Gantz : « La droite n’est pas en danger, Netanyahu est en danger »
Le chef de Kakhol lavan a fustigé la promesse du chef du Likud d'appliquer la souveraineté israélienne en Cisjordanie, qui, dit-il, relève de l'électoralisme
Le chef du parti Kakhol lavan Benny Gantz a contredit les propos du Premier ministre Benjamin Netanyahu, selon lesquels « le gouvernement de droite est en danger » à l’approche du scrutin de mardi, suggérant que seule la position de force de Netanyahu était précaire.
« La droite n’est pas en danger, Netanyahu est en danger. Ce n’est pas une menace sécuritaire, mais plutôt juridique », a-t-il dit à la radio militaire, évoquant les différentes enquêtes pour corruption dont fait l’objet le Premier ministre.
Face à une possible inculpation dans trois affaires de corruption, la rumeur veut que Netanyahu conditionne l’entrée dans une future coalition au soutien à un texte de loi dite « loi française », qui le protégerait de toutes poursuites tant qu’il est au pouvoir.
Netanyahu a nié qu’il cherchait à faire avancer une telle loi, même si certains de ses alliés en ont évoqué la possibilité.
« Est-ce que nous voulons que Netanyahu continue à célébrer ? La loi française ? Nous serons le plus grand parti et le président nous demandera de former le gouvernement », a déclaré Gantz.
Gantz a également suggéré que la promesse de Netanyahu de faire appliquer la souveraineté israélienne aux implantations en Cisjordanie n’était pas authentique.
« On ne peut pas s’emballer sur quelque chose que quelqu’un lance quelques minutes avant les élections, quand il a eu 13 ans pour le faire. De toute évidence, c’est de l’électoralisme. »
Gantz a déclaré qu’Israël doit choisir entre « une direction d’unité, de connexion et d’espoir », et une autre, « extrémiste ». Il a promis de former « un cabinet de réconciliation, avec des représentants de la coalition [actuelle] et de l’opposition ».
Interrogé sur l’éventualité qu’il perde les élections Gantz a suggéré qu’il resterait en politique : « il n’y a qu’une seule option, et l’on peut en déduire tous les développements possibles. J’ai été au service d’Israël pendant 20 ans, et je le resterai pendant encore 10 ans. »
Ces derniers jours de campagne ont été marqués par des appels à l’attention de Yair Lapid, l’allié politique de Gantz, pour qu’il renonce à la rotation du poste de Premier ministre. Les travaillistes ont affirmé que cela pourrait faire gagner deux ou trois sièges supplémentaires à Kakhol lavan, de la part d’un électorat de la droite modéré, qui se méfierait d’un gouvernement Lapid.
Gantz a déclaré lundi que ce n’était pas au programme et qu’il avait « entièrement confiance en Lapid ».
Dimanche, Netanyahu a organisé « un meeting d’urgence » à sa résidence de Jérusalem, pour mettre en garde les membres des factions qui composent la droite que celle-ci est en danger à l’approche des élections.
Netanyahu a déclaré à ses alliés politiques qu’il pensait que le Likud n’avait pas de majorité qui garantisse qu’il soit chargé de la formation du prochain gouvernement, et que le parti doit obtenir le maximum de voix pour garantir qu’il reste au gouvernement.
« Ce n’est pas une interprétation, c’est la réalité. Il faut réduire l’écart, et si cela ne se produit pas, Yair Lapid sera Premier ministre », a-t-il dit au Likud.
« Nous n’avons pas 61 recommandations – le plus grand parti est celui qui compte », a-t-il dit. Il a également accusé les médias de vouloir « endormir l’électorat du Likud ».
Dans la Knesset, qui compte 120 sièges, 61 sont nécessaires pour former une coalition au pouvoir. Après l’élection, le président rencontrera les chefs des factions et choisira le député qu’il estime le plus apte à former un gouvernement.
Même si les factions de droite devraient obtenir la majorité, Netanyahu a récemment pointé du doigt les propos récemment tenus par le président Rivlin, sur le choix de la personne chargée de former le gouvernement. Le Premier ministre a déclaré que le président choisira le plus grand parti si aucun candidat au poste de Premier ministre n’a assez de recommandations de la part d’autres chefs de partis pour former la coalition.