Gabbay : « Nous ne participerons pas à une coalition avec la Liste arabe unie »
Selon le chef du parti travailliste, "rien ne nous lie" au seul parti arabe de la Knesset. Il insiste sur le fait que sa formation est un "parti pour tous les Israéliens"
Le président du parti travailliste Avi Gabbay a annoncé samedi que sa formation ne participerait pas à un gouvernement avec la Liste arabe unie.
« Nous n’y prendrons pas part avec eux et sans aucun équivoque », a indiqué Gabbay, s’exprimant lors d’un événement culturel à Beer Sheva. « Je ne vois rien qui nous relie à eux ou qui nous permette d’être dans le même gouvernement qu’eux ».
Toutefois, le nouveau chef a insisté sur le fait que son parti serait une formation ouverte à tous les Israéliens. « Je ne crois pas à cette perception qui dit que ‘celui-là doit être disqualifié, celui-là doit être aussi disqualifié ».
La Liste arabe unie, le seul parti majoritairement arabe de la Knesset, est une alliance de quatre factions arabes et détient 13 sièges dans la Knesset, forte de 120 membres. Comme le parti travailliste de Gabbay, qui compte 19 sièges et qui fait partie de l’Alliance de l’Union sioniste, la Liste arabe unie siège dans l’opposition.
Concernant les quatre autres partis évoqués par l’intervieweur – notamment les parties ultra-orthodoxes, Yisrael Beytenu (droite) et Koulanou (centre droit) — Gabbay a expliqué qu’il n’aurait aucun problème à les faire entrer dans le cadre d’une coalition sous la gouvernance.
Gabbay, ancien ministre de l’Environnement du parti Koulanou, a déclaré que son parti aurait besoin de 27 sièges pour former un gouvernement lors d’un partenariat présumé avec approximativement 11 membres du parti centriste de Yair Lapid, Yesh Atid.
Se référant au bloc de gauche s’opposant au Premier ministre Benjamin Netanyahu, Gabbay a dit : « Nous représentons une gamme de 57 sièges (sur 120) et nous continuerons à croître ».
Répondant à cette disqualification de son parti par le chef du parti travailliste, le législateur de la Liste arabe unie Youssef Jabareen a dit samedi en fin de journée que Gabbay « met de l’huile sur le feu de la haine en direction de la Liste arabe unie ainsi qu’envers les centaines de milliers de citoyens arabes qui ont voté pour elle ».
Lors de l’événement de samedi, Gabbay a eu également l’opportunité de répondre aux critiques qui avaient trouvé des défauts à son anglais. Interrogé sur la manière dont il tenterait d’attirer les électeurs qui votent traditionnellement pour le Likud, Gabbay a répondu en anglais :
« En fin de compte, ces gens qui votent pour Netanyahu – une partie d’entre eux… recherchent une alternative… Si nous construisons une bonne alternative qui s’adresse à de nombreux Israéliens, autour de l’idée d’unir encore une fois la société et en faisant l’exact opposé de ce que fait Netanyahu… Netanyahu divise la société. Nous allons faire le contraire. Et c’est ce qu’ils veulent. Ils veulent quelqu’un qui sache unir le peuple d’Israël et c’est exactement la manière, le chemin que nous allons emprunter ».
Gabbay a également évoqué le président américain Donald Trump qui a annoncé qu’il ne certifierait pas l’accord sur le nucléaire iranien dans un discours prononcé vendredi.
Le chef travailliste a ajouté qu’il espérait que Trump mènerait à bien sa promesse de répression contre l’Iran.
« Nous devons continuer à réclamer des sanctions plus importantes, spécifiquement en ce qui concerne le soutien de l’Iran au terrorisme », a dit Gabbay. « J’espère que Trump passera aussi au stade suivant et qu’il ne se satisfera pas de paroles ».
Gabbay, qui a estimé que l’Iran était une menace pour Israël – mais pas une « menace existentielle » – a également critiqué le gouvernement israélien, coupable selon lui de n’être pas impliqué dans la formulation de l’accord sur l’Iran, auquel Netanyahu s’était opposé avec virulence. Gabbay a déclaré qu’Israël devait s’impliquer dans la « diplomatie et dans les discussions à huis-clos ».
« La dernière fois, nous avons fui cela. Nous avons fait les discours mais nous n’étions pas dans la pièce, et nous n’avons donc pas influencé l’accord », a-t-il précisé.