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Hamas : Les manifestations dureront jusqu’au retour dans « toute la Palestine »

Le chef du groupe terroriste dit que les manifestations, au cours desquelles 30 Gazaouis auraient été tués, ont replacé la question palestinienne au centre de la scène mondiale

Des Palestiniens près d'une ville en chapiteaux érigée le long de la frontière avec Israël, à l'est de Gaza City, dans la bande de Gaza pour commémorer la Journée de la terre, le 30 mars 2018 (Crédit :  / AFP PHOTO / MAHMUD HAMS
Des Palestiniens près d'une ville en chapiteaux érigée le long de la frontière avec Israël, à l'est de Gaza City, dans la bande de Gaza pour commémorer la Journée de la terre, le 30 mars 2018 (Crédit : / AFP PHOTO / MAHMUD HAMS

Le chef du mouvement terroriste islamiste palestinien du Hamas a appelé lundi à la poursuite des manifestations à la frontière entre Israël et la bande de Gaza. Ce mouvement de protestation ne s’essoufflera pas tant que les Palestiniens n’auront pas atteint leur objectif qui est le retour dans toute la Palestine, a-t-il juré lundi.

Le Hamas, a-t-il dit, ne reconnaîtra pas Israël et ne fera aucune concession. Il a ajouté que les manifestations, où plus de 30 Palestiniens ont été tués par des soldats israéliens depuis fin mars, ont permis de replacer la question palestinienne sur le devant de la scène internationale.

« La Palestine et Jérusalem nous appartiennent », a déclaré Haniyeh, recommandant vivement aux Palestiniens de préserver le « caractère pacifique » du mouvement de protestation. « Nous briserons les murs du blocus, ferons disparaître l’entité de l’occupation et reviendrons dans toute la Palestine ».

Il se tenait devant un tableau orné de photographies d’icônes de la paix, de Nelson Mandela, Mahatma Gandhi et de Martin Luther King, avec des citations de phrases célèbres qu’ils avaient prononcées durant leur marche vers la liberté.

Le chef du Hamas Ismail Haniyeh s’exprime sur le site des manifestations à la frontière entre Gaza et Israël, à l’est de Gazy City, le 9 avril 2018. La clôture frontalière entre l’enclave palestinienne et Israël est devenue l’arrière-plan de manifestations massives à Gaza qui ont entraîné des affrontements meurtriers (Crédit : AFP PHOTO / MAHMUD HAMS)

Haniyeh s’est exprimé au cours de la cérémonie d’inauguration du « Monument du retour », à l’est de Gaza City.

Haniyeh a déclaré que « même si nous sommes dans la deuxième semaine de la marche du retour, cette manifestation pacifique, populaire et civilisée a atteint des objectifs importants et nous n’en sommes qu’au commencement ».

Ce mouvement, a-t-il ajouté, « continuera jour après jour et vendredi après vendredi jusqu’au 15 mai ».

Les leaders de Gaza ont programmé une série de « marches du retour » qui culmineront avec une manifestation qui devrait attirer un million de personnes à la mi-mai, coïncidant avec la 70ème journée de l’Indépendance israélienne, l’inauguration de l’ambassade américaine à Jérusalem et avec le jour de la Nakba – quand les Palestiniens marquent ce qu’ils appellent la « catastrophe » que représente pour eux la création d’Israël.

Les militants palestiniens insistent sur le fait que ces marches sont non-violentes et impliquent des civils, tandis qu’Israël déclare qu’elles sont utilisées comme couverture pour des initiatives violentes à l’égard des soldats israéliens et pour ouvrir des brèches et endommager la frontière. Les analystes de la défense expliquent que ces rassemblements sont une nouvelle tactique mise en oeuvre par le Hamas, qui gouverne la bande de Gaza, pour mener des opérations terroristes dans la confusion des manifestations, les roquettes du groupe ayant été déjouées par le Dôme de fer israélien et ses tunnels contrés par une nouvelle barrière souterraine actuellement construite autour de Gaza.

Groupe terroriste islamiste, le Hamas a pris le contrôle de Gaza aux mains du Fatah de Mahmoud Abbas lors d’un coup d’Etat violent en 2007, deux ans après le retrait militaire et civil de l’Etat juif de la bande. Israël et l’Egypte maintiennent un blocus sécuritaire de Gaza. Israël estime qu’il est vital d’empêcher le Hamas – qui a combattu Israël lors de trois conflits depuis qu’il s’est saisi de Gaza, tirant des milliers de roquettes vers Israël et creusant des tunnels d’attaque sous la frontière – d’importer des armes.

Le leader du Hamas Ismail Haniyeh lors d’un arrêt sur le site des manifestations à la frontière entre Israël et Gaza, à l’est de Gazy City, le 9 avril 2018 (Crédit : AFP PHOTO / MAHMUD HAMS)

La « marche du retour », a expliqué Haniyeh, a replacé la cause palestinienne « à la première place : la cause politique d’un peuple qui a été déplacé, sur les terres duquel s’est installé un état illégitime. La cause d’un peuple qui cherche l’indépendance et le droit de revenir sur ses terres ».

