Hébron : plus de 12 Palestiniens auraient été blessés par des Israéliens
Un bébé aurait été hospitalisé après des jets de pierres sur la fenêtre d'une maison durant le pèlerinage juif annuel de ce week-end dans la ville de Cisjordanie

Une douzaine de Palestiniens auraient été blessés par des jets de pierres lancés par des Israéliens au cours du week-end, durant un pèlerinage religieux annuel juif dans la ville de Hébron, en Cisjordanie.
Le Croissant rouge palestinien a fait savoir que cinq personnes avaient été prises en charge pour des blessures dans les hôpitaux locaux samedi, dont un bébé de 18 mois qui, selon sa famille, a été touché à la tête par une pierre qui a traversé la fenêtre de l’habitation de ses parents, dans le quartier Tel Rumeida.
Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent les habitants d’implantation raillant et injuriant les résidents palestiniens locaux alors qu’une importante foule converge vers la ville pour marquer la lecture annuelle de la Torah sur l’achat par le patriarche Abraham d’une parcelle de terrain pour y inhumer son épouse, la matriarche biblique Sarah.
Emad Abu Shamsiyeh a déclaré aux médias arabophones que son jeune petit-fils avait été hospitalisé samedi, mais qu’il se trouvait dans un état stable.
« J’ai entendu ces gens s’approcher et j’ai verrouillé la porte parce que j’avais peur qu’ils n’entrent », aurait raconté Abu Shamsiyeh, photographe et militant local. « Puis j’ai entendu le petit garçon crier et j’ai constaté qu’il avait une blessure à la tête ».
« Nous sommes agressés par les résidents d’implantation et par les soldats depuis vendredi », aurait-il ajouté.
Selon des témoins, les fidèles juifs auraient également attaqué des commerces palestiniens situés dans la Vieille Ville pendant toute la journée, et les forces de sécurité israéliennes chargées de monter la garde auprès des pèlerins ne seraient pas intervenues pour mettre un terme aux violences et harcèlements.

Des informations parues dans les médias palestiniens ont précisé que 12 autres Palestiniens ont été blessés, agressés par des habitants d’implantation et des visiteurs juifs dans cette ville-poudrière, vendredi soir.
Selon le protocole de Hébron, qui a été signé en 1997, la ville la plus peuplée de Cisjordanie est divisée en deux sections. La section H1 comprend 80 % de la ville et se trouve sous le contrôle des Palestiniens. La section H2, pour sa part, est habitée par 800 Israéliens vivant dans des complexes fortifiés lourdement gardés par l’armée, avec autour d’eux
40 000 Palestiniens dont les mouvements sont hautement restreints.
https://twitter.com/AhmadOb99834963/status/1198695731651108866?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1198695731651108866&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.timesofisrael.com%2Fover-a-dozen-palestinians-said-injured-by-israelis-in-hebron-over-weekend%2F
Chaque année, des dizaines de milliers de fidèles juifs se rendent au Tombeau des patriarches – sous le contrôle conjoint des Israéliens et des Palestiniens – pour ce pèlerinage annuel.
La police a fait savoir qu’elle avait sécurisé ce site sensible, vénéré par les Juifs et les Musulmans, alors que des « dizaines de milliers de fidèles » ont arpenté le secteur pendant le week-end.
Ces violences sont survenues après une série de crimes de haine anti-palestiniens perpétrés par des activistes pro-implantations extrémistes de Cisjordanie.
Au cours de la récolte annuelle des olives, ces deux derniers mois, les habitants d’implantation ont détruit ou déraciné des centaines d’arbres plantés par les Palestiniens dans toute la Cisjordanie, des attaques qui ont été souvent qualifiées comme étant de type « Prix à payer ».
Sur 97 plaintes relatives à des attaques d’habitants d’implantations israéliennes menées contre des oliviers palestiniens – qui ont été répertoriées par le groupe de défense des droits israéliens Yesh Din – aucune n’a encore donné lieu à l’inculpation d’un suspect.
Pour sa part, le groupe de défense des droits B’Tselem a enregistré 13 autres attaques de type « Prix à payer » en Cisjordanie au mois de novembre et au mois d’octobre, notamment des pneus crevés et des tags haineux.