Herzog à des ambassadeurs : Israël prêt à une trêve pour libérer les otages
Le président a déclaré que l'ONU doit faire plus pour faciliter l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza et rappelle qu'Israël combat le Hamas, pas les civils
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Le président Isaac Herzog s’est adressé mardi aux ambassadeurs de 80 pays. Herzog leur a indiqué qu’Israël était prêt à une deuxième pause dans les combats contre le groupe terroriste du Hamas à Gaza en échange de la libération d’un plus grand nombre d’otages.
Au lieu de la traditionnelle réception du Nouvel An civil, annulée dans le contexte de la guerre en cours, Herzog a cette année accueilli des ambassadeurs et des membres du corps diplomatique représentant plus de 80 pays pour un briefing sur la situation en Israël et à Gaza.
Herzog a mis l’accent sur l’effort humanitaire mené par Israël à Gaza, selon son bureau, tout en exhortant les organisations internationales à faire davantage pour faciliter l’acheminement de l’aide vers l’enclave.
« Je tiens à remercier les États membres et les dirigeants qui ont contribué à l’objectif de faire libérer des otages le plus rapidement possible », a-t-il déclaré aux personnes présentes.
« N’importe quel effort initié par vos États, vos dirigeants, vos médias et votre rôle diplomatique qui peut contribuer à faire pression sur les différents pays impliqués dans cette affaire est vital. Avant toute chose, il ne faut pas oublier qu’il y a des dizaines de cas humanitaires au sein du groupe d’otages – comme des bébés, des personnes âgées, des malades, des blessés et, bien sûr, de nombreuses femmes.»
« Je peux vous dire qu’Israël est prêt à une nouvelle pause humanitaire et à une aide humanitaire supplémentaire afin de permettre la libération des otages. Et la responsabilité incombe entièrement à [Yahya] Sinwar et aux dirigeants du Hamas », a poursuivi Herzog, en référence au numéro un du Hamas à Gaza.
Sur les 240 otages capturés par le Hamas lors du déferlement meurtrier du groupe terroriste dans le sud d’Israël le 7 octobre, on estime que 129 sont encore à Gaza – certains ne sont plus en vie – après que 105 civils ont été libérés de la captivité du Hamas lors d’une trêve d’une semaine fin novembre.
Quatre otages avaient été libérés auparavant et une soldate a été secourue par les troupes. Les corps de huit otages ont également été retrouvés, ainsi que ceux de trois otages qui ont été tués par erreur par l’armée.
L’armée israélienne a également confirmé la mort de 21 otages sur la base de nouvelles découvertes faites par les troupes opérant à Gaza.
Suite à la mort tragique et accidentelle des trois otages par des soldats à Gaza la semaine dernière, plusieurs médias ont indiqué, samedi soir, qu’Israël cherchait à intensifier ses efforts pour parvenir à un nouvel accord pour libérer les otages encore aux mains du Hamas.
Herzog a également exhorté les organisations internationales à faire davantage pour faciliter l’acheminement de l’aide à Gaza.
« Il est vraiment important pour nous de répéter que nous ne combattons pas la population de Gaza », a-t-il déclaré aux ambassadeurs. « Ce ne sont pas nos ennemis. Nous combattons le Hamas, c’est lui l’ennemi. Et à cet égard, nous prenons toutes les mesures humanitaires possibles conformément au droit humanitaire international. »
« Nous déployons d’énormes efforts pour augmenter l’aide humanitaire à Gaza. Nous faisons d’importants efforts humanitaires, avec la construction d’hôpitaux étrangers. Je tiens à saluer l’initiative émiratie. D’autres emboîtent le pas. »
« La quantité d’aide humanitaire peut être immédiatement triplée », a-t-il déclaré, affirmant qu’Israël inspectait chaque jour des centaines de camions au point de passage de Nitzana, mais que les agences des Nations unies (ONU) et d’autres partenaires sur le terrain ne parvenaient pas à suivre le rythme, de sorte que seuls 125 à 100 camions entraient chaque jour dans la bande de Gaza.
« On pourrait facilement tripler le nombre de camions si les Nations unies et leurs partenaires faisaient un effort. Le monde doit savoir que des dizaines de milliers de tonnes supplémentaires pourraient être acheminées chaque jour à Gaza », a affirmé Herzog.
L’ONU a rejeté l’affirmation selon laquelle elle n’en faisait pas assez pour faciliter l’entrée des camions d’aide, affirmant que les bombardements israéliens ont rendu très difficile l’acheminement en toute sécurité de l’aide.
Les États-Unis ont fait valoir que les retards étaient dû au refus d’Israël de rouvrir son terminal de Kerem Shalom après les massacres du Hamas du 7 octobre dans le sud d’Israël.
Vendredi, après une pression croissante de la part de l’administration Biden, le cabinet israélien a voté en faveur de la réouverture temporaire du terminal de Kerem Shalom.
La décision de rouvrir le passage permettra à 200 camions d’aide humanitaire par jour d’entrer à Gaza pour la première fois depuis la trêve de novembre.
Cependant, la décision du cabinet ne s’étend qu’à l’aide en provenance d’Égypte et non à celle des Nations unies.