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Guide des élections israéliennes 2019 pour les Nuls

Comment le gouvernement israélien est-il formé, pourquoi se rend-on aux urnes le 9 avril, et qui sont les principaux acteurs de cette campagne ? Les réponses, ici

Elections israéliennes 2019. (Wikimedia Commons/Getty Images/collage via JTA)
Elections israéliennes 2019. (Wikimedia Commons/Getty Images/collage via JTA)

Essayer de comprendre les prochaines élections israéliennes peut vous plonger dans la confusion.

Le Premier ministre du pays, Benjamin Netanyahu, en poste depuis longtemps, est embourbé dans une série de scandales de corruption et fait face à un sérieux défi en la personne d’un nouveau rival.

D’autres responsables politiques manœuvrent en coulisse pour former de nouvelles coalitions qui leur permettraient d’être inclus dans la majorité parlementaire israélienne et d’avoir ainsi plus d’influence sur les politiques israéliennes. C’est une course fascinante qui change de jour en jour.

Le guide suivant, divisé en sections thématiques, explique comment le gouvernement israélien est formé, pourquoi les Israéliens se rendent aux urnes le 9 avril et qui sont les principaux acteurs engagés dans la campagne pour gouverner l’État juif.

Le matériel de vote de la commission centrale électorale sera envoyé aux bureaux de vote avant le jour du scrutin, le 6 mars 2019. (Crédit : Raoul Weotliff/Times of Israel)

Les 13 plus grands partis politiques d’Israël, chacun expliqué en une phrase

Les élections en Israël sont ouvertes à tous : au lieu de deux grands partis, ce sont 47 partis au total qui se disputent les suffrages. Les Israéliens votent pour les partis et non pour des candidats individuels (les candidats sont choisis par les partis, certains par le biais de primaires). Plus un parti obtient de voix, plus il a de sièges au Parlement israélien de 120 sièges, la Knesset. Un gouvernement est formé par le parti – plus probablement une coalition de partis aux opinions similaires – qui obtient plus de 60 sièges.

Plus d’une douzaine de partis pourraient constituer la prochaine Knesset. Voici une brève description de chacun d’eux.

Les favoris :

Le Likud, fleuron de la droite israélienne et parti de Netanyahu, s’oppose à un État palestinien, soutient les implantations et encourage la privatisation de l’économie – mais son principal argument de vente est le Premier ministre de longue date, qui brigue son cinquième mandat.

Kakhol lavan est une nouvelle coalition centriste dirigée par un ancien chef d’état-major de Tsahal respecté, Benny Gantz. Elle a été créée pour s’opposer à Netanyahu et à sa corruption présumée. Il s’agit d’une alliance entre Hossen LeYisrael, de Benny Gantz, Yesh Atid de Yair Lapid, Telem de Moshe Yaalon.

Ceux qui soutiennent la droite :

HaYamin HaHadash, une sorte de Likud sous stéroïdes. Dirigé par les personnalités Naftali Bennett et Ayelet Shaked, le parti s’oppose fermement à la création d’un État palestinien et soutient la croissance des implantations. Il se caractérise par une politique de défense très dure – que le programme désigne comme une « poigne de fer » contre les ennemis israéliens.

HaBayit HaYehudi-Otzma Yehudit est l’union controversée entre un parti sioniste religieux, HaBayit HaYehudi, et un parti d’extrême droite, Otzma Yehudit, qui soutient l’application du droit religieux et mène une « guerre totale » contre les ennemis d’Israël.

Yisraël Beytenu défend les intérêts des immigrants russophones, ainsi qu’une politique de défense stricte qui appelle à l’exécution des terroristes.

Koulanou est un parti de centre-droit qui se concentre sur la réduction du coût élevé de la vie en Israël.

Zehut est un mélange insolite : libertaire – et en faveur de la légalisation du cannabis – mais fortement contre l’État palestinien et l’égalité israélo-arabe.

Ceux qui soutiennent la gauche :

Le Parti travailliste est la lanterne rouge de la politique israélienne. Autrefois vaisseau amiral de la gauche et plus grand parti du pays, c’est désormais aussi un allié de Kakhol lavan.

