FINUL a observé un écoulement de liquide émanant du bâtiment, » ont annoncé les médiateurs de l’ONU.
« Le liquide coulant du côté libanais de la frontière a été déversé par les FDI via un conduit creusé à l’extrémité du tunnel se trouvant en Israël. Au terme d’une enquête indépendante, la FINUL avait confirmé que ce tunnel franchissait la Ligne bleue et que l’usine de ciment donnait sur ce tunnel. »
La FINUL collabore avec l’arme libanaise au sujet de la violation de l’accord de cessez-le-feu signé en 2006,
Les forces de l’ONU ont ajouté que les forces israéliennes les avaient informées mercredi d’une autre opération de destruction d’un tunnel près du village libanais d’Ayta ash Shab. Elles n’en avaient pas été averties avant sa destruction, « c’est pourquoi, la FINUL n’a pas pu vérifier son
existence. »
Le lendemain, « la FINUL a réalisé une évaluation post-destruction et a pu observer la présence d’un cratère dans la zone. »
L’armée a annoncé vendredi que l’opération Bouclier du nord n’était pas terminée. Cette mission, qui est entrée vendredi dans son 24e jour, continuera afin de localiser et d’éliminer les autres passages souterrains forés depuis les villages du sud du Liban par l’association terroriste du Hezbollah.
Dans un point-presse téléphonique avec les journalistes, le porte-parole de l’armée, le lieutenant-colonel Jonathan Conricus, estime qu’il faudrait encore « quelques semaines » aux soldats pour achever l’opération de destruction des tunnels du Hezbollah.
Conricus a détaillé les deux méthodes utilisées pour neutraliser les passages souterrains : l’usage d’explosifs pour les détruire – ces explosions ont été montrées dans des images distribuées aux médias par l’armée – et le versement de liquide dans les tunnels pour les colmater et les rendre impénétrables.
Conricus a ajouté que l’armée avait pu trouver les points d’entrée du tunnel lorsque le liquide fluide avait coulé hors du tunnel, du côté libanais.
« Ceci prouve l’usage par le Hezbollah de structures civiles qui se trouvent au cœur des secteurs construits dans le sud du Liban, ce qui met en danger les citoyens – qui deviennent des boucliers humains – et constitue une violation grave de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies », a dit l’armée, se référant à la mesure de l’ONU qui avait mis un terme à la guerre du Liban, en 2006.
L’un d’entre eux aurait été creusé sous une coopérative de volailles, a noté le porte-parole.
Citant un film de propagande réalisé par le Hezbollah en 2013, Conricus a clamé que les tunnels faisaient partie d’un plan en trois points mis eau point par le groupe terroriste soutenu par l’Iran et visant à conquérir la Galilée. Évoquant la vidéo diffusée par le chef du groupe terroriste, Hassan Nasrallah, le porte-parole de l’armée israélienne a déclaré que l’invasion devait inclure des tirs de barrage massifs sur le nord d’Israël, une invasion terrestre par les forces spéciales du Hezbollah et une invasion souterraine par le biais des tunnels d’attaque de l’organisation.
Le porte-parole de l’armée a clairement indiqué que si l’Etat juif tenait le gouvernement libanais pour responsable des tunnels creusés à partir de son territoire souverain, il était évident que c’était le Hezbollah qui les avait creusés.
« La découverte et la destruction des tunnels a entraîné des nuisances significatives dans les capacités du Hezbollah à mener ses plans à bien », a dit l’armée dans un communiqué émis jeudi.
Jacob Magid a contribué à cet article.