Gil Tamari : Netanyahu veut « tous les otages morts » ; le Likud fulmine
Le parti du Premier ministre dénonce les propos controversés tenus en direct par le journaliste : "Avec la treizième chaîne, le Hamas n'a pas besoin d'un média"

Lors d’une émission de télévision en direct dimanche, un journaliste a accusé le Premier ministre Benjamin Netanyahu de « vouloir la mort de tous les otages », suscitant l’ire du Likud, le parti au pouvoir.
« Netanyahu n’a aucun véritable intérêt, ni aucune véritable motivation à libérer les otages [détenus par le Hamas à Gaza depuis le 7 octobre]. Il les veut tous morts, pour ses propres raisons, pour en faire des martyrs », a affirmé Gil Tamari, de la Treizième chaîne, lors de l’émission.
Les otages ont été capturés lors de l’assaut du groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre, au cours duquel des milliers de terroristes ont massacré près de 1 200 personnes et en ont enlevé plus de 250 à Gaza, pour la plupart des civils, tout en se livrant à des actes d’une brutalité effroyable et à des agressions sexuelles.
« Netanyahu ne veut pas ramener les otages vivants, on devrait déjà le comprendre, il faudrait l’accepter », a affirmé Tamari.
Il s’est par la suite excusé en apportant des précisions sur « une phrase que j’ai prononcée lors d’une précédente émission et qui suggérait que le Premier ministre voulait la mort des otages. Malgré les critiques sévères que j’adresse à Netanyahu et au gouvernement, j’ai mal choisi mes mots. Je ne pense pas vraiment qu’il veuille la mort des otages et je suis désolé pour ce que j’ai dit », a indiqué Tamari.
Le Likud, le parti de Netanyahu, n’a pas attendu pour dénoncer les propos du journaliste : « Alors que le Premier ministre Netanyahu a déjà permis la libération de 110 des otages et qu’il est en train de travailler en ce moment même à la libération de ceux qui restent, Gil Tamari, sur la Treizième chaîne, ose dire que le Premier ministre les veut morts. »
« Avec la Treizième chaîne, le Hamas n’a pas besoin d’un organe de presse », a fulminé le Likud dans un communiqué.
Ce scandale survient alors qu’Israël s’apprête à envoyer des négociateurs pour discuter d’un accord sur la libération des otages avec de hauts responsables américains, égyptiens et qataris au Caire cette semaine, sous réserve que le Hamas revienne sur ses exigences excessives pour parvenir à un accord.
Dans sa réponse concernant un plan de négociations, le Hamas avait exigé la semaine dernière, entre autres, qu’Israël libère au moins 1 500 prisonniers palestiniens, retire totalement ses troupes de Gaza, accepte en définitive à un cessez-le-feu permanent et prenne des mesures pour réduire sa souveraineté sur le mont du Temple – des exigences rejetées par Netanyahu qui les a qualifiées de « délirantes ».

Selon certains articles parus ce week-end, Israël serait prêt à accepter des pourparlers basés sur la version originale des accords de Paris, une proposition préparée le mois dernier par des hauts fonctionnaires des États-Unis, d’Israël, du Qatar et de l’Égypte pour une pause humanitaire des combats. Ce plan prévoyait une pause humanitaire en trois phases, avec la libération de 35 à 40 otages israéliens – des femmes, des hommes de plus de 60 ans et des personnes souffrant de graves problèmes de santé – au cours de la première phase de six semaines. Les soldats israéliens et les corps des otages tués seraient libérés durant les deuxième et troisième phases.
130 des 253 des otages enlevés par le Hamas et ses complices le 7 octobre seraient encore à Gaza, mais certains ne sont plus en vie – après la remise en liberté de 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine à la fin du mois de novembre. Quatre otages avaient été libérées avant cela, et une soldate avait été secourue par l’armée israélienne. Les corps sans vie de huit otages ont également été retrouvés et trois otages ont été tués par erreur par l’armée. Le sort d’une personne portée disparue depuis le 7 octobre est toujours inconnu.
Le Hamas détient par ailleurs les corps des soldats de Tsahal Oron Shaul et Hadar Goldin depuis 2014, ainsi que deux civils israéliens, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui sont tous deux censés être en vie après être entrés dans la bande de Gaza de leur propre chef en 2014 et 2015 respectivement.