Greenblatt critique une « marche hostile » sur la frontière avec Gaza
L'envoyé pour la paix explique que le Hamas "incite à la violence" au lieu de s'occuper de la population. Le département d'Etat estime que les Gazaouis "ont le droit" de protester

Jason Greenblatt, envoyé spécial américain aux négociations entre Israël et les Palestiniens, a blâmé le Hamas vendredi en début de matinée en raison de sa « marche hostile » organisée le long de la frontière de la bande de Gaza avec l’Etat juif.
« Le Hamas encourage une marche hostile sur la frontière entre Israël et l’enclave côtière », a-t-il tweeté.
« Le Hamas doit se concentrer sur des améliorations désespérément nécessaires pour la vie des Palestiniens de Gaza au lieu d’inciter à la violence contre Israël, ce qui ne fait qu’augmenter les difficultés et sape les chances de paix ».
Plus tôt, la porte-parole du département d’Etat Heather Nauert a expliqué que, tandis que l’Etat juif « a le droit de se défendre », les Gazaouis disposent également du « droit de manifester ». Dans sa déclaration à la presse quotidienne, elle a exprimé l’espoir que « les mesures qu’Israël choisit de prendre et de mettre en oeuvre minimiseront l’impact sur la capacité des gens à entrer et à sortir de Gaza ».
Israël a menacé d’adopter de sévères mesures contre les Palestiniens qui tenteraient d’endommager la clôture de sécurité le long de la frontière ou d’entrer en Israël dans le cadre des manifestations massives de la « marche du Retour » qui a commencé vendredi.
Mercredi, le major-général Yoav Mordechai, coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires, a mis en garde le Hamas et d’autres groupes palestiniens contre l’utilisation potentielle des manifestations comme moyen d’initier des confrontations violentes avec l’armée israélienne.
Dénonçant les mouvements de protestation prévus comme étant des « démonstrations d’anarchie », Mordechai a déclaré que les autorités israéliennes avaient dit aux propriétaires des compagnies de bus de la bande de Gaza de ne pas collaborer avec le Hamas en transportant des Palestiniens vers les sites des manifestations.
Le Hamas a appelé jeudi soir les Palestiniens à « rester pacifiques pour réaliser les objectifs de cet événement ».
La commission en charge de la coordination des manifestations a également demandé aux Palestiniens de rester « pacifiques ».
Elle a indiqué qu’après des mois de préparation et de travail, « nous nous trouvons à quelques heures de la marche, ce coup de tonnerre pacifique et légitime, qui aura lieu aux abords de nos terres, de nos maisons et des propriétés dont nous avons été expulsés ».
La commission a également appelé les familles palestiniennes à organiser des déplacements dans la zone adjacente à la clôture de sécurité « pour profiter de la beauté de la nature dans nos terres et dans notre patrie occupée ».
Les chefs du Hamas ont indiqué ces derniers jours que les manifestations, qui sont prévues à proximité de la frontière avec Israël, seraient « pacifiques » et « non-violentes ». Ils ont toutefois averti que les Palestiniens réagiraient si Israël utilisait la force pour disperser les manifestants.
Un communiqué émis par le Hamas, un groupe terroriste qui cherche à détruire Israël, a appelé jeudi les Palestiniens à « prendre part de manière effective à la Grande marche du Retour et à rester pacifique pour atteindre l’objectif de cet événement ».
Khalil al Haya, haut-responsable du Hamas, a expliqué que les Palestiniens ne redoutaient pas les menaces israéliennes d’empêcher les manifestants d’approcher la frontière entre la bande de Gaza et Israël.
Les Palestiniens sont déterminés à retourner sur leurs terres et dans leur patrie, a dit Haya durant une visite des chapiteaux qui ont été dressés par les manifestants à proximité de la frontière avec Israël. Les Palestiniens se réfèrent à ces tentes comme aux « tentes du retour ».
« Notre peuple ne se laissera pas intimider par les menaces israéliennes », a-t-il expliqué. « Cela fait trop longtemps que nous attendons de revenir sur les terres dont nos grands-parents ont été expulsés il y a 70 ans ».
Le responsable du Hamas a ajouté attendre des milliers de Palestiniens aux abords de la frontière avec Israël dans la journée de vendredi.
Un Palestinien a été tué vendredi matin par les tirs d’un tank israélien à proximité de Khan Yunis dans le sud de la bande de Gaza, ont fait savoir des sources palestiniennes. Des informations livrées à Gaza ont permis d’identifier l’homme : Il s’agirait d’Omar Wahid Sammour, 27 ans, un agriculteur. Un autre homme a été blessé.
L’armée israélienne a indiqué avoir ouvert le feu à proximité de la barrière de sécurité cette nuit, dans le nord et dans le sud de la bande de Gaza. Elle a fait savoir qu’au cours de cet incident survenu aux abords de Khan Yunis, « deux suspects ont approché du périmètre de la clôture de sécurité… adoptant des comportements suspects sur le terrain. En réponse, une unité militaire a tiré sur eux à l’aide d’un tank ».