Selon Haniyeh, le mouvement de protestation a permis jusqu’à maintenant de déjouer le plan pour la paix au Moyen-Orient que devrait annoncer le président américain Donald Trump et sa décision de transférer l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem.

Les manifestations massives, a-t-il affirmé, ont ramené la cause palestinienne au centre de l’attention internationale « après que certains ont tenté de l’enterrer sous des accords suspects et de la réduire à une histoire de pain et d’électricité ».

Des manifestants scandent des slogans et brandissent des pancartes lors d’une manifestation sur Whitehall en face de Downing Street au centre de Londres le 7 avril 2018 pour soutenir les Palestiniens dans la bande de Gaza, organisée par le Forum palestinien en Grande-Bretagne. (AFP PHOTO / Tolga AKMEN)

Les manifestations sont un soulèvement en faveur de « Jérusalem, la Palestine et du droit au retour », a-t-il ajouté, se référant à la demande que les réfugiés palestiniens et leurs descendants soient autorisés à retourner dans leurs anciens foyers en Israël.

Les Palestiniens, a dit Haniyeh, mènent une « bataille pour l’indépendance nationale et contre la séparation et la discrimination raciales. Notre peuple a droit au rêve et le droit au retour s’accomplira. Nous reviendrons dans notre Jérusalem et dans nos villages. Tout notre peuple reviendra dans cette terre bénie. »

Haniyeh a expliqué que la marche du retour ne faisait que commencer et qu’elle continuera, « marquant une nouvelle phase qui ferme la page de l’humiliation et de la coordination sécuritaire ».

Il se référait là à la coordination sécuritaire mise en place entre l’Autorité palestinienne et Israël en Cisjordanie, que le Hamas et d’autres Palestiniens dénoncent depuis longtemps, en évoquant une trahison.

Le chef du Hamas a également vivement critiqué le président de l’AP Mahmoud Abbas, qui a averti dimanche que l’AP ne pourrait plus être considérée comme responsable des événements survenant dans la bande de Gaza si le groupe terroriste n’abandonne pas son contrôle de l’enclave côtière.

« Gaza n’abandonnera pas la Cisjordanie et Jérusalem, et n’abandonnera pas toute la terre de Palestine », a-t-il clamé, se référant à la menace proférée par Abbas.

« Ceux qui se sont habitués à faire des concessions ne peuvent appréhender la logique de s’en tenir à nos principes. Ils avaient espéré voir des milliers de Palestiniens s’insurger contre le Hamas et la résistance dans la bande de Gaza mais les jeunes de Gaza et ses factions savent qui les assiègent et conspirent contre eux ».

Vendredi, l’ambassadeur palestinien à l’ONU a fait savoir aux journalistes réunis à New York que neuf Gazaouis avaient été tués et plus de 1 000 blessés par des tirs israéliens durant les manifestations frontalières.

L’armée israélienne, qui n’a pas confirmé ce chiffre, a indiqué avoir déjoué des efforts multiples visant à ouvrir des brèches dans la frontière – et expliqué avoir utilisé des balles réelles pour ce faire dans certains cas – ainsi que des tentatives d’activation de bombes contre les militaires sous couvert de la fumée.

Des hommes palestiniens collectent des pneus et les brûlent pour se protéger des tirs de soldats israéliens à la frontière entre Israël et Gaza lors d’une manifestation à l’est de la ville de Gaza, le 6 avril 2018 (Crédit : AFP PHOTO / MAHMUD HAMS)

« Les émeutiers ont tenté d’endommager et de franchir la barrière de sécurité sous le couvert de la fumée de leurs pneus en flammes. Ils ont également tenté de perpétrer des attentats terroristes et de lancer des engins explosifs et des bombes incendiaires », a déclaré l’armée israélienne vendredi soir. « Nos forces ont empêché les effractions » de la barrière.

Pour sa part, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a prévenu lundi qu’Israël ferait « mal » aux Palestiniens de la bande de Gaza qui tenteraient d’attaquer Israël.

Lors des précédents pourparlers de paix, les Palestiniens ont toujours exigé, en plus de la souveraineté en Cisjordanie, à Gaza, à Jérusalem-Est et dans la Vieille Ville, un « droit au retour » en Israël pour les réfugiés palestiniens qui ont quitté ou ont été chassés d’Israël lorsqu’il a été établi.

Les Palestiniens revendiquent ce droit non seulement pour les centaines de milliers de réfugiés encore en vie – un chiffre estimé à quelques dizaines de milliers – mais aussi pour leurs descendants, qui se comptent par millions.

Aucun gouvernement israélien ne serait susceptible d’accepter cette demande, car cela signifierait la fin d’Israël en tant qu’État à majorité juive. La position d’Israël est que les réfugiés palestiniens et leurs descendants deviendraient citoyens d’un État palestinien au terme du processus de paix, tout comme les Juifs qui ont fui ou ont été forcés de quitter les pays du Moyen-Orient par des gouvernements hostiles sont devenus citoyens d’Israël.

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