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Gaz : un nouvel accord devrait faire baisser les prix de l’électricité

Un contrat renégocié entre Electric Corp. et Tamar consortium abaissera les coûts du gaz naturel d'un tiers - mais certains disent que cela ne sera pas suffisant

Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

Des Israéliens manifestent contre un accord controversé sur le gaz naturel aux abords de la Cour suprême de Jérusalem, le 14 février 2016. (Crédit : Hadas Parush/Flash90)
Des Israéliens manifestent contre un accord controversé sur le gaz naturel aux abords de la Cour suprême de Jérusalem, le 14 février 2016. (Crédit : Hadas Parush/Flash90)

Les Israéliens peuvent s’attendre à ce que les coûts de l’électricité baissent grâce à un accord conclu avec le consortium propriétaire du champ de gaz naturel Tamar – une convention qui permettra à l’État d’économiser des centaines de millions de shekels, a fait savoir l’entreprise Israel Electric Corporation.

L’accord entrera en vigueur de manière rétroactive en date du 1er juillet – sous réserve de l’approbation du commissaire antitrust et de l’autorité chargée de la régulation de l’électricité en Israël (IEC). Mais si l’accord prévoit des taux moins coûteux pour les années à venir, certains se demandent si l’IEC aurait pu obtenir un accord encore meilleur en se sollicitant le marché plus largement.

Les prix du gaz ont eu un impact direct sur le portefeuille des Israéliens – parce que ce dernier est utilisé pour produire 75 % à 80 % de l’électricité. La porte-parole de l’IEC, Dalia Bodinger, indique pour sa part que ce nouvel accord permettra de diminuer les factures d’électricité payées par les consommateurs.

« La compagnie pense qu’il s’agit d’un accord excellent et responsable qui permettra au public d’économiser des centaines de millions et qui va entraîner un taux moins onéreux pour le consommateur », note-t-elle.

Le contrat original, qui avait été signé en 2012, a permis aux parties de renégocier les prix à hauteur de 25 %. Une nouvelle fenêtre s’ouvrira en 2024 – une année à laquelle une augmentation ou une diminution allant jusqu’à 10% sera autorisée.

Vue aérienne de la plate-forme de traitement de gaz Tamar au large de la ville côtière d’Ashkelon, au sud du pays, le 23 juin 2014. (Moshe Shai/Flash90)

Le nouvel accord s’avère considérablement moins coûteux que l’accord initial et ses dispositions générales ont été améliorées.

Alors que dans l’ancien accord, l’IEC payait jusqu’à 3,36 dollars par unité de chaleur pour la quantité commandée chaque année – dans sa totalité – le nouvel accord spécifie que les 21 milliards de mètres-cubes (soit 3 milliards de mètres-cubes chaque année) que l’instance s’est d’ores et déjà engagée à acheter jusqu’en 2028 coûteront 4,50 dollars par unité de chaleur. Ce prix baissera à 3,95 dollars par unité de chaleur (sans indexation, voir ci-dessous) pour toute quantité supplémentaire jusqu’à 16 milliards de mètres-cubes, et qu’il y aura un appel d’offre si ce chiffre est dépassé.

Une source proche de l’IEC a ajouté que 13 milliards de mètres-cubes supplémentaires seraient nécessaires pour procéder à un appel d’offres.

Le directeur d’Israel Electric Corporation et ex-général de l’armée Yiftach Ron-Tal s’exprime lors d’une conférence à Jérusalem, le 23 octobre 2013. (Crédit : Miriam Alster/ Flash 90)

Cet accord révisé oblige également le partenariat de Tamar à réserver 13 milliards de mètres cubes pour la période allant de 2028 à 2030 au cas où l’État en ait besoin, au prix non-indexé et forfaitaire de 3,95 dollars par unité de chaleur.

Le président de l’IEC, Yiftach Ron-Tal, a déclaré qu’en « plus du succès remporté par la Compagnie de l’électricité – qui est parvenue à fixer un prix plus bas et meilleur au profit du public israélien – c’est une avancée économique au niveau national qui contribuera directement à un abaissement du coût de la vie et à la croissance au sein de l’État d’Israël ».

Le consortium de Tamar a fait savoir que le nouvel accord permettait d’ajouter 2,2 milliards de dollars aux 3,4 milliards de dollars d’ores et déjà reçus de l’IEC.

Les dispositions encadrant les paiements de l’IEC au partenariat de Tamar avaient été initialement établies en 2012 quand le pays avait eu désespérément eu besoin du réservoir de Tamar. A ce moment-là, le seul réservoir en fonctionnement à l’époque, Mari-B Yam Tethys, venait tout juste de s’assécher et les importations de gaz depuis l’Égypte avaient été stoppées par un sabotage des canalisations par des militants islamistes. Le pays avait été dans l’obligation d’importer des carburants fossiles onéreux.

Ce contrat avait engagé l’IEC à payer 3,5 milliards de mètres-cubes par an jusqu’en 2018 (un seuil abaissé à trois milliards de mètres-cubes en 2019), que le gaz soit nécessaire ou non, à un prix déterminé par un mécanisme hautement controversé qui va continuer à s’appliquer – même si sous les termes du nouvel accord, les hausses annuelles des prix seront limitées à 1,25 %.