Meretz est à peu près aussi à gauche qu’il est possible de l’être tout en restant sioniste, en soutenant un État palestinien aux côtés d’Israël ainsi que les droits des minorités et le pluralisme religieux en Israël.

Les Haredi orthodoxes :

YaHadout HaTorah est le parti haredi ashkénaze – ces hommes (uniquement) soutiennent le contrôle orthodoxe de la vie religieuse d’Israël, s’opposent au service militaire obligatoire pour leurs fidèles et parlent le yiddish.

Shas est le parti haredi séfarade – ces hommes (encore une fois, tous des hommes) défendent le traditionalisme religieux ainsi que les droits de la population juive mizrahie d’Israël (Moyen-Orient et Afrique du Nord).

Les partis arabes israéliens :

Hadash-Taal est pour un État palestinien et défend la minorité arabe d’Israël.

Balad-Raam préconise qu’Israël soit un État laïc pour tous ses citoyens et non plus un État juif.

— Ben Sales

Vue du bâtiment principal de la Knesset, le Parlement israélien, à Jérusalem, le 26 décembre 2018. (Hadas Parush/Flash90/via JTA)

Pourquoi y a-t-il des élections en avril ?

Tout d’abord, il est important de comprendre comment fonctionne le gouvernement israélien.

En gros, le gouvernement fonctionne selon un système de représentation proportionnelle. Il y a 120 sièges au Parlement. Pour en obtenir un, un parti doit obtenir au moins 3,5 % des voix. Quiconque remporte au moins 61 sièges contrôle le gouvernement. C’est assez simple, non ?

Eh bien, non – parce qu’aucun parti n’a jamais remporté les 61 sièges nécessaires. Cela signifie que le parti ayant obtenu le plus grand nombre de voix doit former des coalitions avec d’autres petits partis pour parvenir à une majorité.

Lors des dernières élections, tenues en mars 2015, le Likud, dirigé par Netanyahu, a remporté 30 sièges et formé une coalition avec des partis de droite et des partis religieux plus petits (HaBayit HaYehudi, YaHadout HaTorah, Koulanou et Shas, et Yisrael Beytenu un an après). Si la coalition devait s’effondrer – un ministre quittant le gouvernement, par exemple – Netanyahu perdrait sa coalition, le contrôle du gouvernement et devrait organiser de nouvelles élections.

C’est presque exactement ce qui s’est passé en novembre dernier : Yisrael Beytenu a quitté la coalition quand Avigdor Liberman a démissionné, outré par un cessez-le-feu avec la bande de Gaza. Il restait à Netanyahu 61 sièges – une majorité ultra-mince qui ne permet pas de légiférer facilement. Si une seule petite faction de sa coalition n’était pas d’accord avec un projet de loi, tout tombait à l’eau.

Il est vrai que les désaccords de la coalition au sujet d’un projet de loi visant à enrôler des hommes orthodoxes haredi dans l’armée ont incité les chefs du parti à convoquer de nouvelles élections en décembre.

Cependant, nombreux sont ceux qui pensent que la date des élections est davantage liée aux problèmes juridiques de Netanyahu, qui l’ont conduit à être inculpé pour corruption à la fin du mois de février. Une victoire, supposent les experts, donnerait à Netanyahu un moyen de défense contre les accusations.

— Emily Burack

Un tableau sur les perspectives de sièges à la Knesset du Israel Policy Forum

(via JTA)

Netanyahu peut-il résister à ses grands scandales de corruption ?

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu assiste au lancement de la campagne électorale du Likud à Ramat Gan, Israël, le 4 mars 2019. (Amir Levy/Getty Images/via JTA)

Netanyahu est le premier Premier ministre en exercice à être inculpé d’accusations criminelles – mais cela ne veut pas dire qu’il ne sera pas réélu en avril.

M. Netanyahu aurait tenté à plusieurs reprises d’améliorer sa couverture médiatique en concluant des transactions illégales. Il est aussi accusé d’avoir reçu des pots-de-vin illégaux pour un montant de 200 000 dollars en cigares cubains et en champagne.

