Israël en guerre - Jour 425

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Gantz soutient Daniel Atar pour un second mandat à la tête du KKL-JNF

Le soutien provoque la consternation des partisans de Zeev Bielski ; déception des écologistes supporters d’Alon Tal pour le poste

Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

L'ambassadeur américain en Israël David Friedman (à gauche) et le chef du KKL-JNF Daniel Atar plantent un arbre pour Tu B'Shvat à la résidence de l'ambassadeur américain à Jérusalem, le 12 février 2020. (Rafi Ben Hakoon/KKL-JNF)
L'ambassadeur américain en Israël David Friedman (à gauche) et le chef du KKL-JNF Daniel Atar plantent un arbre pour Tu B'Shvat à la résidence de l'ambassadeur américain à Jérusalem, le 12 février 2020. (Rafi Ben Hakoon/KKL-JNF)

Le chef du parti Kakhol lavan, Benny Gantz, a décidé lundi soir de soutenir la réélection de Daniel Atar, en tant que président du KKL-JNF (Fonds national juif) pour cinq ans supplémentaires.

En soutenant l’ancien député travailliste controversé, Gantz a rejeté la pression exercée au sein de son propre parti pour soutenir Zeev Bielsky pour le poste. Bielsky est un ancien maire et ancien député qui, dans le passé, a dirigé à la fois l’Organisation sioniste mondiale et l’Agence juive. La décision de Gantz et du ministre de la Défense a également été un coup dur pour les écologistes, qui soutenaient Alon Tal.

Le KKL, créé en 1901 pour acheter et développer des terres pour l’implantation juive et surtout connu pour les centaines de millions d’arbres qu’il a plantés dans tout Israël, est le gardien du peuple juif de 13 % des terres en Israël. Il s’agit d’une sorte de société à but non lucratif officiellement enregistrée au profit du public. Elle travaille dans les domaines de la sylviculture, de l’eau, de l’éducation, du développement communautaire, du tourisme et de la recherche et du développement.

C’est une force environnementale majeure en Israël, qui vaut des milliards de shekels, dont une fraction seulement provient de la collecte de fonds. Le rapport financier du KKL de 2019 (en hébreu) montre qu’il a dépensé 85 millions de shekels tout en collectant un peu moins de 93 millions de NIS. Sa fortune, et les tentatives enthousiastes des gouvernements de s’emparer de certaines de ces richesses, offrent un pouvoir massif à quiconque occupe le siège du président.

Un cycliste sur une piste dans la forêt de Jérusalem, le 3 mai 2018. (Avec l’aimable autorisation de JNF/KKL)

La direction du KKL est généralement décidée selon des considérations politiques.

En début d’année, cependant, 108 écologistes, spécialistes de l’environnement, sociologues, politologues, experts en santé environnementale et autres ont soutenu Tal pour ce poste. Au cours de sa longue carrière de militant écologiste et d’universitaire, Tal, qui a immigré des États-Unis en Israël il y a 40 ans, a fondé l’association à but non lucratif Adam Teva V’Din et l’Institut Arava pour les études environnementales au kibboutz Ketura dans le sud d’Israël, et a présidé l’organisation Vie et Environnement. Anciennement actif au sein du KKL, il a reçu le prix du ministère de l’Environnement pour l’ensemble de ses réalisations en 2008, à l’occasion du 60e anniversaire d’Israël.

Promenade dans une forêt du KKL JNF aux alentours de Jérusalem, le 21 avril 2011. (Miriam Alster/Flash90).

Atar est un ancien chef du Conseil régional de Gilboa, dans le nord d’Israël, avec un dossier controversé. En 2009, alors qu’il était à la tête du conseil régional, il a été détenu (mais non inculpé) dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de fraude et d’abus de confiance dans cette région.

En 2015, lorsqu’il est devenu président du KKL, le journal Haaretz a rapporté que pendant son mandat au conseil, le contrôleur d’État avait trouvé dans deux rapports des preuves de dépenses excédentaires liées à l’achat de véhicules, à des jours de vacances accordés à des hauts fonctionnaires, au remboursement de dépenses liées à l’emploi et à l’achat de rafraîchissements pour les visiteurs des bureaux du conseil.

En janvier 2019, un document compilé par un enquêteur pour le compte du Registraire des trusts du ministère de la Justice aurait notamment allégué qu’au KKL, Atar était impliqué dans des dizaines de nominations d’amis politiques et autres associés, ainsi que dans des accords de parrainage qui seraient contraires aux règles du KKL, et dans des cas de mauvaise gestion. Les projets ont fait l’objet de va-et-vient entre les deux organes et des « mises à jour substantielles » ont déjà été effectuées selon le ministère de la Justice.

