Gamzu demande que les écoles ne rouvrent pas
Le responsable de la lutte contre le coronavirus a déclaré qu'Israël écourtera la durée d'isolement à 12 jours et assure : "Nous ne deviendrons jamais l'Italie"
Le responsable de la lutte contre le coronavirus a exhorté lundi les décideurs à ne pas précipiter l’ouverture des écoles, avertissant que les élèves pourraient ramener le virus chez eux et infecter la population âgée, beaucoup plus vulnérable.
S’exprimant devant la commission du Travail et des Affaires sociales de la Knesset, Ronni Gamzu a également déclaré qu’Israël mettrait bientôt en œuvre des directives imposant une période d’isolement plus courte, alors que le pays cherche à sortir d’un confinement national qui a réussi à réduire considérablement les taux d’infection mais a aussi paralysé certaines parties de l’économie.
« Le taux d’infection chez les jeunes enfants est très élevé. Un barrage ne pourrait pas le retenir », a déclaré Gamzu, ajoutant qu’il était irréaliste d’attendre des enfants qu’ils limitent leurs contacts avec les membres plus âgés de leur famille.
Au lieu de cela, a-t-il dit, les dirigeants devraient attendre que le taux d’infection soit beaucoup plus bas avant de renvoyer les enfants à l’école.
« Nous devons attendre avant de rouvrir le système éducatif – écoles primaires et secondaires – et le faire avec prudence car, en fin de compte, ces enfants et adolescents ont des interactions avec les adultes et les personnes âgées ».
Selon le plan par étapes présenté par le ministère de la Santé, le retour des élèves dans les écoles se fera progressivement en fonction de la réalisation de repères épidémiologiques. Les écoles maternelles et les jardins d’enfants ont ouvert le dimanche, et les classes du CP au CM1 devraient commencer dès qu’Israël parviendra à maintenir un taux d’infection inférieur à 1 000 par jour.
Alors que le plan prévoit deux semaines entre chaque étape, Israël a vu les taux d’infection baisser rapidement, ce qui a conduit à des appels à une réouverture plus rapide des écoles, des entreprises et des activités publiques après un mois de restrictions qui ont réussi à ralentir la propagation du virus.
Un scénario similaire après la première fermeture a amené les responsables de la santé à abandonner leur plan échelonné et à ouvrir presque toutes les écoles en même temps au début du mois de mai. Cette ouverture précipitée a été accusée de jouer un rôle dans la hausse des taux d’infection qui a précédé le deuxième confinement, en place depuis la mi-septembre.
Le directeur général du ministère de l`Education, Amit Edri, a déclaré lors d’une réunion de la commission chargée de la lutte contre le coronavirus que son ministère était prêt à accepter tout plan présenté par le ministère de la Santé concernant la réouverture des écoles.
Cette déclaration a été faite après que le ministère de la Santé a envoyé dimanche au ministère de l’Education ses directives pour la réouverture des écoles, suscitant des inquiétudes quant à la quasi similitude du nouveau plan avec le premier plan de lutte contre le coronavirus, a rapporté la Douzième chaîne.
Le ministère de la Santé souhaite permettre la réouverture prochaine des écoles primaires, à condition que le nombre de nouveaux cas de virus diagnostiqués chaque jour soit inférieur à 1 000, a rapporté le radiodiffuseur public Kan. Les chiffres du ministère de la Santé publiés dimanche et lundi ont montré que cet objectif était atteint. Cependant, les chiffres ont tendance à être plus bas le week-end, car les taux de dépistage diminuent également.
Gamzu a déclaré que grâce à la capacité de dépistage de masse et de recherche des cas contacts, les responsables réduiraient bientôt la durée de quarantaine obligatoire de 14 à 12 jours, en effectuant un test COVID-19 après 10 jours.
« Chaque jour de quarantaine a des conséquences sur l’économie. La santé passe avant tout, mais si nous pouvons gagner des jours de quarantaine, nous pouvons en faire profiter l’économie », a déclaré le président de la commission, Haim Katz (Likud).
Gamzu a également fait l’éloge du système de santé israélien au vu du faible taux de mortalité du pays – 2 209 décès sur 303 846 cas en date de lundi après-midi, soit un taux de mortalité de 0,7 %.
« Le système de santé israélien est solide et résistant et repose sur la force, le dévouement et la détermination des membres du personnel. Le taux de mortalité ici est parmi les plus bas du monde », a-t-il déclaré. « Nous ne deviendrons jamais l’Italie. »