Fumée et ruines : Un aperçu des décombres sur le site où Nasrallah a été éliminé
Vendredi, l’armée de l’air israélienne a frappé le QG souterrain du Hezbollah avec des dizaines de bombes à fragmentation, tuant le chef et une vingtaine d'autres éléments du groupe terroriste
BEYROUTH, Liban – Plus de deux jours après une frappe aérienne israélienne de grande ampleur, et d’une extrême précision, qui a éliminé le chef du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, on peut encore observer de la fumée s’élever des décombres à Beyrouth, au Liban.
Israël a déclaré que la frappe de vendredi soir visait une réunion qui se tenait dans un complexe souterrain du Hezbollah. Les explosions ont rasé plusieurs immeubles résidentiels dans la banlieue sud de Dahiyeh, densément peuplée et majoritairement chiite, un bastion connu du groupe terroriste chiite libanais.
Le Hezbollah a confirmé dans un communiqué samedi que son chef de longue date, Hassan Nasrallah, avait été tué dans la frappe.
Dimanche, les journalistes de l’Associated Press ont vu de la fumée au-dessus des décombres alors que les gens affluaient sur le site, certains pour vérifier ce qu’il restait de leurs maisons, d’autres pour se recueillir et prier, et d’autres encore simplement pour constater les dégâts.
Les habitants de Beyrouth ont entendu jusqu’à dix explosions après la frappe de vendredi qui a visé une zone plus grande qu’un pâté de maisons, réduisant plusieurs immeubles à un amas de béton écaillé et d’acier tordu. Les bâtiments se sont enfoncés dans le sol, laissant une zone dégagée de la taille d’un terrain de football.
Selon l’armée israélienne, les avions de combat ont largué des dizaines de bombes anti-bunker – à fragmentation – sur le quartier général souterrain du Hezbollah, situé dans la banlieue de Dahiyeh.
Selon un analyste cité par le New York Times, les huit avions de chasse F-15I étaient équipés d’au moins quinze munitions de 900 kg dotées d’un système de guidage de précision de fabrication américaine qui se fixe sur les bombes.
Les visiteurs qui se trouvaient sur le site dimanche ont escaladé de grandes dalles de béton, entourées de hautes piles de métal tordu et de débris. Plusieurs cratères, probablement utilisés par les sauveteurs pour pénétrer sous le site de l’explosion, étaient visibles, certains d’entre eux atteignant jusqu’à 30 mètres de profondeur.
Quelques employés du Hezbollah utilisaient un bulldozer pour creuser autour de l’un des cratères, dont certains ont vraisemblablement été creusés par les secouristes pour atteindre les morts. Le service de sécurité de l’État et les enquêteurs étaient absents.
Tsahal a indiqué dimanche que plus de vingt terroristes du Hezbollah ont été éliminés lors de la frappe aérienne à Beyrouth, citant plusieurs noms, dont celui d’Ali Karaki, le commandant du Front Sud du Hezbollah, qui avait survécu à une précédente tentative d’élimination quelques jours plus tôt.
Certaines personnes présentes sur les lieux dimanche ont déclaré que leurs proches étaient toujours portés disparus.
Une femme portant un tchador – une robe noire de la tête aux pieds – lisait un passage du Coran, tandis qu’un groupe de passants sanglotait. Un homme s’est effondré en larmes après avoir vu l’ampleur des dégâts.
« Ya Sayyed, Ya Sayyed », s’est-il écrié, la tête appuyée contre un mur, en désignant Nasrallah par son titre honorifique de descendant de Mahommed.
« Notre moral est bon et la lutte va continuer », a estimé Ali Rahhal, 30 ans.
« D’ici, du cœur de Dahiyeh, nous disons ‘labbayka ya, Nasrallah’ », a-t-il ajouté. Cette phrase arabe, qui signifie « à ton service, Nasrallah », était souvent scandée par les partisans du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah lors des rassemblements.