Grèce : des migrants retrouvés « menottés » et « blessés » à Lesbos
Mauvais traitements, refoulements, humiliation : la Grèce a été à maintes reprises montrée du doigt par des ONG - en vain

Trois migrants ont été retrouvés « menottés » et « quatre autres blessés » sur l’île grecque de Lesbos en mer Egée, l’une des portes d’entrée des migrants et des réfugiés en Europe, a dénoncé mardi l’ONG Médecins sans Frontières (MSF).
Ces personnes, qui avaient été, d’après leurs témoignages, passées à tabac, ont été retrouvées jeudi dernier par une équipe de MSF, qui avait reçu « une alerte officielle concernant un groupe de personnes nouvellement arrivées » à Lesbos et « ayant besoin de soins d’urgence », a expliqué dans un communiqué cette ONG.
« Tandis que nous approchions, nous avons entendu de nombreux cris (…). Quand nous sommes arrivés, nous avons trouvé 22 personnes. Tout le monde pleurait », a raconté Teo di Piazza, le coordinateur de MSF à Lesbos, cité dans ce texte.
« Trois personnes étaient menottées de manière très serrée avec des morceaux d’emballage en plastique. Quatre autres étaient blessées », a poursuivi ce responsable.

Selon des témoignages des migrants, « les blessures étaient dues à la violence d’un groupe de personnes qui avait quitté les lieux avant l’arrivée » de MSF.
L’ONG a dit « avoir aussitôt informé les services de police sur cet incident et assuré le transfert des personnes blessées vers l’hôpital et leur suivi ».
Le gouvernement grec n’a pas jusqu’ici réagi.
MSF a appelé les autorités grecques à « prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher que de tels évènements ne puissent se reproduire et veiller à ce que les personnes aient accès à un accueil sûr, à une protection et à des procédures d’asile ».
La Grèce est montrée du doigt par des ONG de défense des droits de l’homme et des médias, qui ont à maintes reprises signalé des mauvais traitements infligés à des migrants et des réfugiés et des refoulements de personnes arrivant ainsi en Grèce par la Turquie voisine à destination de l’Europe occidentale.
Le gouvernement conservateur grec a toujours rejeté ces accusations, soulignant que la Grèce est obligée d’assurer « la sécurité de ses frontières, qui sont également les frontières de l’Union européenne » en Méditerranée orientale.
Cette politique stricte a eu comme résultat « la réduction considérable » du nombre des arrivées de migrants en Grèce, s’est encore récemment félicité le ministre grec des Migrations, Notis Mitarachi.