Formation d’une commission chargée des violences dans la communauté arabe
La commission, dont la création a été annoncée par Netanyahu, devra formuler un programme national d'éradication des violences et du crime en 90 jours dans la société arabe

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé mardi la formation d’une commission chargée de combattre les violences dans la communauté arabe.
Selon un communiqué, Netanyahu avait organisé, lundi soir, une réunion consacrée tout particulièrement à ce dossier et aurait déclaré vouloir faire changer une situation qui « cause une souffrance immense chez les résidents et entraîne des nuisances majeures pour l’Etat d’Israël ».
C’est Ronen Peretz, directeur-général en titre du bureau du Premier ministre, qui présidera cette commission chargée de formuler un programme national d’éradication de la violence et du crime dans la société arabe d’ici 90 jours.
En plus du Premier ministre et de Peretz, le ministre de la Sécurité intérieure, Gilad Erdan, celui des Finances, Moshe Kahlon, celui de l’Education, Rafi Peretz, de la Justice, Amir Ohana, le conseiller à la sécurité nationale, Meir Ben Shabbat, le chef de la police israélienne par intérim, Motti Cohen, le chef du conseil économique national, Avi Simhon, et d’autres responsables ont pris part à la rencontre.

La Liste arabe unie a répondu à l’annonce, indiquant qu’elle attendrait de voir les actions entreprises par le panel.
« Nous ne nous laissons pas éblouir par les promesses de Netanyahu. Le test sera la mise en œuvre des décisions », a fait savoir l’alliance dans un communiqué.
Elle a également critiqué le mécanisme proposé par le Premier ministre, disant que le processus devant impliquer des responsables politiques et locaux de la communauté arabe ainsi que des experts.
« Nous n’acceptons pas les diktats venus d’en haut », a dénoncé la Liste arabe unie.
Mansour Abbas, député de la Liste arabe unie et qui préside lui-même le comité arabe de son parti sur cette question, a lui aussi émis un communiqué, estimant que la mise en place de ce groupe de travail était une chose « positive ».

« Nous continuerons à travailler avec les gouvernements et les entités du ministère qui sont supposées prendre en charge le phénomène des violences et du crime et nous continuerons à protester contre les échecs et les négligences du gouvernement », a annoncé Mansour dans une déclaration.
Un grand nombre d’Arabes israéliens ont participé à un mouvement de protestation contre les violences au sein de leur communauté, ces dernières semaines, appelant les autorités à davantage lutter contre le phénomène.
Les dirigeants arabes clament que la police israélienne ignore largement la violence dans leurs communautés – règlements de comptes familiaux ou mafieux, violences conjugales et les crimes d’honneur.
Ces dernières années, les Arabes israéliens ont été impliqués dans un nombre significativement supérieur de fusillades que les Juifs.
Tandis que de nombreux responsables politiques et militants arabes israéliens maintiennent que la police n’a pas entrepris d’actions suffisantes pour réprimer les violences dans leurs villes, les responsables de la sécurité affirment avoir des difficultés à gagner la confiance des membres de la communauté pour aider dans leurs enquêtes.

Le chef de la Liste arabe unie, Ayman Odeh, a réclamé « une décision gouvernementale et un plan d’ampleur pour éradiquer les violences et le crime dans la société arabe ».
Depuis le début du mois d’octobre, Odeh, aux côtés d’autres dirigeants du parti et de responsables locaux arabes, se sont entretenus avec de nombreux officiels de la sécurité pour débattre du sujet.
Au cours d’une rencontre organisée entre le ministre de la Sécurité intérieure Gilad Erdan et des membres de la Liste arabe unie, le 11 octobre, les deux parties ont convenu d’allouer 600 agents de police supplémentaires dans les communautés arabes pour lutter contre le crime, a rapporté Ynet.
De plus, la cour de district de Haïfa a condamné mardi Hilal Taha, un habitant du nord d’Israël, à 22 mois de prison pour des délits liés aux armes, d’après Ynet, malgré un arrangement judiciaire passé avec les procureurs qui avait intégré une sentence prédéfinie de 14 mois.
Dans sa décision, le magistrat a spécifiquement soulevé le problème des armes à feu dans les communautés arabes au cours des dernières années, ajoutant qu’en l’absence d’un arrangement judiciaire, la peine prononcée aurait été plus sévère encore.
Adam Rasgon a contribué à cet article.