A LIRE : Netanyahu, un escroc ? Peut-être. Une menace pour la démocratie ? Hélas, oui

Le 28 février, le procureur général Avichai Mandelblit a pris la décision de l’inculper dans trois affaires de corruption distinctes. Mais selon le droit israélien, une audition doit précéder le dépôt formel des accusations. Cette audience n’aura pas lieu avant les élections – rendez-vous en juillet.

La situation de Netanyahu n’est pas sans précédent : en 2008, son prédécesseur, Ehud Olmert, a démissionné avant d’être officiellement inculpé de corruption. M. Olmert a finalement été reconnu coupable et a purgé 16 des 27 mois de prison infligés.

Mais contrairement à Olmert, Netanyahu ne démissionnera pas et se montre provocateur.

« La gauche a mené une campagne de pression constante – je dirais presque inhumaine – sur le procureur général », a déclaré le chef du gouvernement le jour où l’acte d’accusation a été émis.

M. Netanyahu a exercé un mandat dans les années 1990 et a été Premier ministre de façon continue au cours de la dernière décennie. Il reste très populaire auprès des électeurs – ou du moins plus acceptable que ses rivaux. Certains sondages ont montré que Kakhol lavan le rattrape et même le surpasse, bien que les pronostics de coalition favorisent toujours la droite.

Même s’il est réélu et officiellement inculpé, il n’y a pas de raisons légales pour qu’il quitte son poste – mais ne pas le quitter serait certainement un choix qui ferait sourciller.

– Laura E. Adkins

La montée en puissance de la coalition de Benny Gantz, challenger de Netanyahu

De gauche à droite : Moshe Yaalon, Benny Gantz et Yair Lapid, les dirigeants de la coalition Kakhol lavan, lors de l’annonce de leur alliance à Tel Aviv, le 21 février 2019. (Ilia Yefimovich/Getty Images)

A la dernière minute, un nouveau parti est entré sur la scène politique israélienne et a de bonnes chances de renverser le parti au pouvoir, le Likud.

Le 21 février, dernier jour pour soumettre une liste pour les élections, Gantz a décidé de fusionner son tout jeune parti Hossen LeYisrael avec la personnalité médiatique et le responsable politique Yair Lapid, du parti centriste Yesh Atid ainsi que Telem, le parti formé par l’ancien ministre de la Défense, Moshe Yaalon.

Yesh Atid, un parti qui a connu un succès surprenant, créé en 2012, est radicalement centriste et se concentre principalement sur les questions sociales et civiques.

Il est encore difficile de discerner la position exacte de Gantz sur la plupart des sujets, mais d’après ce que nous avons vu, il est aussi un centriste. Le programme de Kakhol lavan met l’accent sur la collaboration mondiale en matière de sécurité et sur une véritable démocratie israélienne qui reconnaisse les Arabes israéliens comme des citoyens égaux et exige que les Juifs religieux servent dans Tsahal.

Bien qu’il s’agisse de la première incursion de Gantz sur la scène politique, il est très respecté en tant que général, ayant servi comme chef d’état-major de l’armée de 2011 à 2015. En Israël, les anciens chefs d’état-major ne peuvent pas occuper le poste de Premier ministre pendant au moins trois ans après la fin de leur fonction, c’est donc la première occasion pour Gantz de faire ce choix.

Le Likud et Kakhol lavan sont pratiquement à égalité dans les urnes, et on s’attend à ce qu’ils gagnent environ 30 sièges chacun environ. Le parti qui obtient le plus grand nombre de sièges aura quelques mois pour former une coalition majoritaire d’au moins 61 sièges. Le Likud et Kakhol lavan tenteraient probablement d’y parvenir en s’alliant avec des partis de centre-droit (et, dans le cas du Likud, d’extrême-droite).

S’ils sont élus, Gantz et Lapid alterneraient au poste de Premier ministre, et Gantz l’occuperait les deux premières années.

