Grande manifestation anti-Hamas à Beit Lahiya, dans la bande de Gaza
Après une interruption, en fin de semaine dernière, les manifestations à Gaza ont repris en faveur de l’expulsion du Hamas et de la fin de la guerre
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Une manifestation de grande ampleur a eu lieu mercredi au milieu des ruines de Beit Lahiya, dans le nord de Gaza : la foule est ainsi descendue dans la rue pour exiger le départ du Hamas et la fin de la guerre.
La semaine dernière, déjà, des manifestations anti-Hamas ont eu lieu trois jours d’affilée avant de s’interrompre – certains faisant état de menaces de mort voire d’assassinat de manifestants par l’organisation terroriste.
למרות המקרים של הוצאה להורג של מפגינים בידי חמאס – בהפגנה בבית לאהיא: נשמעות קריאות "חמאס החוצה, החוצה" pic.twitter.com/CFbP2A0KXT
— ספיר ליפקין | Sapir Lipkin | سابير ليبكين (@sapirlipkin) April 2, 2025
Mardi dernier, Beit Lahia avait été le théâtre du plus grand rassemblement anti-Hamas depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre 2023. Les participants avaient notamment scandé « Hamas dehors » et « Hamas terroriste ».
Mercredi dernier, des milliers de personnes s’étaient regroupées dans tout Gaza, scandant « Hamas dehors ». Cette manifestation faisait suite à celle de la veille.
Jeudi dernier, le Hamas avait réagi à ces mouvements de protestation contre l’organisation, assurant qu’ils étaient en fait dirigés contre Israël et que « certains tentent de détourner les manifestations spontanées pour servir l’agenda de l’occupation [Israël, ndlr] ».
Basem Naïm, haut responsable du Hamas, avait déclaré à la chaîne qatarie Al-Araby que « les manifestations sont le fait de personnes confrontées à l’extermination, à la guerre et à la destruction. »
New massive anti-Hamas demonstrations in northern Gaza are demanding an end to the war that the terror group started. They want Hamas to step down and "get out" – Men, women, the elderly, children, and wounded folks came out, desperate to make their voices heard! pic.twitter.com/pqWZJixeym
— Ahmed Fouad Alkhatib (@afalkhatib) April 2, 2025
Malgré de nombreux reportages, images et vidéos des manifestations, ainsi que des interviews de Gazaouis dans les médias affirmant le contraire, Naim avait indiqué que les rassemblements étaient présentés, à tort, comme une critique du régime de facto du Hamas.
« Les gens appellent à mettre fin à l’agression, mais l’ennemi et d’autres parties ayant des objectifs politiques détournent les manifestations spontanées pour servir l’agenda de l’occupation [Israël] et tentent de les présenter comme si les manifestants étaient contre la résistance », avait-il dit – une référence au Hamas et aux autres groupes terroristes de la bande de Gaza.
« Ceux qui tentent de présenter les protestations comme des manifestations contre le Hamas sont les mêmes personnes qui le font depuis des années depuis les villes arabes et européennes pour servir des intérêts (étrangers) », avait-il ajouté, sans préciser de quels acteurs il s’agissait.
Naim avait en outre assuré que le groupe terroriste islamiste autoritaire permettait aux habitants d’exprimer leur désaccord.
« Nous comprenons bien que notre peuple est politiquement diversifié, et nous protégeons à la fois les opinions et les points de vue opposés », avait-il indiqué.
« Personne n’a le droit d’interdire à quiconque d’exprimer son opinion. Mais les gens sont descendus dans la rue pour appeler à l’arrêt de la guerre et à la fin de l’agression », avait-il continué.
Israël est en guerre contre le Hamas depuis le 7 octobre 2023 , date à laquelle quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut des communautés du sud d’Israël, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.
Le ministère de la santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, affirme que plus de 50 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent. Ce bilan, qui ne peut être vérifié et qui ne fait pas la distinction entre terroristes et civils, inclut les quelque 20 000 terroristes qu’Israël affirme avoir tués au combat et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Israël affirme s’efforcer de minimiser les pertes civiles et souligne que le Hamas utilise les Gazaouis comme boucliers humains, en menant ses combats depuis des zones civiles, notamment des maisons, des hôpitaux, des écoles et des mosquées.