France : La liste anti-Israël « Free Palestine » officiellement candidate aux Européennes
Le parti "réclame des sanctions fermes contre l'État colonial d'Israël et le retrait du Hamas et des organisations palestiniennes de la liste des organisations terroristes de l'UE"
L’Union des démocrates musulmans français (UDMF) se présentera aux élections européennes du 9 juin prochain, au sein d’une coalition baptisée « Free Palestine » réunissant plusieurs partis européens, alors que les listes officielles ont été annoncées samedi dernier.
Il s’agit « de faire entendre la voix du peuple palestinien » et de « lutter contre la contamination des idées d’extrême droite visant les citoyens de confession musulmane », avait expliqué à l’AFP le mois dernier le président et fondateur de l’UDMF, Nagib Azergui.
Cette coalition anti-Israël réunira « des partis indépendants partageant la même éthique musulmane » en France, Espagne (Partido Andalusi), Allemagne (BIG Partei), Belgique (porté par Fouad Ahidar), Pays-Bas (Nida) et Suède (Partiet Nyans).
L’UDMF demande sur son site « un changement radical de la diplomatie française et européenne » avec la mise en place de sanctions vis-à-vis d’Israël (interdiction de ventes d’armes, embargo commercial et exclusion de toute compétition internationale notamment).
Sur X, le parti a expliqué qu’il « réclame des sanctions fermes contre l’État colonial d’Israël et le retrait du Hamas et des organisations palestiniennes de la liste des organisations terroristes de l’UE ».
Il a expliqué « se battre contre le sionisme, l’islamophobie depuis sa création en 2012, et a été la cible de nombreux politiques depuis sa création » – notamment en 2019, après sa précédente candidature aux élections européennes, quand des responsables politiques avaient appelé à la fin des « listes communautaires ».
https://x.com/UDMF_officiel/status/1792089348738777587
Le logo de la liste représente le prétendu territoire palestinien, qui recouvre entièrement le territoire israélien, la bande de Gaza et la Cisjordanie. Il symbolise ainsi l’effacement d’Israël.
Au-delà du sujet de la Palestine, le parti liste aussi des propositions en matière d’écologie, de lutte contre l’évasion fiscale et contre les discriminations.
Créée en 2012, l’UDMF revendique 650 adhérents. Elle avait recueilli moins de 29 000 voix aux européennes de 2019, avec des pics dans certaines communes : 7,43 % à Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise), 6,77 % à Mantes-la-Jolie (Yvelines).
Le parti compte compenser son manque de moyens financiers par une campagne de terrain, avec un bus qui se rendra à partir de la mi-mai dans les quartiers populaires, de Strasbourg jusqu’à l’Ile-de-France.
« On a une concurrence très aiguisée face à nous », a ajouté M. Azergui, alors que LFI insiste elle aussi sur la situation à Gaza dans sa campagne, avec sa candidate septième de liste, la militante controversée Rima Hassan. Mais « on veut travailler différemment » en « ne se satisfaisant pas de grandes déclarations », a-t-il ajouté. La candidature du parti pourrait ainsi faire perdre à LFI quelques voix d’activistes anti-Israël, qui pourraient orienter leur vote vers cette liste.
Au-delà du résultat des européennes, Nagib Azergui a assuré que « notre vraie ambition est 2026″ avec les municipales, auxquelles l’UDMF compte se présenter dans trois villes.
M. Azergui rejette par ailleurs toute accusation de communautarisme : si elle compte défendre les droits des musulmans », l’UDMF n’est « pas un parti confessionnel car on n’a pas fait du Coran la base de notre programme », a-t-il estimé.