Israël en guerre - Jour 427

Rechercher

Fuite de documents : les principaux suspects restent en détention jusqu’en fin de journée

Un juge de la Cour suprême a accepté l'appel lancé contre la libération des suspects en résidence surveillée, soulignant que le tribunal a accepté le dossier "dans des circonstances très inhabituelles" et que dans cette mesure, la détention des deux suspects sera prolongée

Le juge de la Cour suprême Yosef Elron arrive pour une audience consacrée à la libération en résidence surveillée d'Eli Feldstein, à la Cour suprême de Jérusalem, le 16 novembre 2024. (Crédit : Chaim Goldberg/Flash90)
Le juge de la Cour suprême Yosef Elron arrive pour une audience consacrée à la libération en résidence surveillée d'Eli Feldstein, à la Cour suprême de Jérusalem, le 16 novembre 2024. (Crédit : Chaim Goldberg/Flash90)

Eli Feldstein, un porte-parole qui travaille pour le Premier ministre Benjamin Netanyahu et qui est le principal suspect dans l’affaire des fuites de documents sécuritaires qui ébranle actuellement le cabinet du chef du gouvernement – une affaire qui fait scandale – restera en détention jusqu’à 18 heures dimanche, a décidé le juge à la Cour suprême Yosef Elron dans un jugement rendu dans la matinée de dimanche.

Feldstein et un réserviste de Tsahal – également suspect dans ce dossier – devaient être assignés à résidence suite à un jugement émis vendredi par la Cour des magistrats de Rishon Lezion. Leur remise en liberté avait été repoussée au moins jusqu’à dimanche après un appel déposé contre cette décision à la Cour de district de Lod par la police et par le Shin Bet, qui avaient estimé que Feldstein représentait un danger pour le public.

Cet appel a été rejeté par le tribunal et les juges de la Cour suprême ont accepté de se pencher sur le dossier dans la soirée de samedi.

Avant l’audience, Elron avait fait savoir qu’il faudrait une raison très convaincante pour que la Cour suprême passe outre les jugements précédemment rendus par les différents tribunaux.

Toutefois, dans sa décision, les magistrats ont écrit que l’appel avait été accepté dans « des circonstances très inhabituelles » et que dans cette mesure, la détention des deux suspects serait prolongée jusqu’à dimanche soir.

« J’ai prévu une audience en toute urgence sur cette demande d’appel, une audience pendant laquelle j’ai écouté les avocats des deux parties et j’ai aussi organisé une audience à huis-clos en présence des responsables de la sécurité concernés », a écrit Elron, qui a ajouté avoir « également réexaminé la quantité énorme de documents confidentiels qui a été soumise ».

Eli Feldstein, porte-parole du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu. (Crédit : Capture d’écran Kann, utilisée conformément à la clause 27a de la loi sur le droit d’auteur)

Feldstein, un conseiller de Netanyahu qui travaillait, dans le passé, au sein de l’unité du porte-parole de Tsahal, est soupçonné d’avoir œuvré, aux côtés de quatre soldats membres des services de renseignement, à mettre la main sur des informations classifiées de l’armée israélienne avant d’en divulguer certaines à des médias étrangers. L’un de ces documents aurait notamment été remis par Feldstein au journal allemand Bild dans une version altérée dont les arguments permettaient de soutenir l’opposition du Premier ministre à la conclusion d’un accord avec le groupe terroriste du Hamas, accord qui aurait ouvert la voie à la remise en liberté des otages israéliens. La publication de ces données sensibles aurait porté atteinte aux efforts de négociation en faveur de la remise en liberté des captifs et aurait mis en danger des sources de renseignement.

Feldstein est incarcéré depuis le 27 octobre – et il lui a été interdit, dans un premier temps, de faire appel aux services d’un avocat. Sur les quatre soldats, deux ont été assignés à résidence. Le troisième, un réserviste, est encore placé en détention.

Mercredi, l’avocat du réserviste, Micha Fettman, a expliqué que son client avait envoyé à Netanyahu des documents top secrets, violant les règles du protocole, en croyant que cela faciliterait la finalisation d’un accord sur les otages. Un transfert qui, a ajouté Fettman, s’était fait par l’intermédiaire de Feldstein, qui avait confié au réserviste que Netanyahu avait bien pris possession des documents et qu’il « dégagerait une journée toute entière » pour les examiner.

