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Hausse de problèmes dentaires liés au stress chez les Israéliens depuis le 7 octobre

Les experts expliquent que l'anxiété causée par la guerre à Gaza a affecté la santé dentaire - et mentale - des gens

Une dentiste et son assistante lors d'un traitement dentaire à Jérusalem, le 17 janvier 2021. Illustration (Moshe Einhorn/Shutterstock)
Une dentiste et son assistante lors d'un traitement dentaire à Jérusalem, le 17 janvier 2021. Illustration (Moshe Einhorn/Shutterstock)

La scénariste Dana Modan a récemment écrit dans un article qu’elle a publié sur Facebook : « On m’a arraché deux dents fêlées. Maintenant que nous avons célébré l’événement, je voulais partager avec vous ce que mon dentiste m’a dit à savoir que depuis octobre, il a plus de patients qui le contactent parce que leurs dents se sont fissurées à cause du stress et de l’anxiété que de temps pour les soigner ».

Les caisses d’assurance maladie israéliennes ont constaté une augmentation de certaines lésions dentaires, causées par la pression, l’anxiété et la détresse émotionnelle.

« Après avoir consulté nos cliniques dentaires, nous avons constaté qu’il y avait effectivement un pic significatif dans les demandes de soins dentaires depuis le 7 octobre », a indiqué la caisse d’assurance maladie Meuhedet au Times of Israel, en réponse à nos questions.

« Les plaintes concernent divers problèmes tels que les douleurs musculaires, en particulier les douleurs chroniques dans les muscles de la mâchoire, les grincements de dents, les dents cassées et fêlées, les douleurs dans le visage et les articulations, et bien d’autres choses encore. »

Maccabi a signalé une augmentation de 20 % des traitements par attelles dans les cliniques Maccabi-Dent pour remédier au grincement des dents. La caisse de santé a également indiqué que certains dentistes ont constaté que davantage de personnes venaient les consulter pour des blessures liées au serrement des dents – un phénomène souvent causé par une détresse émotionnelle et d’autres problèmes dentaires liés au stress.

Selon la Dr Olga Raznikov, spécialiste dentaire, directrice de Maccabi-Dent à Ofakim et dentiste en chef à l’unité de santé dentaire de l’hôpital Barzilaï à Ashkelon, « le stress affecte la bouche de nombreuses façons – directement et indirectement ».

Dr. Olga Raznikov. (Crédit : Dr. Olga Raznikov)

« Le premier effet direct du stress est que les personnes qui en souffrent ont tendance à serrer les dents. En serrant les dents de manière répétée, les dents se frottent les unes aux autres et s’usent, se raccourcissent et parfois s’aplatissent », a expliqué Raznikov.

Elle a ajouté que « le fait de serrer les dents fait également travailler les muscles de la mâchoire, ce qui peut endommager l’émail des dents. Les dents deviennent alors plus vulnérables aux germes, ce qui entraîne des infections des gencives et des lésions dentaires. Dans certains cas, les dents peuvent même se fissurer et se casser ».

Selon Raznikov, le stress a également des effets indirects sur les dents.

« Lorsque les gens sont stressés, ils prennent moins soin d’eux, et l’une des premières choses qu’ils négligent est de se brosser les dents. Ils mangent plus de sucreries et d’hydrates de carbone, boivent plus d’alcool, fument et prennent des drogues. Toutes ces choses peuvent entraîner des caries et des infections des gencives », a souligné Raznikov. »

Elle a ajouté que les hormones de stress ainsi que certains médicaments antidépresseurs, qui assèchent la bouche, étaient une autre cause de caries.

« Ces derniers mois, » dit-elle encore « j’ai remarqué un autre phénomène plus fréquent que par le passé : le ‘syndrome de la bouche brûlante’. Les personnes ressentent une sensation soudaine de brûlure dans la bouche, sur la langue ou sur les lèvres. Les causes sont multiples, mais il s’agit parfois d’un syndrome psychosomatique ».

Une hygiéniste dentaire traite une femme dans une clinique dentaire privée à Jérusalem le 31 mai 2020. (Crédit : Nati Shohat/Flash90)

« Un problème plus rare qui affecte la bouche – et que je vois de plus en plus fréquemment depuis quelques mois – est celui des troubles auto-immunes tels que le lichen plan buccal. Il s’agit d’une maladie chronique, et je ne constate pas d’augmentation du nombre de personnes qui en sont atteintes, mais il y a eu davantage de poussées chez les patients existants », a indiqué Raznikov.

Forte augmentation des maladies mentales

Le pogrom du 7 octobre dans le sud du pays, au cours duquel des terroristes du groupe palestinien du Hamas ont assassiné près de 1 200 personnes et pris 251 otages, et la guerre qui s’en est suivie et qui se poursuit ont entraîné des problèmes de santé mentale pour de nombreuses personnes. Des milliers de soldats qui ont combattu sur les lignes de front ont reçu une assistance psychologique, et certains d’entre eux ont été contraints de retourner au combat après leur traitement ou même pendant celui-ci.

Parmi les civils, des dizaines de milliers ont été directement touchés par le stress émotionnel : familles d’otages, familles endeuillées, blessés, survivants de massacres et personnes évacuées de leur domicile.

En outre, des centaines de milliers de personnes ont été indirectement touchées, comme celles qui ont été victimes d’attaques terroristes dans le passé et pour qui la guerre à Gaza a eu un effet déclencheur, ainsi que les femmes qui ont été victimes d’abus sexuels et qui ont revécu leur traumatisme à la suite du massacre.

Selon le Conseil national pour la santé mentale, la plupart des Israéliens souffrent d’un léger stress émotionnel depuis le début de la guerre, notamment d’insomnie, de cauchemars, d’irritabilité et d’anxiété. Une proportion importante de la population, et environ un tiers des habitants des communautés proches de la frontière de Gaza, souffrent de problèmes de santé mentale plus graves et ont besoin d’un traitement. Le Conseil estime que la plupart de ces problèmes seront résolus une fois la guerre terminée.

Le ministère de la Santé a indiqué qu’il n’y avait pas eu d’augmentation du nombre de personnes admises dans des institutions psychiatriques ni d’indication d’une augmentation des décès par suicide, mais qu’il y avait eu une forte augmentation du nombre de personnes cherchant à se faire soigner pour des troubles émotionnels. L’augmentation du nombre de patients alourdit la charge des services de santé mentale, qui existe depuis des années et qui s’est encore accrue pendant la pandémie de COVID.

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