« Graver la Torah », une expo d’Annette Bursztein à l’Institut français de Tel Aviv
Ancienne psychologue, l’artiste s’initie depuis plus de 10 ans à la gravure et a pour ambition, au fil des ans, de graver les cinq livres de la Torah
L’Institut français de Tel Aviv (7 bd. Rothschild) proposera à partir du 21 avril l’exposition « Graver la Torah » de l’artiste française Annette Bursztein. Le vernissage aura lieu à cette date à 11h (entrée libre).
Ancienne psychologue, l’artiste s’initie depuis plus de 10 ans à la gravure dans l’atelier d’Annie Savin. Elle a pour ambition, au fil des années, de graver les cinq livres de la Torah. L’exposition présente huit œuvres originales.
« Comment rendre compte de la force poétique du texte biblique sans le limiter à une construction figurative ? Comment donner à voir les images mentales que le texte génère ? Annette Bursztein fait le pari de cette rencontre avec la Bible hébraïque et propose ici une déclinaison personnelle des cinq livres du Pentateuque, une Torah », écrit l’Institut.
« Le texte biblique est intégralement retranscrit dans sa langue d’origine, l’hébreu, un texte lu oralement et entendu, et dont la transcription graphique est un compromis avec le signe d’origine. Le texte n’acceptant pas la moindre erreur, Annette Bursztein fait le choix d’une translittération gravée en lettres latines dans la plaque de zinc, et par retournement la lecture se fait de droite à gauche. Il ne s’agit pas d’une représentation religieuse du texte, mais seulement de donner à voir un texte inspiré qui se déroule visuellement, telle une partition musicale, et prend la forme d’une écriture serrée, voire parfois minuscule. Alors, le texte biblique devient cette matière dense et brute, quasi illisible comme dans Deutéronome, une écriture qui se défait comme le récit de la Genèse qui ruisselle sur le monde, comme le livre des Nombres qui suit les pérégrinations du peuple dans le Sinaï, tel le labyrinthe de la cathédrale de Chartres. »
« On entre ici dans un double récit de la création : celui des textes fondateurs creusés dans le métal, une empreinte indélébile qui s’inscrit dans le temps, puis celui de la couleur qui glisse, coule et traverse l’écriture pour se mêler, de façon légère et éphémère, au texte. Un récit où l’hébreu offre une jolie connivence entre les mots Harout (gravé) et Hérout (liberté). »
Parallèlement à sa profession de psychologue scolaire en Seine-Saint-Denis, Annette Bursztein a longtemps suivi l’enseignement de l’école d’art Duperré à Paris, où elle s’est successivement exercée au dessin et au modelage. À la suite de la découverte (« tardive » selon ses propres mots) du texte biblique en hébreu, elle change d’orientation et s’initie à la gravure avec pour objectif de graver les cinq livres de la Torah puis, bientôt, le Tanakh tout entier (« Ancien Testament »).