Gilad Erdan menace de former un gouvernement d’union
Les responsables du parti du Likud mettent en garde les plus petits partis nationalistes qui manquent de souplesse
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël
Le ministre de l’Intérieur, Gilad Erdan, a déclaré mardi que son parti, le Likud, n’hésitera pas à proposer à la faction de gauche, l’Union sioniste, de former un gouvernement d’union si les partis d’extrême-droite, avec qui il est en train de négocier, s’en tiennent à leurs exigences.
Erdan semble raviver les rumeurs liées à une éventuelle formation d’un gouvernement d’union. Elles ont été démenties par le Likud et l’Union sioniste.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu aurait évoqué avec le chef du parti de gauche, Isaac Herzog, la possibilité de former un gouvernement d’unité – un scénario qui a alarmé les partenaires habituels de la coalition du Likud, que sont Yisrael Beitenu et HaBayit HaYehudi.
Le Likud serait en train de refuser certaines de leurs exigences. Les deux formations politiques de droite, respectivement dirigées par Avigdor Liberman et Naftali Bennett, souhaitent des portefeuilles ministériels importants. La menace de tendre la main à l’opposition est interprétée par les experts comme une tactique de négociation.
« Nous avons toujours dit que si les jours passaient et si les partis du camp national ne parviennent pas à un compromis, le Premier ministre n’aura pas d’autre choix que de faire une offre généreuse à l’Union sioniste, même s’il ne s’agit pas de notre option favorite », a déclaré Erdan dans une interview accordée à la radio militaire.
Erdan a nié avoir connaissance de toute rencontre personnelle entre Netanyahu et Herzog. « A ma connaissance, une telle réunion n’a pas eu lieu », a-t-il affirmé.
La menace d’Erdan d’abandonner les partis d’extrême-droite a été utilisée par une autre membre du Likud, Miri Regev. La numéro 5 du parti a déclaré mardi que l’ensemble du système électoral devrait être modifié afin d’empêcher les petits partis « d’extorquer » les grands au moment des tractations pour former une coalition.
« C’est insupportable que les petits et moyens partis extorquent les grands partis et déforment la volonté de l’électeur », s’est-elle insurgée dans un communiqué.
« Si l’entêtement et l’injustice des partenaires naturels se poursuivent, ils mettent alors le Likud au pied du mur et le Likud n’hésitera pas à se tourner vers Herzog et proposer un gouvernement d’union ou même à déclarer la tenue de nouvelles élections ».