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Gantz: Le Liban paiera le prix de négociations maritimes sabotées par le Hezbollah

A la même conférence de Herzilya, le conseiller à la sécurité nationale a dit que les pourparlers étaient "l'excuse" prise par le groupe terroriste pour intensifier ses menaces

Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Le ministre de la Défense Benny Gantz, à gauche, et le leader du Hezbollah Hassan Nasrallah, à droite. (Crédit :  Tomer Neuberg/Flash90; Hussein Malla/ AP Photo)
Le ministre de la Défense Benny Gantz, à gauche, et le leader du Hezbollah Hassan Nasrallah, à droite. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90; Hussein Malla/ AP Photo)

Le ministre de la Défense Benny Gantz a averti, jeudi, que le Liban subirait les « dures conséquences » d’un torpillage par le Hezbollah des négociations en cours dans le conflit sur les frontières maritimes qui oppose Israël et son voisin du nord, des pourparlers qui se déroulent sous l’égide des États-Unis.

La querelle, dans laquelle les deux parties revendiquent la propriété des mêmes champs gaziers offshores découverts au large de la côte méditerranéenne, était encore montée d’un cran au mois de juin quand Israël avait installé une plateforme d’exploitation marine à proximité du champ de gaz Karish, dont la propriété est partiellement revendiquée par le Liban.

Gantz a indiqué de manière inquiétante que si le chef du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, Hassan Nasrallah, voulait perturber les négociations en cours, « il a le droit de le faire, mais le Liban en paiera le prix ».

Dimanche, un responsable israélien a confirmé qu’il y avait eu des progrès dans les pourparlers indirects entre le Liban et Israël, mais il a précisé qu’il restait encore des questions à régler avant de pouvoir conclure un accord final. De son côté, Nasrallah a menacé les installations d’extraction gazière sur le site de Karish, amenant les militaires israéliens à renforcer rapidement leurs défenses et leurs activités dans la zone.

« Tous les théâtres israéliens, en matière de sécurité, sont actifs et sensibles. Quelque chose pourrait arriver demain dans l’un d’entre eux », a dit Gantz lors d’une conférence organisée à l’université Reichman de Herzliya.

Concernant le Liban, l’État juif « est prêt à conclure un accord qui aidera les deux pays aux niveaux économique et énergétique. Je pense qu’il y aura deux plateformes gazières dans la mer, l’une du côté israélien et l’autre du côté libanais », a-t-il ajouté.

« Nous protégerons néanmoins la nôtre », a-t-il poursuivi.

Un système anti-missile maritime du Dôme de fer sur un navire de guerre, montant la garde près de la plateforme d’Energean travaillant au champ de gaz de Karish, des images publiées par l’armée le 2 juillet 2022. (Crédit : Armée israélienne)

S’exprimant lors de la même conférence en tout début de matinée, le conseiller à la Sécurité nationale Eyal Hulata a déclaré que les pourparlers dans le cadre du conflit maritime étaient « une excuse » permettant à Nasrallah d’intensifier ses menaces.

« Israël veut un Liban stable. Nous voulons affaiblir l’influence du Hezbollah au Liban. C’est la raison pour laquelle nous tentons de faire progresser les négociations sur les frontières maritimes. C’est une bonne chose pour la stabilité sécuritaire et pour l’économie libanaise », a dit Hulata.

« Nous espérons que les dirigeants libanais œuvreront aussi à trouver un accord et qu’ils ne permettront pas au Hezbollah de renforcer ce climat d’instabilité. Nous ne nous laisserons pas dissuader par les menaces de Nasrallah. La plateforme de Karish commencera la production dès qu’elle sera prête », a-t-il poursuivi.

Le conseiller national à la sécurité Eyal Hulata s’exprime lors de la conférence annuelle de l’Institut de politique anti-terroriste à l’université Reichman à Herzliya, le 13 septembre 2022. (Crédit : Gilad Kavalerchik)

Le Hezbollah, qui avait lancé quatre drones non-armés en direction du champ de Karish au mois de juillet, a menacé de commettre de nouvelles attaques si Israël devait extraire du gaz dans ce secteur disputé.

Energean, la compagnie basée à Londres choisie par Israël pour assumer ce travail d’extraction, a annoncé jeudi dernier qu’elle commencerait ses activités « dans quelques semaines ».

Le conflit porte sur un secteur disputé de 860 kilomètres-carrés en Méditerranée. Le Liban affirme que le champ de gaz fossile de Karish se trouve dans ce périmètre, tandis que l’État juif déclare, de son côté, qu’il se trouve dans ses eaux économiques telles qu’elles sont reconnues à l’international.

Le Hezbollah reste farouchement opposé à toute concession à l’égard d’Israël.

Le chef du Hezbollah, Sheik Hassan Nasrallah, s’exprimant via une liaison vidéo, tandis que ses partisans lèvent la main, lors de la fête sainte chiite de l’Achoura, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban, le 9 août 2022. (Crédit : AP Photo/Hussein Malla)

Le Hezbollah et Israël se sont affrontés pour la dernière fois dans le cadre d’une guerre en 2006. Beyrouth et Jérusalem n’entretiennent pas de relations diplomatiques et les deux pays sont séparés par une ligne de cessez-le-feu placée sous la surveillance d’une force de l’ONU.

Au mois de juin, Tsahal a organisé un vaste exercice militaire à Chypre en simulant une offensive terrestre dans les profondeurs du Liban dans l’hypothèse d’une possible guerre contre le groupe terroriste soutenu par l’Iran.

Le Hezbollah est depuis longtemps le rival le plus déterminant des soldats israéliens aux frontières du pays, avec un arsenal qui, selon les estimations, consisterait en presque 150 000 roquettes et missiles susceptibles d’attendre tout le territoire de l’État juif.

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