Gantz demande à la police d’autoriser les manifestations devant son domicile
Malgré la demande du ministre qui a invoqué "l'importance primordiale" du droit à manifester, la police maintient les militants à des centaines de mètres de son domicile

Le ministre de la Défense Benny Gantz a envoyé mercredi une lettre à la police israélienne pour lui demander d’autoriser les manifestations devant sa maison de Rosh Haayin, en citant « l’importance primordiale » du droit à manifester.
Selon un communiqué du ministère de la Défense, Gantz a envoyé la lettre demandant à la police d’autoriser les protestations après une conversation avec le ministre de la Sécurité publique Amir Ohana, suite à la récente arrestation de manifestants devant son domicile.
« Ganz souhaite souligner que le droit de manifester est fondamental et que les personnalités publiques ont le devoir de donner l’exemple et d’autoriser la tenue de manifestations », peut-on lire dans la déclaration.
Malgré sa demande, la police a maintenu des dizaines de protestataires à des centaines de mètres de chez lui mercredi soir.
Les manifestations anti-gouvernementales se poursuivent depuis des mois autour de la résidence officielle du Premier ministre Benjamin Netanyahu à Jérusalem. Des centaines d’autres ont également été observées à travers le pays, y compris devant le domicile de ministres du gouvernement.

Les manifestants ont critiqué Benjamin Netanyahu pour son incompétence face à l’épidémie de coronavirus et ses retombées économiques. De nombreux manifestants s’opposent également à ce qu’il soit Premier ministre alors qu’il est mis en examen pour fraude, abus de confiance et pots-de-vin dans trois affaires de corruption.
Cependant, les protestations ont été temporairement limitées après qu’Israël a imposé un confinement national avant les fêtes religieuses de septembre, qui limitait tous les rassemblements publics, y compris les protestations et la prière, à un rayon d’un kilomètre du domicile.
Netanyahu a assuré que les restrictions du droit de manifester étaient motivées par des préoccupations sanitaires dans le contexte de la lutte contre l’épidémie galopante, mais les critiques et les manifestants l’ont accusé de resserrer le verrou pour museler la dissidence.
En raison de ces restrictions, les militants ont été contraints de s’en tenir à de petits rassemblements sur les ponts et aux carrefours, limités à 20 personnes chacun, pour se conformer aux règles. Les responsables des mobilisations ont affirmé que les restrictions avaient conduit encore plus de personnes à venir manifester contre le gouvernement.
Ces limitations ont été levées le mois dernier, des milliers de personnes retournant à la résidence de Netanyahu à Jérusalem et d’autres assistant à d’autres événements dans le pays.