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Hanan Ashrawi s’en prend aux implantations défendues par Julie Bishop

Hanan Ashrawi, une représentante de l'OLP, exige des explications de la part de la ministre australienne Julie Bishop concernant ses récents propos sur les implantations israéliennes

Hanane Ashrawi (Crédit : Miriam Alster/Flash90)
Hanane Ashrawi (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Hanan Ashrawi, membre du Comité exécutif de l’OLP, a dénoncé publiquement, dimanche 19 janvier, les récents commentaires de la ministre des Affaires étrangères australienne, Julie Bishop.

Lors d’une interview donnée au Times of Israel, cette dernière a appelé la communauté internationale à cesser de qualifier les colonies israéliennes d’illégales.

Selon Hanan Ashrawi, les propos de Julie Bishop constituent un « revirement dangereux de la politique extérieure australienne » et exigent une clarification.

Dans une interview donnée au Times of Israel la semaine dernière, Julie Bishop a déclaré que les implantations n’étaient peut-être pas illégales aux yeux de la loi internationale.

Julie Bishop, ministre australienne des Affaires étrangères (Crédit : CC BY-SA 3.0/BotMultichill, Wikimedia Commons)
Julie Bishop, ministre australienne des Affaires étrangères (Crédit : CC BY BotMultichill/Wikimedia Commons)

La ministre australienne a également mis en garde contre la proclamation de leur illégalité jusqu’à ce que leur statut soit officiellement négocié dans le cadre des pourparlers de paix, actuellement en cours entre Israéliens et Palestiniens.

« Je tiens à rappeler au gouvernement australien que, conformément au droit international des droits de l’Homme et au droit humanitaire, chaque colonie est illégale, » a écrit Hanan Ashrawi dans un communiqué publié dimanche 19 janvier, citant l’article 49 de la Quatrième Convention de Genève ainsi que l’article 43 du Règlement de la Haye.

Aux yeux de Hanan Ashrawi, il s’agit purement et simplement d’un « mépris délibéré du consensus international. »

L’argument selon lequel les implantations violent le droit international – adopté par le Conseil de sécurité des Nations Unies, l’Union européenne et de nombreux autres Etats et organismes internationaux, mais rejeté par Israël – est fondé sur une interprétation de la Quatrième Convention de Genève.

L’article 49, alinéa 6, stipule que « la puissance occupante ne doit pas déporter ou transférer une partie de sa population civile dans le territoire qu’elle occupe. » Les violations de la Convention sont des crimes de guerre d’après le droit international. Israël fait partie de la Convention et est par conséquent lié à celle-ci.

« Julie Bishop soutient une gouvernance israélienne continue de la Cisjordanie. »

Hanan Ashrawi

« Plutôt que de soutenir un accord de paix avec les Palestiniens, » affirme Hanan Ashrawi, « Julie Bishop soutient une gouvernance israélienne continue de la Cisjordanie. »

Il s’agit là d’ « un message clair à la fois pour la communauté internationale et pour les Palestiniens : l’Australie est davantage engagée à soutenir l’annexion israélienne de la terre palestinienne, plutôt qu’à défendre un accord de paix qui mettrait fin à l’occupation militaire de la Palestine et appellerait à la création d’un Etat palestinien indépendant sur les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale », lit-on dans le communiqué publié par Hanan Ashrawi.

En abordant le processus de paix, Julie Bishop souligne que les colonies étaient un élément clé dans les négociations, et qu’« il serait approprié que nous donnions à ces négociations toutes les chances de réussir. »

Néanmoins, Julie Bishop reste prudente et explique que ces chances de réussite sont loin d’être acquises – au vu du degré d’instabilité de la région. Mais Hanan Ashrawi persiste et demande des explications claires.

Lors d’un vote d’une résolution exigeant qu’Israël cesse « toutes les activités de colonisation des territoires occupés » en novembre dernier, l’Australie était l’un des huit pays à s’abstenir alors que plus de 160 pays l’ont soutenu.

En décembre dernier, l’Australie faisait partie des 13 pays ayant refusé de voter une résolution demandant à Israël de « respecter scrupuleusement » la Convention de Genève.

169 pays ont voté en faveur de cette résolution.

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