France Universités appelle à accueillir les lauréats gazaouis du programme PAUSE
L'association a appelé à la création "d'un fonds d’aide d’urgence aux collègues gazaouis afin de leur permettre de s’établir en France dans les meilleures conditions"
Les lauréats gazaouis du programme d’accueil de chercheurs et d’artistes contraints à l’exil « doivent rejoindre la France immédiatement », a exhorté jeudi France Universités, après le décès d’un architecte et artiste palestinien qui en était lauréat, victime d’un bombardement israélien.
Ahmed Shamia, qui devait intégrer l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Val de Seine dans le cadre du programme « Pause », est décédé « à la suite d’un bombardement de l’armée israélienne de la rue Al-Wahda dans la ville de Gaza, qui a fait des dizaines de morts », a expliqué l’association, exprimant « son immense tristesse » dans un communiqué.
La France a appris « avec une vive émotion le décès de M. Ahmed Shamia, grièvement blessé par un bombardement israélien à Gaza ville le 7 mai dernier », a indiqué mercredi le ministère des Affaires étrangères, présentant « ses sincères condoléances à sa famille et particulièrement à son épouse ».
« Face à l’urgence, France Universités soutient toutes les initiatives permettant d’agir au plus vite pour que les treize autres lauréats de PAUSE aujourd’hui bloqués à Gaza rejoignent dès à présent la France », a ajouté France Universités, disant aussi « son effroi face aux dizaines de milliers de civils tués par les bombardements israéliens à Gaza ».
Jusqu’à présent, « une vingtaine de lauréats PAUSE ont pu être évacués par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères via son Centre de crise et de soutien les 16 et 23 avril », a rappelé le Quai d’Orsay mercredi, réitérant son « appel à un arrêt immédiat des hostilités qui portent atteinte aux populations civiles de Gaza ».
Fondé en 2017 et piloté par le Collège de France, le programme PAUSE vise à favoriser l’accueil en France de chercheurs et artistes étrangers en situation d’urgence dans des établissements d’enseignement supérieur et de recherche et des écoles d’art et institutions culturelles, pour une ou deux années.
Si, comme « l’a rappelé le président de la République lors de son discours à la Sorbonne le 5 mai, le programme PAUSE a été créé ‘au nom de cet universalisme scientifique, jumeau de l’universalisme européen' », son « financement est aujourd’hui menacé : il importe de le maintenir à tout prix, aux niveaux français et européen », a plaidé France Universités.
L’association – qui a succédé à la Conférence des présidents d’universités – s’est aussi jointe à l’appel à « un fonds d’aide d’urgence aux collègues gazaouis afin de leur permettre de s’établir en France dans les meilleures conditions, à l’image de ce qui a été fait pour les chercheurs et enseignants-chercheurs ukrainiens ».