GB : Forte hausse des actes antisémites depuis l’assaut du Hamas
89 incidents en quatre jours ; "les symboles et le langage pro-palestiniens utilisés comme armes rhétoriques", selon le Community Security Trust
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël
Une forte augmentation des incidents antisémites a été observée en Grande-Bretagne, accompagnée généralement d’une rhétorique pro-palestinienne pour formuler des discours de haine, depuis l’attaque dévastatrice du groupe terroriste Hamas contre Israël, qui a tué plus de 1 300 personnes, selon un organisme de surveillance mercredi.
Le Community Security Trust (CST) dit avoir enregistré 89 incidents en quatre jours, entre le 7 et le 10 octobre.
Cela représente plus du triple des 21 incidents enregistrés au cours de la même période l’année dernière.
Le CST a déclaré qu’il était « presque certain que le nombre d’incidents augmentera encore au fur et à mesure que les informations sur cette période continueront à nous parvenir ».
Le Hamas a lancé une incursion surprise en Israël samedi, au cours de laquelle plus de 1 500 terroristes ont franchi la barrière frontalière de la bande de Gaza et se sont déversés dans le sud d’Israël, en même temps qu’un barrage de 5 000 roquettes visait des villes et des villages du sud du pays.
Des hommes armés ont traversé la région dans le but de tuer, de s’emparer de communautés et de massacrer leurs habitants, tuant des gens sur les routes et prenant d’assaut des bases militaires.
La grande majorité des personnes tuées étaient des civils, hommes, femmes et enfants, dont 40 bébés tués dans un seul kibboutz. Certaines des victimes auraient été mutilées par les terroristes palestiniens et violées.
Alors que l’armée rassemblait ses forces pour faire face à l’offensive et éventuellement la contrer, quelque 150 personnes de tous âges ont été enlevées et prises en otage dans la bande de Gaza. Le Hamas a continué à tirer des roquettes sur les régions du sud et du centre, tandis qu’Israël a répondu par des frappes aériennes et des barrages d’artillerie.
Le CBS a déclaré que dans de nombreux cas de haine antijuive en Grande-Bretagne, « les auteurs de ces incidents honteux ont utilisé des symboles et le vocabulaire propres à la politique pro-palestinienne comme armes rhétoriques pour menacer et maltraiter les juifs ».
Six des 89 incidents étaient des agressions physiques, trois concernaient des dommages à des biens juifs, 14 étaient des menaces directes, 66 relevaient de comportements abusifs, dont 22 en ligne.
Parmi les incidents en ligne, beaucoup étaient des « piles-ons », c’est-à-dire des publications ou des commentaires antisémites multiples sur le même fil de discussion ou la même conversation, a déclaré le CST.
Certains incidents comprenaient des menaces de mort.
Il y a également eu 65 incidents qui n’ont pas été enregistrés comme antisémites et qui comprenaient « des actes criminels affectant des personnes et des biens juifs, des comportements suspects à proximité de lieux juifs et des activités anti-israéliennes qui ne sont pas dirigées contre la communauté juive ou qui n’utilisent pas de langage antisémite », selon le CST.
La majorité des incidents enregistrés, soit 50, se sont produits dans la région du Grand Londres. Certains semblaient faire directement référence aux atrocités perpétrées ce week-end contre les Israéliens.
Parmi les incidents signalés par le CST figure le cas d’un juif orthodoxe qui a été abordé par un homme d’une quarantaine d’années dans un bus londonien. L’homme lui aurait donné un coup de poing au visage et aurait tenté de lui enlever son chapeau, un symbole religieux.
Lors d’un autre incident, qui s’est apparemment produit alors que l’attaque du Hamas battait son plein, un inconnu a traité de « sale juif » un juif qui se rendait à la synagogue de Londres et lui a dit : « Pas étonnant que vous vous fassiez tous violer ».
Sur la célèbre Oxford Street de Londres, l’occupant d’une camionnette qui passait a crié « sale juif, je vous tuerai tous » [sic] à une personne juive.
Devant une synagogue du nord-est de Londres, une voiture a ralenti et ses occupants ont crié « Tuez les Juifs » et « Mort à Israël » tout en agitant un drapeau palestinien.
À Golders Green, l’une des principales communautés juives de Londres, les mots « PALESTINE LIBRE » et « PALESTINE SERA LIBRE » ont été écrits en grandes lettres sur deux ponts ferroviaires traversant la route principale du quartier.
A Kosher restaurant in Golders Green, north London, vandalised and a bridge metres away branded with ‘Free Palestine’.
As in previous conflicts involving Israel, British Jews are being targeted amid a rise in antisemitic attacks pic.twitter.com/gdobqD9yAR
— Jewish News (@JewishNewsUK) October 9, 2023
Dans des incidents en ligne, un étudiant juif de Birmingham a reçu un message Instagram d’un inconnu contenant le message suivant : « Je te souhaite une mort lente et douloureuse, ainsi qu’à tous les autres sionistes de ton espèce ».
Dans le même registre, un survivant du Shoah qui avait publié sur X à propos d’Israël aurait reçu en réponse « F**k you jew pig » (Va te faire foutre, porc de juif).
Le nombre d’incidents est également plus élevé que les augmentations précédentes enregistrées lors des affrontements entre Israël et la bande de Gaza, note le CST. Lors de l’affrontement de 11 jours en mai 2021, 70 incidents ont été enregistrés au cours des quatre premiers jours, et lors du conflit de six semaines en 2014, 29 incidents ont été enregistrés au cours de la même période initiale. Les chiffres ci-dessus incluent également les incidents enregistrés ultérieurement, a déclaré la CST.
Le ministre de la Sécurité, Tom Tugendhat, s’est dit « très préoccupé » par la montée de l’antisémitisme, qu’il prend « extrêmement au sérieux », et a exhorté à prendre des mesures pour empêcher la propagation de la haine, a rapporté la BBC.
S’exprimant sur Sky News, Tugendhat a déclaré : « Ce que les nazis ont fait est exactement ce que le Hamas fait aujourd’hui. »
« Il prêche la diffamation et la haine des juifs, une haine qui s’étend au monde entier », a ajouté le ministre.
Des écoles juives de Londres et de Manchester ont renforcé leur sécurité en réponse aux inquiétudes concernant la sécurité des élèves. Dans certains cas, les élèves ont été informés qu’ils étaient autorisés à retirer leur uniforme scolaire en public pour éviter d’être identifiés comme juifs, rapporte la BBC.
Selon l’article, la ministre britannique de l’intérieur, Suella Braverman, a demandé à la police, en début de semaine, d’augmenter ses patrouilles afin de prévenir les troubles antisémites à la suite de l’attaque du Hamas.