– Laura E. Adkins

Netanyahu et les kahanistes

Baruch Marzel speaks with MK Michael Ben-Ari, Sep 6 2012. (photo credit: Yoav Ari Dudkevitch/Flash90)
Les dirigeants du parti Otzma Yehudit, Michael Ben-Ari (à gauche) et Baruch Marzel, en 2012. (Yoav Ari Dudkevitch/Flash90/via JTA)

En février, Netanyahu a contribué à la conclusion d’un pacte entre le parti d’extrême-droite, Pouvoir juif, ou Otzma Yehudit, et HaBayit HaYehudi, parti de droite relativement plus modéré. En unissant leurs forces, les partis auraient plus de chances de remporter des sièges à la Knesset que s’ils se présentaient seuls.

Il s’agit d’un retournement majeur pour une raison principale : Netanyahu légitime l’idéologie d’un homme nommé Meir Kahane. Rabbin extrémiste américain aujourd’hui disparu, il est connu pour son passé de violence et de propagande haineuse en Israël et en Amérique.

Bien qu’il ait été assassiné en 1990 à New York, l’héritage raciste de Kahane se perpétue en Israël à travers des groupes tels que Otzma Yehudit et ses partisans (connus sous le nom de Kahanistes). Otzma Yehudit est un héritier du parti Kach de Kahane, qui a été interdit en 1988, lorsque Kahane lui-même a été réélu (il a siégé à la Knesset). Les partisans de Kahane ont perpétré des actes de terreur en son nom – le plus tristement célèbre étant Baruch Goldstein, un médecin d’origine américaine qui a assassiné 29 fidèles musulmans au Tombeau des Patriarches en 1994 avant que des rescapés ne le tuent. Il est enterré dans le parc commémoratif Meir Kahane, dans l’implantation de Kiryat Arba, en Cisjordanie.

« L’Arabe est un cancer parmi nous », disait Kahane. « Et on ne cohabite pas avec un cancer ».

Baruch Marzel, un de ses disciples qui dirigent maintenant Otzma Yehudit, a récemment déclaré au Jerusalem Post : « Il n’y aura ni calme ni paix à l’intérieur d’Israël tant que nous aurons ici des millions de partisans du terrorisme, des gens qui croient en leur profession de foi que toute la Terre d’Israël, y compris Tel Aviv, Haïfa et Beer Sheva, est à eux, et que nous sommes des occupants et que les Juifs n’ont pas droit à un État et ne peuvent même pas exister ici. … La seule façon d’avoir la paix, c’est de les expulser d’Israël ».

Alors que certaines des idées de Kahane ont migré vers la droite israélienne dominante (il a été l’un des premiers à discuter de l’idée d’une « bombe à retardement démographique »), il est encore indéniablement considéré comme une figure extrémiste.

— Emily Burack

Le déclin et la chute brutale du Parti travailliste

Le dirigeant du Parti travailliste Avi Gabbay dirige une réunion de sa faction au Parlement israélien, devant un portrait de Yitzhak Rabin, le 20 novembre 2017. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Le parti qui a fondé l’État d’Israël et l’a gouverné pendant trois décennies consécutives est aujourd’hui, pour parler franchement, une soupe fade.

Le Parti travailliste, le parti de nombreuses légendes politiques israéliennes – David Ben-Gurion, Golda Meir et Yitzhak Rabin – pourrait terminer quatrième dans cette élection. Il n’en a pas gagné depuis deux décennies et est désormais supplanté par Kakhol lavan comme principal parti d’opposition. Son meilleur espoir est d’être un allié mineur de la coalition au sein du prochain gouvernement.

Alors que s’est-il passé ? Le Parti travailliste était autrefois presque synonyme d’Israël : il représentait la social-démocratie, les kibboutzim, une position de défense forte et des négociations avec les Palestiniens. En 1999, il était au sommet ; le chef du parti Ehud Barak avait battu Netanyahu lors des élections et s’efforçait de conclure un traité de paix avec les Palestiniens. Mais les négociations ont échoué, ce qui déclencha la seconde Intifada – une vague sans précédent d’attentats terroristes en Israël qui a conduit à une répression contre les Palestiniens en Cisjordanie.

