France : nouveau rejet d’une demande de libération pour le Libanais Abdallah
L'ex-chef des FARL avait été condamné à perpétuité pour complicité dans les assassinats de Charles Robert Ray et de Yaacov Barsimantov
L’ancien révolutionnaire libanais Georges Ibrahim Abdallah, en prison depuis trente ans en France pour complicité d’assassinats, a vu mercredi sa demande de libération rejetée une nouvelle fois, la neuvième, par un tribunal.
Son avocat, Jean-Louis Chalanset, a dénoncé une décision sous influence politique. « Une nouvelle fois, les Etats-Unis ont imposé au gouvernement français leur volonté de se venger », a-t-il dit.
Arrêté à Lyon le 24 octobre 1984, l’ex-chef des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL) avait été condamné à perpétuité pour complicité dans les assassinats, en 1982 à Paris, de deux diplomates, l’Américain Charles Robert Ray et l’Israélien Yaacov Barsimantov.
Les diplomates tués « avaient chacun une famille, qui ressent encore cette perte tous les jours », a récemment déclaré le porte-parole de l’ambassade des États-Unis à Paris, Mitchell Moss.
« Le fait que M. Abdallah n’ait exprimé aucun remords confirme le danger potentiel qu’il continuerait à représenter pour la communauté internationale s’il venait à être libéré ».
Georges Ibrahim Abdallah, un chrétien libanais de 62 ans, a déjà présenté neuf demandes de libération conditionnelle, toutes rejetées. En 2012, une décision favorable avait été rendue par le juge d’application des peines, puis en appel, mais la Cour de cassation avait finalement déclaré la demande irrecevable.
Cette fois encore, la demande a été déclarée irrecevable par le tribunal d’application des peines de Paris, au motif que Georges Ibrahim Abdallah n’avait pas fait préalablement l’objet d’un arrêté d’expulsion.
Le tribunal a également rejeté la demande de bénéficier d’une année probatoire, préalable à une libération.
Compte tenu des risques d’assassinat qui pèsent sur Georges Ibrahim Abdallah en France, cette année aurait pu être effectuée au sein d’un établissement pénitentiaire plutôt qu’en régime de semi-liberté ou sous surveillance électronique, a expliqué Me Chalanset.
Mais le tribunal a estimé que le prisonnier n’avait pas présenté de projet à l’appui de sa demande.