« Front populaire » : Les négociations patinent mais Fabien Roussel se veut « optimiste »
"Tout se met en place. En quatre jours, la gauche accomplit un exploit", a assuré le chef controversé de LFI après l'intervention du patron des communistes au journal de 13h de TF1
Les négociations pour les législatives du 30 juin entre les différentes formations de gauche du nouveau « Front populaire » semblaient achopper jeudi, au quatrième jour des discussions, même si Fabien Roussel a tenu à se montrer « optimiste » à la mi-journée.
Dans la matinée, « il y avait une crainte pour que nous n’y parvenions pas », a expliqué le patron des communistes (PCF) au journal de 13h de TF1.
Mais « à l’heure où je vous parle, je suis beaucoup plus optimiste, et nous devrions normalement pouvoir tenir l’engagement que nous avons pris ici en début de semaine », de constituer une nouvelle alliance de gauche pour les élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet, a ajouté le député du Nord.
Les discussions sont notamment ralenties sur la question du programme et de la répartition des nouvelles circonscriptions.
En milieu de journée, un responsable socialiste racontait que la réunion sur le programme était « suspendue » tant que la discussion sur la répartition des circonscriptions « n’est pas débloquée ».
Les deux négociations se tiennent séparément.
« Il ne faut pas seulement des circonscriptions pour faire plaisir aux socialistes […] mais pour mettre ceux qui peuvent gagner face au RN », a-t-il ajouté, accusant le mouvement d’extrême-gauche radicale anti-Israël, La France Insoumise (LFI) de vouloir « garder toutes les circonscriptions gagnables ».
« Les débats sont un peu tendus, il faut choisir les meilleurs d’entre nous pour aller gagner face aux candidats RN », a appuyé Roussel devant la presse.
Une source écologiste insistait pour sa part sur la nécessité d’un « rééquilibrage sur les circonscriptions potentiellement gagnantes ».
« Ce n’est pas parce qu’on donne 100 circonscriptions de plus au PS que c’est les bonnes pour gagner, c’est sur les circonscriptions difficiles que ça se joue », précise cette source.
« Bons candidats au bon endroit »
EELV, PS, LFI et PCF sont tombés d’accord mercredi sur le nombre de circonscriptions allouées à chacun dans le cadre des candidatures uniques : 229 pour LFI, 175 pour le PS, 92 pour EELV et 50 pour le PCF.
« C’est pas du tout la même négociation que la Nupes, on part dans l’esprit de gagner, on veut mettre les bons candidats au bon endroit, pas comme la dernière fois », souligne un proche des négociations.
Sur la question du programme, « chacun y a mis du sien pour avoir le programme le plus clair […] y compris sur la qualification des crimes qui ont été commis le 7 octobre, y compris pour exiger la libération des otages », a assuré Roussel.
Après le 7 octobre, les alliés de LFI au sein de l’ex-alliance Nupes ont reproché à la formation de gauche radicale de ne pas qualifier le Hamas de groupe terroriste.
« Et de la même manière, concernant l’antisémitisme, il est important que nos concitoyens trouvent dans notre engagement les réponses à leurs inquiétudes. Et je vous rassure, ils les trouveront, ces réponses, parce que nous avons réussi à l’écrire et à être très clairs sur ces sujets », a promis le patron des communistes.
« Tout se met en place. En quatre jours, la gauche accomplit un exploit. Elle est à la hauteur du moment. Pas d’impatience. Le travail est délicat. Les équipes de négociation font du bon travail. Bravo à elles », a salué en début d’après-midi Mélenchon, qui n’a pas exclu mercredi soir de se présenter au poste de Premier ministre en cas de victoire de la gauche.