Exprimé en dollar, le prix avait été lié à l’indice du prix à la consommation américain plus 1% par an jusqu’en 2019 – un pourcentage qui passera à moins 1% par an jusqu’en 2028.

Ce qui a entraîné une hausse constante des factures reçues par l’IEC de la part du consortium de Tamar, tandis que les prix, dans leur globalité, sont passés de 5,30 dollars en 2013 à 6,36 dollars l’unité de chaleur à la fin de l’année dernière. (le partenariat a accepté de les réviser légèrement à la baisse pour les six premiers mois de cette année).

Image illustrant un employé de Israël Electricity Corporation soulevé par une grue au niveau d’un poteau de services publics pour effectuer des travaux de maintenance le 10 juin 2013. (Flash 90)

En 2017, le Contrôleur de l’État a publié un rapport hautement critique estimant que ces dispositions coûteraient au public un excédent allant de 820 millions de dollars à 1,5 milliard de dollars.

Une source proche de l’IEC a expliqué qu’une reprise des négociations avait eu lieu avec chacun des partenaires de Tamar, séparément, et qu’une fois que le meilleur prix avait été déterminé, les pourparlers avaient continué avec les partenaires, en tant que bloc, pour encore améliorer les termes de l’accord.

Le partenariat Tamar comprend Chevron, ( avec une part de 25 % qui a été achetée à Noble Energy, l’année dernière), Delek Drilling (22 %), Isramco (28.75 %), Tamar Petroleum (16.75 %), Dor Gas (4 %), et Everest (3.5 %). Delek Drilling doit vendre ses parts d’ici la fin de l’année, conformément aux règles antitrust.

Un partenariat similaire, constitué de Chevron (39.66 %), Delek Drilling (45.33 %) et de Ratio Partnership (15 %), contrôle le la concession du champ de gaz naturel Leviathan, qui a lancé sa production commerciale à la fin de l’année 2019.

L’accord de l’IEC avec les partenaires qui possèdent également des droits dans Leviathan a expiré le 30 juin, à un prix d’environ 4,40 dollars par unité de chaleur. Le gaz de Leviathan sera principalement exploité pour l’exportation et, pour le moment, tout ce dont l’IEC pourra avoir besoin de sa part sera réglé au prix comptant du jour.

Au début de l’année, le quotidien économique Globes avait fait savoir que l’IEC achetait également du GNL (gaz naturel liquéfié) sur le marché comptant au prix moyen de 3,50 dollars par unité de chaleur (le GNL est du gaz naturel refroidi à moins 160 degrés).

Alors que le gaz du champ Leviathan, plus grand, est destiné à l’exportation et que les champs Karish et Tanin, plus petits, n’ont pas encore lancé leur production commerciale, la source a indiqué que l’accord conclu entre l’IEC et le consortium Tamar reflétait un engagement visant à garantir la sécurité énergétique et à aider le gouvernement à mettre en œuvre sa politique d’élimination progressive de l’usage du charbon à l’horizon 2025.

La plate-forme de traitement du gaz naturel Leviathan vue depuis la réserve naturelle de Dor Habonim Beach, le 1er janvier 2020. (Flash90)

Mais certains se demandent si l’IEC aurait pu conclure un meilleur accord en regardant ailleurs.

« L’exigence de l’IEC est d’environ 5 milliards de mètres-cubes par an, et les choses vont rester ainsi. Si l’IEC obtient 3 milliards de mètres-cubes par an à 4,5 dollars et 2,5 milliards de mètres-cubes supplémentaires à un prix fixe également, la probabilité qu’il y ait besoin de plus est faible », explique Ariel Sawicki, qui suit l’industrie du gaz pour le groupe de défense des consommateurs Lobby99.

« Pourquoi n’y a-t-il pas eu d’appel d’offres pour les 16 milliards de mètres-cubes ? Peut-être Leviathan les vendrait-il à un prix inférieur, ou quelqu’un à l’international qui aurait une production excédentaire ? Pourquoi l’IEC a-t-elle tout verrouillé d’ici la fin de la décennie ? », s’est-il interrogé.

Bodinger, porte-parole de l’IEC, déclare que le prix de 3,95 dollars pour les 16 milliards de mètres-cubes est si avantageux qu’il a été décidé de ne pas faire d’appel d’offres qui aurait pu résulter en une hausse des prix.

Jeudi, l’International Gas Union a publié son étude sur la hausse des prix pour 2021 qui montre que parmi les pays producteurs de gaz, Israël paie encore un taux élevé.

Lobby 99, un groupe d’action politique qui défend les consommateurs, a demandé aux ministères des Finances, de l’Énergie et de l’Économie d’intervenir dans l’accord et d’aider à encore faire baisser les prix.

« En ce qui concerne la majorité des exportateurs de gaz naturel, le prix pour les consommateurs locaux est inférieur à quatre dollars et si le partenariat Tamar vend la plus grande partie de son gaz à l’IEC à 4,5 dollars, on va encore payer plus cher », précise Sawicki.

Mais une source de l’IEC souligne une décision rendue par la Cour centrale de district, au mois de juin, qui a rejeté une requête concernant un recours collectif qui accusait le partenariat de Tamar d’imposer un prix excessivement élevé à l’IEC.

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