Frédéric Encel sur l’accord entre Israël et la Turquie
Selon le spécialiste en relations internationales, cet accord a été signé du fait de l’échec de la "politique panislamique et néo-ottomane d'Erdogan"
Dans une interview réalisée par Actualité juive, le docteur en géopolitique Frédéric Encel indique que l’accord entre Israël et la Turquie intervient aujourd’hui du fait de l’échec de la « politique panislamique et néo-ottomane d’Erdogan ».
Selon le spécialiste, la priorité du président turc était de consolider ses relations directes avec certains de ses voisins, comme la Russie et l’Iran ce qui n’a pas abouti.
D’autre part, selon Frédéric Encel, la Turquie se trouverait actuellement dans une situation délicate au regard de la Syrie, qui a toujours à sa tête Bashar Al-Assad, malgré l’opposition d’Erdogan et au regard du nationalisme kurde.
Ainsi par cet accord Erdogan tenterait d’adopter une position stratégique par nécessité.
Concernant les avantages de la mise en place de cet accord, Frédéric Encel reste très modéré. Si dans le passé, les bonnes relations entre les deux pays ont permis la signature de contrats importants notamment dans les domaines de la maintenance et l’amélioration de matériels militaires, « il n’est pas dit qu’on revienne à ce niveau de relations, » souligne-t-il.
La signature a créé un désaccord au sein de la classe politique israélienne notamment auprès de Naftali Bennett et d’Avigdor Liberman.
Selon Frédéric Encel, malgré les tensions, les deux ministres ne démissionneront pas de leur poste. D’autre part, cet accord a pu choquer une partie de la société israélienne du fait des propos anti-sionistes proférés à répétition par Erdogan dans le passé.
Enfin, la signature de cet accord va permettre aux deux états de travailler ensemble dans le domaine des renseignements, la Turquie étant très fortement touchée par les attentats.