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Grèce : décès de Manolis Glézos, symbole de la résistance contre les nazis

Manolis Glézos fut qualifié de "premier résistant d'Europe" par le général de Gaulle, pour avoir osé, en 1941, décrocher le drapeau nazi de l'Acropole d'Athènes

Manolis Glezos,héros grec de la résistance contre les nazis, en septembre 2015. (Crédit : DTRocks/CC BY-SA 4.0/WikiCommons)
Manolis Glezos,héros grec de la résistance contre les nazis, en septembre 2015. (Crédit : DTRocks/CC BY-SA 4.0/WikiCommons)

Le héros de la résistance grecque contre les nazis, Manolis Glézos, décédé lundi à l’âge de 97 ans, fut qualifié de « premier résistant d’Europe » par le général de Gaulle, pour avoir osé, en 1941, décrocher le drapeau nazi de l’Acropole d’Athènes.

« Les Allemands venaient de réduire la dernière poche alliée en Crète » et « Hitler disait que ‘l’Europe (était) libre’. Nous voulions lui prouver que justement, le combat commençait », déclarait Manolis Glézos, lors d’un entretien à l’AFP en juin 2011.

Dans la nuit du 30 au 31 mai 1941, alors âgé de 18 ans, Manolis Glézos décrochait, avec son ami Apostolos Santas, 19 ans, le drapeau nazi du monument antique athénien.

« Un policier grec a contrôlé nos papiers pour violation du couvre-feu quand nous nous éloignions de l’Acropole, mais il n’a jamais parlé », confiait-il encore dans cet entretien.

La croix gammée nazi flottant sur l’Acropole d’Athènes, en 1941. (Crédit : Bundesarchiv – Bild 101I-164-0368-04 – Jesse/CC BY-SA 3.0/WikiCommons)

Condamnés par contumace par les nazis à la peine capitale, les deux hommes seront arrêtés par hasard en mars 1942 avant d’être relâchés un mois plus tard, les nazis n’ayant pas reconnu en eux les auteurs de l’épisode de l’Acropole.

Apostolos Santas est décédé en avril 2011.

Cette action héroïque avait dépassé les frontières grecques, le général de Gaulle ayant qualifié Manolis Glezos « de premier résistant d’Europe ».

Mais l’intéressé, qui ne cessa de militer à gauche, garda toujours profil bas, mettant en valeur l’action collective « des combattants » de la résistance.

Condamné, exilé, député

Né en 1922 sur l’île de Naxos en mer Egée, Manolis Glézos s’installa à Athènes dès l’âge de 12 ans avec sa famille, s’impliquant très jeune dans la jeunesse anti-fasciste.

Il fut arrêté et emprisonné plusieurs fois pendant l’occupation nazie (1941-1944). La dernière fois en septembre 1944, il réussit à s’évader de prison. Son frère cadet Nikos avait été exécuté par les nazis en mai de la même année.

Membre du parti communiste grec KKE, qui était illégal en Grèce pendant les années 50 et 60, il fut à nouveau condamné à mort à deux reprises pour son militantisme communiste, la dernière peine ayant été commuée en perpétuité.

Il avait finalement purgé près de 12 ans de prison.

C’est pendant cette période, qu’il fut élu député avec l’EDA (Gauche démocratique).

Pendant la dictature des colonels (1967-1974) il sera encore arrêté et exilé pendant quatre ans sur des îles-bagnes égéennes.

Lors de la brève coopération de l’EDA avec les socialistes du Pasok dans les années 80, il fut élu député et eurodéputé en 1984.

Deux ans plus tard, élu président du conseil municipal de son village Apirathos à Naxos, il tenta d’y mettre en place un modèle de démocratie « directe ».

Sur le front anti-rigueur

Dès le début de la crise en 2010, il participa aux manifestations violentes anti-austérité malgré son âge. En février 2012, il fut blessé sur la place Syntagma, devant le Parlement à Athènes par des gaz lacrymogènes.

« Est-il possible d’imposer ces mesures à coups de gaz lacrymogènes? », lançait-il alors.

En tant qu’antinazi, il milita en outre en faveur du remboursement par l’Allemagne du prêt obligatoire au régime nazi, une question qui n’est toujours pas réglée.

Cette position ne l’a pas toutefois empêché de se porter au secours en 2017 de l’ambassadeur allemand de l’époque, chahuté lors d’une cérémonie d’hommage aux victimes civiles grecques d’un massacre allemand.

« L’enfant d’un criminel, quels que soient les crimes de son père ou de sa mère, n’est pas responsable », avait déclaré Manolis Glézos, après avoir pris l’ambassadeur par la main.

Alexis Tsipras (Crédit : Kremlin.ru/CC bY SA 3.0)

En mai 2012, il fut élu député sur les listes du Syriza et deux ans plus tard, eurodéputé.

Mais quand le Premier ministre d’alors Alexis Tsipras a cédé aux créanciers en juillet 2015 en signant un troisième prêt international et en acceptant de poursuivre une politique de rigueur, Manolis Glézos rompt avec le Syriza.

Il avait alors appelé tous ses « vieux camarades à crier comme par le passé, en faveur de la Grèce, de la justice et la liberté ».

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