Gantz : La résolution du conflit avec les Palestiniens est la priorité
L'ancien chef d'Etat-major, qui doit encore annoncer officiellement son entrée en politique, dit qu'Israël doit trouver une solution sans compromis sur la sécurité des Israéliens
L’ancien chef d’Etat-major de l’armée israélienne Benny Gantz, qui devrait, selon de nombreux observateurs, se présenter aux prochaines élections de 2019, avait déclaré lors d’une rencontre avec des Juifs mexicains organisée au mois d’avril que la résolution du conflit israélo-palestinien était la plus importante priorité pour le pays, a fait savoir la Dixième chaîne lundi.
« Notre intérêt numéro un est de trouver une solution. Ce n’est pas seulement une question politique de droite ou de gauche », avait dit Gantz – contrastant en cela avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu qui, depuis longtemps, place la menace nucléaire iranienne sur le devant de la scène.
« Au cours de mon service militaire, j’ai rencontré le responsable d’un pays moyen-oriental et il m’a dit : ‘Il y a 14 millions de personnes entre la Méditerranée et le fleuve Jourdain – quelques millions de Juifs et quelques millions de Palestiniens – et aucun d’entre eux ne sait où il va et nous devons trouver un moyen de vivre ensemble », avait continué Gantz. « Je n’ai pas pu être plus d’accord avec lui ».
« Je pense que pour nous, Israéliens, il est important de trouver une solution sans compromis sur nos besoins sécuritaires et sur la sûreté de nos citoyens », avait-il ajouté.
Un sondage rendu public dimanche a révélé qu’un hypothétique parti dirigé par Gantz continue à glaner des soutiens. Selon l’enquête, si Gantz – à la tête de l’armée israélienne de 2011 à 2015 et considéré comme une personnalité modérée – devait s’associer au chef de Yesh Atid, Yair Lapid, les deux hommes politiques pourraient ensemble se rapprocher des scores du Likud.
Selon ce sondage qui s’appuie sur un panel de 533 personnes (avec une marge d’erreur d’échantillonnage de 4,3 %) et en ne prenant en compte qu’un parti indépendant placé sous la direction de Gantz, le Likud de Netanyahu engrangerait 28 sièges – une légère baisse de deux sièges par rapport à aujourd’hui.
Gantz serait à la deuxième place mais avec seulement 16 sièges, suivi par Yesh Atid qui en arracherait 13 (deux de plus que les 11 dont il bénéficie actuellement), la Liste arabe unie en alignerait 12 et la faction d’opposition de l’Union sioniste 10. L’Union sioniste, composée du parti travailliste et de Hatnua de Tzipi Livni occupe 24 sièges à la Knesset actuellement, et les sondages lui en accordaient environ 21 il y a encore un an.
Le parti pro-implantation HaBayit HaYehudi occuperait 8 sièges, selon le sondage, et la formation ultra-orthodoxe YaHadout HaTorah 7.
Yisrael Beytenu ne gagnerait que six sièges, tandis que le parti ultra-orthodoxe Shas, la formation de la députée Orly Levy-Abekasis – qui n’a pas encore de nom – et Koulanou, au centre de l’échiquier politique, en auraient cinq. Le Meretz à gauche franchirait pour sa part à peine le seuil électoral en glanant cinq sièges.
Mais si Gantz devait se présenter aux élections avec Lapid, révèle le sondage, cette association permettrait de remporter 26 sièges contre 29 pour le Likud.
Les spéculations sur l’avenir politique de Gantz sont allées bon train cette année avec l’expiration de la période légale obligatoire de « réflexion », sous les termes de laquelle les anciens hauts responsables de la sécurité doivent attendre trois ans après leur retraite avant d’entrer en politique. Gantz, 59 ans, a quitté l’armée en 2015 après un passage de quatre ans à la tête de l’Etat-major israélien, une période pendant laquelle il aura commandé l’armée au cours de la guerre de Gaza, en 2014.
Même si Gantz doit encore annoncer son entrée officielle en politique, il aurait réuni suffisamment de signatures pour fonder son propre parti et il préférerait se présenter seul que de rejoindre une faction existante centriste ou de centre-gauche.
Le sondage de dimanche montre un soutien croissant en faveur de Gantz au sein de l’opinion publique. Une enquête similaire réalisée au mois de juin prédisait 13 sièges pour sa formation et une autre, menée le mois dernier, en indiquait 15.
Malgré ces avancées, la majorité des sondages, ces derniers mois, ont aussi souligné que le parti de Netanyahu, non seulement se maintenait au pouvoir, mais se renforçait – et ce, en dépit des enquêtes de corruption impliquant Netanyahu.
Les élections doivent se tenir pendant l’automne 2019, même si de nombreux analystes estiment que Netanyahu pourrait organiser un scrutin anticipé d’ici là.
Raoul Wootliff a contribué à cet article.
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