Depuis, le Parti travailliste a perdu de son attrait. Le Likud et ses alliés dirigent le gouvernement israélien depuis 18 ans. Les Israéliens ont perdu tout espoir de paix dans un avenir proche (même si une grande partie d’entre eux soutiennent encore l’Etat palestinien). Et tout le pays, y compris le parti lui-même, s’est éloigné de l’ancienne identité socialiste d’Israël. Une majeure partie du pays a été privatisée, et bien que les inégalités se soient accrues et que le marché du logement soit désastreux, l’économie en général est en plein essor.

Le Parti travailliste a tenté de se transformer en parti centriste et a failli remporter les dernières élections en 2015. Mais depuis lors, il a élu un ancien dirigeant d’entreprise nommé Avi Gabbay à sa tête et n’a pas captivé l’imagination des Israéliens. Les électeurs qui s’opposent à Netanyahu se sont tournés vers Kakhol lavan, qui tend vers la droite.

Il n’y a pas si longtemps, le choix en Israël se faisait entre le Likud à droite et le Parti travailliste à gauche. Mais désormais, les travaillistes ne font même plus partie du débat.

— Ben Sales

Les Arabes israéliens ont peut-être encore moins de pouvoir politique à présent.

Ayman Odeh, le chef du parti Hadash, assiste à une session de la Knesset à Jérusalem, le 1er janvier 2019. (Yonatan Sindel/Flash90/via JTA)

La minorité arabe d’Israël a le droit de vote, mais ces votes ne signifient généralement pas grand-chose. Les partis arabes-israéliens – il y en a eu plusieurs au fil des ans – ne siègent jamais dans des coalitions gouvernementales israéliennes et sont généralement en désaccord avec la gauche et la droite juives israéliennes. Cette année, ce clivage pourrait s’accentuer tandis que la représentation des Arabes israéliens à la Knesset pourrait se réduire.

Pour les élections de 2015, les quatre partis arabes-israéliens se sont unis au sein d’une coalition appelée Liste arabe unie et sont devenus le troisième plus grand parti d’Israël avec 13 sièges. Les craintes de Netanyahu à l’égard du pouvoir politique arabe ont culminé sous la forme d’une vidéo tristement célèbre réalisée le jour des élections. Il y mettait en garde contre les « Arabes qui affluent en masse vers les urnes » (où en tant que citoyens, ils ont le droit de voter).

Malgré sa taille, la Liste arabe unie n’était pas en mesure de bloquer une loi qu’elle haïssait, y compris celle sur l’État-nation, qui définit Israël comme un État juif et réserve le droit à l’autodétermination nationale en Israël aux Juifs.

Aujourd’hui, l’alliance est divisée. Les quatre partis se présentent sous deux formations concurrentes : le Raam religieux avec le Balad laïc-nationaliste et le parti arabo-juif de gauche Hadash associé au Taal relativement modéré. Le schisme, résultat de querelles politiques internes, pourrait les conduire à perdre collectivement quelques sièges.

Les partis de tout l’échiquier politique israélien ont longtemps refusé d’adhérer à des coalitions avec des partis politiques arabes-israéliens. Les dirigeants politiques ont pour habitude d’articuler ce refus autour de l’opposition des partis arabes-israéliens au sionisme et au caractère juif d’Israël – ils sont essentiels pour les programmes des principaux partis juifs. Les partis arabes-israéliens n’ont jamais fait partie d’un gouvernement israélien.

Ayman Odeh, le leader de la Liste arabe unie et actuellement de Hadash, a récemment écrit dans une tribune du New York Times que le temps était venu pour la gauche israélienne d’inclure des partis arabes-israéliens dans la coalition.

« Si les partis de centre-gauche croient que les citoyens palestiniens d’Israël ont une place dans ce pays, ils doivent accepter que nous ayons une place dans sa politique », a-t-il écrit. « Nous ne pouvons pas construire un avenir commun si nous sommes relégués à l’arrière de la Knesset ».

