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Henri Dauman, le « petit Frenchy » photographe de l’Amérique

Né le 7 avril 1933 à Paris de parents juifs originaires de Pologne, Henri Dauman grandit à Montmartre. Son père meurt à Auschwitz en 1942. Sa mère et lui échappent de peu à la rafle du Vél d'hiv

Henri Dauman avec Brigitte Bardot sur le tournage de "Vie privéeé, en 1961. (©Henri Dauman/ daumanpictures.com, tous droits réservés)
Henri Dauman avec Brigitte Bardot sur le tournage de "Vie privéeé, en 1961. (©Henri Dauman/ daumanpictures.com, tous droits réservés)

Peu connu du grand public, il était l’un des plus grands photojournalistes du XXe siècle. Français installé jeune à New York, Henri Dauman a capturé pendant des décennies les mutations des Etats-Unis.

On doit aussi à ce portraitiste de talent, mort en septembre 2023, des clichés des plus grandes stars : Marilyn Monroe, Elvis Presley, Alain Delon, Brigitte Bardot… Une rétrospective lui est consacrée à partir de samedi au musée de la photographie de Nice.

Sa photo la plus célèbre reste celle de Jackie Kennedy marchant derrière le cercueil de son mari assassiné. Elle a fait le tour du monde.

Toute l’émotion du moment captée dans cette image n’échappe d’ailleurs pas à Andy Warhol qui va la détourner et l’incorporer dans son oeuvre.

Resté Français sans jamais demander la nationalité américaine, Henri Dauman est aux premières loges pour chroniquer les événements historiques des Etats-Unis de la seconde moitié du XXe : l’enterrement de Kennedy donc, mais aussi la lutte des Américains noirs pour les droits civiques, la montée du féminisme, les manifestations contre la guerre du Vietnam, pour le droit à l’avortement…

Le « puzzle » américain

« J’ai photographié chaque pièce du puzzle de la société pour former la grande image américaine », déclarait-il en 2014 à ActuPhoto.

Un employé regarde des photographies pour l’exposition « La chambre noire de Manhattan » d’Henri Dauman au Musée de la photographie Charles Nègre dans la ville de Nice sur la Côte d’Azur, le 13 février 2024. (Crédit : Valery HACHE / AFP)

« Vous savez, ce n’est pas difficile de faire un reportage sur Marilyn Monroe quand elle apparaît dans un événement public. Ce qui a fait mon succès », expliquait-il encore, « c’est que j’avais une vision différente et que je ne photographiais pas de la même manière que les dix autres là aussi ».

Comme cette série de clichés d’Elizabeth Taylor en transe à un match de boxe en 1960. Lui choisit de tourner le dos au ring tout au long du combat pour le montrer dans les yeux et les réactions de l’actrice hollywoodienne.

Il acquiert là sa signature. « Lorsque vous regardez mon reportage, vous avez l’impression de voir du cinéma. J’aime raconter des histoires de façon cinématographique ».

Photographe du moment décisif à la Cartier-Bresson, il travaille pour les plus grands titres de la presse américaine et européenne (Life, Newsweek, New York Times, Paris Match, Epoca, L’Express…). Et est à l’origine de la défense des droits d’auteur des photographes outre-Atlantique, qui va leur générer des revenus substantiels.

Vél d’hiv

Né le 7 avril 1933 à Paris de parents juifs originaires de Pologne, Henri Dauman grandit à Montmartre. Son père meurt à Auschwitz en 1942. Sa mère et lui échappent de peu à la rafle du Vél d’hiv. Il se cache en région parisienne. Chez la famille Morin, déclarée « Juste parmi les nations » en 2021.

Après la guerre, le sort s’acharne encore sur lui. Sa mère meurt, avec cinq autres personnes, empoisonnée par les médicaments frelatés d’un pharmacien.

A LIRE : Après avoir échappé aux nazis, le Parisien Henri Dauman a immortalisé Hollywood

Désormais orphelin à treize ans, il fait son apprentissage de la photographie dans un studio de Courbevoie en devenant l’assistant d’un photographe de mode. A 17 ans, il décide de tenter sa chance à New York en rejoignant, pendant l’hiver 1950, son oncle d’Amérique, prénommé… Sam. Avec pour seul bagage son appareil photo Argoflex.

Henri Dauman avec des appareils photo. (Autorisation)

Sans le sou, il travaille d’abord chez un fabricant de soutiens-gorges avant de devenir reporter pour le journal France-Amérique.

Il se spécialise alors dans les photos de personnalités, développées dans une chambre noire improvisée dans sa cuisine. Les photos du « petit Frenchy », comme on l’appelle, sont vite repérées par les responsables de Life. Il commence à travailler en 1958 avec le magazine, alors à son apogée avec ses 8,5 millions d’exemplaires écoulés, puis avec les autres grands titres du monde entier.

Etre au bon endroit au bon moment, martelait-il. En livrant un autre truc. « Une photo réussie, c’est une photo de quelqu’un avec qui vous avez d’abord pu avoir une bonne conversation ».

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