Gaza: le travail humanitaire interrompu par l’ordre d’évacuation de Tsahal, dit l’ONU
Selon un fonctionnaire, les opérations étaient concentrées dans la zone et ont dû cesser car l'armée a demandé aux civils de quitter les lieux pendant les combats contre le Hamas
NEW YORK — L’ONU a déclaré lundi avoir été obligée d’interrompre ses mouvements d’aide humanitaire dans la bande de Gaza en raison d’un nouvel ordre d’évacuation israélien visant Deir al-Balah, dans le centre du territoire, ajoutant que certains services sur le terrain étaient maintenus.
« Nous ne sommes pas opérationnels aujourd’hui. Depuis ce matin, notre mission n’est pas opérationnelle à Gaza », a déclaré le fonctionnaire, ajoutant que depuis le début de la guerre, l’ONU a parfois dû « retarder ou faire une pause » dans ses missions humanitaires dans l’enclave.
Le personnel de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) « implanté » parmi la population locale peut continuer à travailler dans la mesure de ses possibilités avec ce qu’il a sur place, a dit Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général des Nations unies. Mais cette aide représente « une demi goutte d’eau dans l’océan ».
Dans un premier temps, un haut responsable onusien avait évoqué un arrêt total des opérations de l’ONU à Gaza, provoqué par un nouveau ordre d’évacuation israélien ayant visé dimanche Deir al-Balah, où l’ONU a déplacé la plupart de ses opérations après l’ordre d’évacuation de Rafah il y a quelques mois. « Ce n’est pas une décision d’arrêter les opérations, mais de façon pratique, nous ne pouvons plus fonctionner », avait-il dit.
Selon les Nations unies, la zone touchée par l’évacuation inclut notamment quatre entrepôts et 15 bâtiments accueillant du personnel de l’ONU et d’autres organisations humanitaires.
« Ce à quoi le haut responsable onusien faisait référence est le mouvement des responsables et du personnel humanitaire de l’ONU, leur capacité à se rendre » aux endroits nécessaires, a précisé Stéphane Dujarric.
« Les opérations humanitaires sont incroyablement sous pression », a commenté de son côté lors d’un point presse par vidéo Sam Rose, responsable de l’UNRWA à Gaza.
« Nos services de santé continuent dans huit ou neuf centres de soins médicaux dans et autour d’écoles transformées en abri », a-t-il dit.
« Ces services continuent mais en effet l’espace et la capacité pour l’ONU, pour le système humanitaire, de fonctionner, sont de plus en plus difficiles, de plus en plus contraints ».
L’armée israélienne a fait savoir lundi qu’elle ciblait des agents terroristes à Deir al-Balah et qu’elle œuvrait au démantèlement de « ce qui reste de l’infrastructure terroriste » du Hamas, dont le pogrom du 7 octobre dans le sud d’Israël a déclenché la guerre en cours dans la bande de Gaza.
Tsahal a demandé dimanche aux habitants de la région « d’évacuer immédiatement ».
« Nous devons trouver des solutions », a déclaré le représentant de l’ONU. « Et si cela signifie que nous devons nous immobiliser pendant 24 à 48 heures puis reprendre nos activités, c’est ce que nous ferons. Mais nous ne partons pas. »
« Pour l’instant, le défi consiste à trouver un endroit où nous pouvons nous réinstaller et opérer efficacement. »
La guerre à Gaza a éclaté lorsque le Hamas a envoyé 3 000 terroristes armés en Israël, le 7 octobre, pour mener une attaque brutale au cours de laquelle ils ont tué près de 1 200 personnes. Les terroristes ont également pris en otage 251 personnes, pour la plupart des civils, et les ont emmenées à Gaza. Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.
Le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, affirme que plus de 40 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent. Ce bilan, qui ne peut être vérifié et qui ne fait pas la distinction entre terroristes et civils, inclut les quelques 17 000 terroristes qu’Israël affirme avoir tués au combat et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Israël affirme tout faire pour minimiser le nombre de victimes civiles et précise que le Hamas utilise les civils de Gaza comme boucliers humains, en menant ses combats depuis des zones civiles, dont des maisons, des hôpitaux, des écoles et des mosquées.
L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.