Mais il est presque certain que ce plaidoyer ne sera pas entendu. Les principaux adversaires de Netanyahu, Kakhol lavan, sont orientés à droite. Et elle s’est déjà engagée à ne pas s’associer à des partis arabes-israéliens.

— Ben Sales

La montée des infox en Israël

(Alexander Koerner/Getty Images/via JTA)

Ce n’était qu’une question de temps : l’épidémie d’infox (fake news) a atteint Israël.

Ce fut le cas par exemple lorsqu’après la démission d’Avigdor Liberman de son poste de ministre de la Défense en novembre, un compte Twitter jugé plus tard douteux a commencé à envoyer aux journalistes israéliens des liens vers des reportages accusant Liberman d’être un espion russe. Ils étaient tous faux.

Le ministère israélien des Affaires étrangères était conscient de la possibilité d’une diffusion d’infox bien avant la démission de Liberman. En novembre, il a averti les journalistes que des personnes ou des pays mal intentionnés tentaient de diffuser de fausses nouvelles.

Moins de deux semaines après le déclenchement de nouvelles élections, le chef de l’Agence de sécurité israélienne, le Shabak (Shin Beth), a annoncé publiquement qu’un pays étranger avait l’intention d’intervenir lors des élections. Nadav Argaman a déclaré qu’il ne pouvait pas nommer le pays et qu’il n’était pas clair quels étaient exactement ses intérêts politiques lors des élections. Mais il a dit : « Il va s’en mêler – et je sais de quoi je parle ».

À la fin du mois dernier, le président de la commission centrale électorale, le juge de la Cour suprême Hanan Melcer, a annoncé une interdiction des publicités électorales anonymes sur les réseaux sociaux et dans tout autre média. Elle est entrée en vigueur le 1er mars.

Entre-temps, l’Académie de la langue hébraïque a appelé les Israéliens à utiliser le terme hébreu « hadashot kazav », qui se traduit littéralement par « fausse nouvelle ».

— Marcy Oster

Naftali Bennett et Ayelet Shaked secouent les choses avec leur nouveau parti

Naftali Bennett et Ayelet Shaked à la Knesset en 2016. (Yonatan Sindel/ Flash90/ via JTA)

En décembre, les ministres du gouvernement israélien Naftali Bennett et Ayelet Shaked ont rompu avec le parti HaBayit HaYehudi, que Bennett dirigeait, pour former un nouveau parti de droite. Ils ont dit qu’ils ne le faisaient pas pour nuire à HaBayit HaYehudi, mais plutôt pour le bien de l’ensemble du bloc de droite.

Bennett est religieux et exerce les fonctions de ministre de l’Education et de la Diaspora ; Shaked est laïque et exerce les fonctions de ministre de la Justice. Ils décrivent leur parti HaYamin HaHadash comme un foyer pour les Israéliens de droite, mais qui n’adhèrent pas nécessairement à l’agenda politique religieux de HaBayit HaYehudi.

Si l’on en croit les derniers sondages électoraux, c’était une bonne idée. Le parti HaYamin HaHadash, dirigé conjointement par Bennett et Shaked, pourrait remporter environ sept sièges à la nouvelle Knesset. Et les estimations pour le parti HaBayit HaYehudi, qui a formé une coalition avec Otzma Yehudit, se situent entre 7 et 8 sièges. (HaBayit HaYehudi comptait huit sièges dans la dernière Knesset.)

Le programme du parti appelle à la coopération des juifs religieux et laïcs, à la pleine jouissance des droits civils des minorités et à la croyance en la liberté personnelle. Mais elle a aussi un ton de droite familier, par son opposition à un État palestinien, sa vision qu’Israël est l’État-nation du peuple juif et son soutien au caractère juif de l’État.

Bennett a déjà dit que le parti rejoindra un gouvernement formé par Netanyahu et continuera à le soutenir jusqu’à ce qu’il soit reconnu coupable de l’une des accusations pour lesquelles il est sur le point d’être inculpé.

— Marcy Oster

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