Gaza: démission du chef de la nouvelle fondation humanitaire soutenue par Washington
Jake Wood a expliqué qu'il était impossible, selon lui, de mettre en œuvre le plan de l'organisation "tout en respectant strictement les principes humanitaires d'humanité, de neutralité, d'impartialité et d'indépendance"

Le chef de la nouvelle fondation humanitaire créée de toutes pièces et soutenue par les Etats-Unis pour distribuer de l’aide dans la bande de Gaza a démissionné « avec effet immédiat », a-t-il annoncé dimanche dans un communiqué.
Le directeur exécutif de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), Jake Wood, a expliqué qu’il n’était pas possible selon lui de mettre en œuvre le plan de l’organisation pour aider Gaza « tout en respectant strictement les principes humanitaires d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance ».
L’organisation, créée il y a quelques mois et dont le siège se situe à Genève, a annoncé le 14 mai vouloir distribuer près de 300 millions de repas pour une période initiale de 90 jours.
L’ONU et des ONG ont affirmé à plusieurs reprises qu’elles ne participeraient pas à la distribution d’aide par cette fondation. L’ONU a estimé qu’elle ne respectait pas les principes « d’impartialité, de neutralité et d’indépendance ».
Une ONG, Trial International, a annoncé vendredi avoir demandé aux autorités suisses d’ouvrir des enquêtes administratives pour déterminer si GHF respectait le droit, notamment pour son recours prévu à des sociétés de sécurité pour transporter l’aide depuis les points de passage jusqu’à des sites de distribution.
« Il y a deux mois, j’ai été approché pour diriger GHF en raison de mon expérience dans le milieu humanitaire », a déclaré M. Wood dans son communiqué. « Comme beaucoup d’autres dans le monde, j’ai été horrifié et bouleversé par la crise de la faim à Gaza », a-t-il ajouté, disant s’être senti « obligé » d’apporter son aide. « Je suis fier du travail que j’ai supervisé », a-t-il encore écrit.

Face au refus du Hamas de libérer les otages enlevés le 7 octobre, et à l’issue d’une trêve de deux mois, Israël a repris son offensive le 18 mars sur la bande de Gaza, et a intensifié ses opérations militaires le 17 mai, dans le but d’anéantir le groupe terroriste islamiste palestinien du Hamas et de libérer les derniers otages restants.
L’attaque perpétrée par le Hamas en Israël le 7 octobre 2023, date à laquelle quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut des communautés du sud d’Israël, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
Les groupes terroristes de la bande de Gaza détiennent, à ce jour, 58 otages, dont 57 des 251 personnes enlevées par les terroristes du Hamas le 7 octobre 2023. Parmi eux se trouvent les corps d’au moins 35 personnes dont la mort a été confirmée par l’armée israélienne.
Le corps d’un autre soldat tué en 2014, le lieutenant Hadar Goldin, est toujours détenu par le Hamas et compte parmi les 58 otages
Le ministère de la santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, affirme que plus de 53 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent. Ce bilan, qui ne peut être vérifié et qui ne fait pas la distinction entre terroristes et civils, inclut les quelque 20 000 terroristes qu’Israël affirme avoir tués au combat et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Israël affirme s’efforcer de minimiser les pertes civiles et souligne que le Hamas utilise les Gazaouis comme boucliers humains, en menant ses combats depuis des zones civiles, notamment des maisons, des hôpitaux, des écoles et des mosquées.