Le KKL a déclaré qu’à la suite de sa réponse au projet initial, « de nombreuses questions soulevées dans le rapport initial ont été omises dans la [version] révisée » qui a été soumise de nouveau au KKL en août.

« Le KKL-JNF prépare actuellement une réponse détaillée au projet révisé et nous sommes convaincus que les accusations et les allégations supplémentaires qui subsistent encore dans le projet révisé seront finalement omises du rapport final car elles sont soit mal présentées soit non fondées », selon une déclaration.

Atar a également été impliqué – bien qu’il l’a nié – dans un autre scandale émergent concernant la dépense de plus de 100 millions de shekels pour des transactions foncières en Cisjordanie, à l’insu du conseil d’administration du KKL.

En janvier dernier, les procureurs ont décidé d’infliger une amende à Atar et à sa famille pour avoir construit illégalement sur un terrain public à côté de leur maison.

Le Congrès sioniste mondial va voter le 20 octobre

Le 20 octobre, les délégués élus au Congrès sioniste mondial (l’organe législatif de l’Organisation sioniste mondiale – OSM) se réuniront pour voter pour des affectations de postes au sein de l’OSM, de l’Agence juive, du KKL et d’autres affiliés. Ensemble, ces organismes allouent près d’un milliard de dollars par an à des organisations en Israël et dans le monde juif.

Le président du KKL-Fonds national juif Danny Atar à Jérusalem le 30 juillet 2018. (Yonatan Sindel/Flash90)

La direction du KKL-Israël, qui compte 37 membres, est composée de personnes désignées qui reflètent la division du pouvoir au sein de l’exécutif de l’Organisation sioniste mondiale, sa maison mère.

Cette année, l’équilibre général du pouvoir a été compliqué par une faille au sein du Likud, le parti au pouvoir en Israël, qui a réussi à gagner l’allégeance de 115 des 521 délégués à la conférence.

Le député Likud Miki Zohar réagit lors d’une réunion à la Knesset, le 13 janvier 2020. (Hadas Parush/Flash90)

Le député Miki Zohar, chef de la coalition de la Knesset et proche associé du Premier ministre, a tenté en vain d’être élu à la tête du Likud mondial, mais aurait refusé de s’incliner devant le vainqueur, le vice-président de l’OSM Yaakov Hagoel. Le Likud mondial souhaite que Hagoel prenne la place de président du KKL. Zohar fait pression sur les délégués du Likud pour qu’ils votent plutôt pour le député Likud Haim Katz, malgré les accusations criminelles portées contre lui.

Katz préside la commission du travail et des affaires sociales de la Knesset, ayant été contraint de quitter son poste de ministre des Affaires sociale pour faire face à des accusations de fraude et d’abus de confiance. Si Katz est élu à la tête du KKL, l’ancien ministre de l’Agriculture pro-implantations le député de HaBayit HaYehudi Uri Ariel occupera le poste de directeur.

Le député Likud Haim Katz assiste à un débat sur sa demande d’immunité à la commission de la Knesset, le 30 janvier 2020. (Yonatan Sindel/Flash90)

Kakhol lavan, aujourd’hui allié au Parti travailliste, tente de former une coalition avec la faction de Zohar, selon le journal d’affaires Calcalist, puis avec Shas, Yahadout HaTorah et Yisrael Beytenu. Mais si cela se produit, Zohar aura une influence plus forte que Kakhol lavan sur le choix du prochain président du KKL.

Jusqu’à la bombe de lundi soir, Gantz aurait cherché à former une coalition avec le Likud mondial de Yaakov Hagoel, Yisrael Beytenu, Hapoel Mizrachi et des partis et groupes centristes et de gauche comme Yesh Atid, Meretz et les mouvements religieux réformateurs et conservateurs.

Calcalist a indiqué que le changement d’avis de Gantz visait à neutraliser une tentative parallèle de Hapoel Mizrachi et de Yesh Atid de soutenir une présidence tournante du KKL qui commencerait par Avraham Duvdevani, actuellement président de l’OSM et ancien coprésident du KKL, suivi du candidat de Yesh Atid, l’ancien général le député Elazar Stern.

Gantz et les travaillistes veulent également que les mouvements réformateurs et conservateurs se joignent à eux, mais ceux-ci se sont pas encore engagés.

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