Guerre Israël-Hamas : l’armée israélienne se défend de frapper à l’aveugle
"Je connais ce débat sur les bombes stupides", a affirmé un haut responsable israélien, déclarant qu'il n'y en avait pas dans cette guerre
Israël ne frappe pas à l’aveugle dans la bande de Gaza et n’a « pas besoin » de Washington pour savoir qu’il doit épargner les civils : face aux critiques, l’armée israélienne se défend, au 73e jour de guerre contre le groupe terroriste islamiste palestinien du Hamas.
« Quel que soit leur type, toutes les bombes que nous utilisons sont des bombes de haute précision », que ce soit grâce aux GPS, aux caméras ou aux ordinateurs embarqués dans des avions de chasse, a ainsi plaidé lundi un haut gradé sur la base aérienne de Palmachim, au sud de Tel-Aviv.
Israël a promis de détruire le Hamas après les massacres commis le 7 octobre par le groupe terroriste islamiste palestinien sur son sol. Ils ont fait environ 1 140 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de statistiques israéliennes, et environ 250 personnes ont été emmenées de force en otages à Gaza, dont seules 110 ont été libérées.
Israël a d’abord lancé des frappes aériennes, ensuite accompagnées d’une offensive terrestre : 19 453 personnes, surtout des civils, ont été tuées, selon le ministère de la Santé du Hamas. Ces chiffres ne peuvent être vérifiés de manière indépendante et le Hamas ne fait pas de distinction entre les civils et les terroristes. Il ne fait pas non plus de distinction entre les personnes tuées par Israël et celles tuées par les centaines de roquettes qu’il a tirées et qui n’ont pas atteint Gaza. Israël affirme avoir tué plus de 7 000 terroristes à l’intérieur de Gaza.
Ces données valent à Israël des condamnations internationales et des commentaires inhabituels de son allié américain. Le président Joe Biden a dénoncé ce qu’il a appelé des « bombardements indiscriminés » et a demandé de « faire davantage attention » aux civils.
« Nous n’avons pas besoin des Américains pour comprendre que nous voulons limiter les pertes » civiles, a répliqué le haut gradé israélien, lors d’une discussion avec quelques journalistes, dont un de l’AFP.
« Nous n’avons pas eu besoin de changer nos principes », « parce que nous les respectons depuis le début », a-t-il dit.
Selon un rapport du Renseignement national (DNI) américain, cité dans les médias, près de la moitié des munitions air-sol tombées sur Gaza sont des bombes classiques non-guidées, appelées « bombes stupides » en anglais (« Dumb bombs »).
« Je connais ce débat sur les bombes stupides », a affirmé le haut responsable israélien, déclarant qu’il n’y en avait pas dans cette guerre.
Washington s’est aussi dit « préoccupé » par des informations selon lesquelles Israël a utilisé des munitions au phosphore blanc – des armes incendiaires dont l’usage est interdit contre des civils. Des informations incorrectes selon l’officier supérieur israélien.
Il a cependant admis des « erreurs ». « Parfois nous n’avons pas bien compris la situation (au sol), parfois nous avons raté notre cible, parfois nous avons eu un problème avec la bombe », a-t-il énuméré.
La densité de Gaza, 2,4 millions d’habitants sur 362 km2, explique d’abord le lourd bilan à Gaza, plaide-t-il.
En plus des soldats israéliens et des otages, « vous avez les civils, les terroristes, tout ça sur un territoire densément peuplé. Nous devons d’un côté frapper fort, utiliser beaucoup de munitions et de l’autre les utiliser avec précision », a-t-il fait valoir.
Le Hamas est largement accusé de se cacher dans des infrastructures civiles, comme des écoles, des hôpitaux et des mosquées – en plus de leurs tunnels très sophistiqués qui ne sont pas destinés à protéger les civils mais aux terroristes pour mener leurs attaques, comme l’a souligné un haut responsable du groupe sunnite.