Greenblatt : le nouveau président n’imposera pas une paix israélo-palestinienne
La prochaine administration américaine cherchera à réchauffer les relations avec les Israéliens, et ne fera du conflit une priorité que s’ils le souhaitent, annonce le conseiller du président élu
Eric Cortellessa couvre la politique américaine pour le Times of Israël
NEW YORK – L’un des plus proches conseillers du président américain élu Donald Trump a déclaré que la nouvelle administration tenterait de résoudre le conflit israélo-palestinien, mais sans faire pression sur les parties pour obtenir un accord.
« Je pense qu’il va soutenir Israël d’une manière dont le pays n’a pas été soutenu par l’administration Obama », a déclaré mercredi au Times of Israël Jason Dov Greenblatt, alors que le choc de la victoire de Trump, quelques heures plus tôt, s’estompait.
« Je pense qu’il va essayer d’aider les Israéliens à faire la paix avec les Palestiniens. Il sera là pour les guider, et pas pour leur imposer la paix », a-t-il déclaré.
Pendant la campagne, Trump avait déclaré qu’il chercherait à négocier un insaisissable accord sur la résolution du conflit, mais n’a pas soutenu explicitement une solution à deux états.
Greenblatt a déclaré que Trump mettrait au sommet de ses priorités le conflit israélo-palestinien, mais qu’il ne tenterait une initiative que si les deux parties indiquaient qu’elles étaient prêtes à signer un accord.
« Il en fera une priorité si les Israéliens et les Palestiniens veulent en faire une priorité, a-t-il déclaré. Il ne va pas leur imposer la paix, cela va devoir venir d’eux. »
Greenblatt répondait aux conseils récemment énoncés par Richard Haass, président du Conseil des relations extérieures, qui affirmait que le prochain président ne devrait pas faire du conflit le centre de la politique américaine dans la région.
La semaine dernière, d’autres conseillers de Trump aux affaires liées à Israël ont déclaré au Times of Israël que le magnat de l’immobilier était prêt à explorer d’autres voies que la solution à deux états.
« Une solution à deux états n’est pas une priorité, a déclaré David Friedman. Je ne pense pas qu’il soit lié à une solution en particulier. Une solution à deux états est une possibilité, mais ce n’est pas la seule. »
Les déclarations de Greenblatt ont eu lieu alors que nombreux politiques israéliens de droite profitaient de la victoire de Trump pour l’appeler à tenir sa promesse de reconnaitre Jérusalem comme la capitale indivisible d’Israël, et de déplacer l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem.
Ce geste serait sans précédent et placerait Washington en désaccord avec quasiment tous les états membres des Nations unies, illustrant les inquiétudes sur les conséquences de la politique étrangère d’une présidence Trump.
Mercredi, le ministre de l’Education Naftali Bennett a déclaré que l’élection de Trump signifiait que l’idée d’un état palestinien touchait à sa fin.
« La victoire de Trump est une opportunité pour Israël de retirer immédiatement la notion d’un état palestinien au centre du pays, qui nuirait à notre sécurité », a déclaré Bennet en parlant de la Cisjordanie. « C’est la position du président élu […]. L’ère d’un état palestinien est terminée. »
Greenblatt a déclaré qu’il n’était pas surpris de la victoire de Trump, qui a secoué l’establishment politique. « Je connais Donald depuis 20 ans, a-t-il déclaré. Quand il veut quelque chose à tout prix, il gagne. »
L’AFP a contribué à cet article.