Gilboa : le détenu terroriste palestinien aurait violé la soldate plusieurs fois
La levée partielle de l'embargo révèle que la soldate affirme avoir été laissée seule dans le quartier de sécurité de la prison et que son agresseur l'a menacée de mort

Un prisonnier de sécurité palestinien est soupçonné d’avoir violé une gardienne de la prison de Gilboa à au moins trois reprises en 2016, selon les médias israéliens dimanche, suite à la levée partielle d’un embargo sur cette affaire.
Une ancienne soldate qui avait travaillé comme gardienne de prison, a allégué le mois dernier qu’elle avait été violée à plusieurs reprises par le prisonnier, une accusation qui a ébranlé l’administration pénitentiaire israélienne et a été suivie d’autres allégations d’agressions sexuelles par d’autres anciennes soldates ayant servi dans la prison.
Selon des informations publiées dimanche, la gardienne a déclaré aux enquêteurs que ses commandants l’avaient laissée seule dans l’aile de sécurité de la prison alors que les prisonniers se promenaient librement dans la cour – ce qui est contraire au règlement de la prison. Elle aurait également déclaré que le prisonnier de sécurité qui l’a violée l’a menacée de mort si elle racontait ce qui s’était passé.
Des allégations selon lesquelles des gardiens de Gilboa ont « livré » des soldates de Tsahal en poste dans la prison à des condamnés palestiniens pour terrorisme circulent depuis 2018, mais l’affaire a été classée en raison d’un manque de preuves.
En novembre de l’année dernière, le directeur de la prison de Gilboa, Freddy Ben Shitrit, qui n’était pas en poste à la prison lorsque les faits se sont produits, a tenu des propos qui ont eu l’effet d’une bombe au sujet des allégations. Cela a conduit la cheffe des services pénitentiaires israéliens, Katy Perry, à entamer une procédure d’éviction de l’agent de renseignement de la prison, Rani Basha, impliqué dans l’affaire. Les procureurs de l’État ont également ordonné à la police de rouvrir l’enquête sur cette affaire.

Ben Shitrit a fait ces déclarations lors de son témoignage devant une commission d’enquête sur l’évasion de prisonniers palestiniens en septembre dernier, qui a mis en lumière une série de dysfonctionnements dans les opérations de la prison et a suscité des critiques sévères de l’administration pénitentiaire.
L’attention portée à cette question s’est accrue le mois dernier après qu’une ancienne soldate ayant servi dans la prison a raconté son histoire.
La femme, qui s’identifie sous le pseudonyme de « Hila », a formulé ces allégations dans une publication sur le site de crowdfunding BeActive, où son avocate Keren Barak a mis en place une campagne dans le but de la soutenir.
Hila a déclaré avoir été « livrée » par son supérieur à un dangereux terroriste « pour qu’il puisse [lui] faire du mal et abuser sexuellement [d’elle] encore et encore » ; elle a également ajouté que d’autres gardiennes avaient subi le même sort.
Ces nouvelles allégations ont donné lieu à une audience enflammée à la Knesset la semaine dernière sur la question, et à des promesses du gouvernement et des responsables des prisons d’enquêter pleinement sur les allégations et de faire payer les coupables pour leurs actions.
Le ministre de la Défense, Benny Gantz, a déclaré la semaine dernière qu’il avait ordonné la réévaluation d’un accord vieux de plusieurs années permettant aux conscrits de Tsahal d’être affectés au service pénitentiaire israélien, mais le ministre de la Sécurité intérieure, Omer Barlev, a répondu qu’un tel changement nécessiterait une nouvelle législation.