Fettman a répété ses arguments précédents pendant l’audience de la Cour suprême qui a eu lieu tard dans la soirée, insistant sur le fait que son client avait été soumis au détecteur de mensonge par le Shin Bet pour prouver qu’il avait dit la vérité sur les circonstances de la remise des documents à Feldstein, a fait savoir le site d’information israélien Ynet.

« Mon client n’avait aucunement l’intention de porter atteinte à un éventuel accord sur les otages », a dit Fettman aux juges. « Il était légalement en possession d’un document et il l’a transmis au Premier ministre, qui est autorisé à l’avoir entre les mains. Feldstein s’est présenté en disant qu’il avait une habilitation en matière de sécurité et qu’il était un représentant du Premier ministre ».

Des avocats arrivent pour une audience sur la libération d’Eli Feldstein, à la Cour suprême de Jérusalem, le 16 novembre 2024. (Crédit : Chaim Goldberg/Flash90)

Les affirmations faites par Fettman semblent contredire les propos tenus par le Premier ministre au cours d’une réunion à huis-clos, la semaine dernière – il avait dit ne pas avoir eu connaissance du scandale, ajoutant que « Eli Feldstein a agi de son propre chef ».

De son côté, l’avocat de Feldstein, Oded Saburai, a demandé à savoir sur quelle base son client était considéré comme susceptible de représenter un danger pour la société s’il devait être assigné à résidence, a noté Ynet, et il a affirmé que Feldstein avait réellement cru « qu’il aidait à la libération des otages, pas le contraire ».

Le procureur de l’État, Adi Arad, a rejeté les affirmations laissant entendre que les deux suspects pensaient qu’ils venaient en aide aux captifs. Il a affirmé devant la Cour que les éléments de l’enquête « dressent un portrait très différent de celui qu’esquissent les avocats de la défense ».

« Pendant de nombreux mois, ils ont dérobé des renseignements classifiés pour des raisons idéologiques, entraînant un risque important pour la sécurité de l’État », a déclaré Arad. « Nous croyons qu’il n’y a pas d’alternative autre que la détention, au regard du danger que nous percevons ici ».

Arad a aussi rappelé les investigations lancées contre un proche conseiller de Netanyahu, Jonathan Urich, pour appuyer sa demande de prolonger l’incarcération des deux hommes.

Vendredi, Urich a été interrogé après lecture de ses droits sur les fuites des documents classifiés auprès de Bild.

Selon Arad, de nouvelles pistes sont dorénavant suivies dans le cadre de l’enquête après le témoignage qui a été apporté par Urich – une enquête dont les conclusions n’ont pas été présentées au tribunal de district de Lod lorsqu’il a rejeté l’appel en faveur du maintien en détention de Feldstein.

Selon certaines informations, des actes de mise en examen devraient être émis à l’encontre de Feldstein et du réserviste de Tsahal dans les prochains jours. La police demandera alors le maintien en détention de Feldstein jusqu’à la fin de la procédure.

Ce vol présumé de renseignements est l’un des nombreux scandales liés à la sécurité qui ont ébranlé le bureau de Netanyahu, ces dernières semaines.

Les principaux collaborateurs du Premier ministre sont également accusés d’avoir recueilli des images embarrassantes de Yoav Gallant, alors ministre de la Défense, lors d’une altercation avec un agent de sécurité et des images compromettantes d’un responsable du secrétariat militaire du cabinet du Premier ministre, dans le cadre d’une relation clandestine. Ils auraient également tenté de falsifier les comptes-rendus de discussions, depuis le tout début de la guerre, impliquant Netanyahu et/ou des officiels du cabinet du Premier ministre avant et après le pogrom qui avait été commis par le Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre 2023 – notamment dans la nuit du 6 au 7 octobre 2023, dans les heures qui avait précédé le massacre.

Jeremy Sharon a contribué à cet article.

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à gal@rgbmedia.org.
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.
image
Inscrivez-vous gratuitement
et continuez votre lecture
L'inscription vous permet également de commenter les articles et nous aide à améliorer votre expérience. Cela ne prend que quelques secondes.
Déjà inscrit ? Entrez votre email pour vous connecter.
Veuillez utiliser le format suivant : example@domain.com
SE CONNECTER AVEC
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation. Une fois inscrit, vous recevrez gratuitement notre Une du Jour.
Register to continue
SE CONNECTER AVEC
Log in to continue
Connectez-vous ou inscrivez-vous
SE CONNECTER AVEC
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un e-mail à .
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.