France : 2 ans de prison requis contre un hacker franco-israélien
Gregory Chelly, ou "Ulcan", est l'auteur d'appels malveillants à plusieurs personnalités, dont Martine Aubry. Réfugié en Israël, il ne s'est pas présenté à l'audience
Deux ans d’emprisonnement et un mandat d’arrêt ont été requis vendredi à l’encontre du hacker franco-israélien Ulcan, jugés en son absence par le tribunal de Paris pour une série de « canulars » téléphoniques extrêmes.
Le tribunal rendra sa décision le 11 janvier.
Ulcan, Grégory Chelly de son vrai nom, est jugé pour une série d’appels malveillants entre 2014 et 2016, visant notamment la maire socialiste de Lille Martine Aubry, le journaliste Pierre Haski et l’activiste pro-palestinienne Olivia Zemor.
Le Franco-Israélien ne s’est pas présenté à l’audience. Sa défense, estimant qu’il n’a pas été convoqué correctement, a quitté la salle au début du procès jeudi et n’est pas revenue vendredi pour plaider.
Le prévenu de 39 ans, qui se présentait comme un « militant sioniste » et un « justicier », est « l’incarnation du lâche », a asséné la procureure. « Personne dans cette salle n’espérait le voir (…) il est absent au moment des faits, et absent au moment d’y répondre. »
En 2014, après une « mise en veille » d’un jumelage entre la municipalité de Lille et une ville israélienne, il avait notamment appelé la police en se faisant passer pour le mari de Martine Aubry en disant qu’il avait tué sa femme, s’était retranché et armé.
Ses autres victimes ont subi le même « mode opératoire », et la responsabilité de celui qui revendiquait ses actions dans des flots d’insultes « ne fait pas de doute », a martelé la procureure.
Depuis jeudi, plusieurs victimes sont venues à la barre revivre leur « angoisse » persistante, même plusieurs années après.
« Ce sont tout sauf des canulars, ce sont des comportements d’une extrême violence », commis par un homme « mégalomane », « au sentiment d’impunité et de toute puissance », a déclaré la procureure dans ses réquisitions.
Le site sur lequel Grégory Chelly retransmettait ses méfaits en direct et par lequel il s’est fait connaître s’appelait « Violvocal ». « Tout est dit », a lâché la procureure.
Celui qui agissait caché « derrière son clavier » réside en Israël depuis 2013. Il est « protégé par l’Etat dans lequel il a trouvé refuge, et qui jusque-là a bien peu collaboré avec les autorités françaises », a aussi regretté la procureure.
Grégory Chelly fait l’objet de plusieurs procédures en France. Il risque notamment les assises pour un « canular » visant un journaliste du site d’informations Rue 89 et ses parents, qui avait causé, selon l’accusation, la mort du père du journaliste, décédé d’une crise cardiaque après une intervention des forces de l’ordre chez lui en pleine nuit.