Herzog : la prochaine conférence de l’ONU sur le racisme encourage la haine
Lors du forum mondial sur l'antisémitisme, le président a appelé les démocraties à s'unir contre Durban IV ; Nachman Shai estime que l'action de Tsahal affecte le monde juif entier
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël
La prochaine conférence des Nations Unies sur le racisme est « un rassemblement de haine et de calomnie, un événement antisémite dans le pire sens du terme », a déclaré mardi le président Isaac Herzog lors de l’ouverture du Forum mondial de lutte contre l’antisémitisme à Jérusalem.
Monsieur Herzog a appelé les pays et les organisations à s’unir en agissant « de manière décisive, unanime et sans peur » contre la conférence Durban IV de septembre pour s’assurer qu’elle n’ait pas lieu.
La conférence, qui porte le nom de la ville sud-africaine où la première réunion a eu lieu en 2001, doit se tenir à l’Assemblée générale des Nations unies à New York.
Les États-Unis, la Grande-Bretagne, le Canada et plusieurs autres pays ont annoncé qu’ils ne participeraient pas à l’événement. Elle marque le 20e anniversaire de la tristement célèbre Conférence mondiale sur le racisme, qui s’est tenue dans la même ville, ainsi que d’un Forum des ONG distinct, au cours duquel Israël a été pointé du doigt pour son racisme et certains participants ont cherché à assimiler le sionisme au racisme, ce qui a provoqué le départ d’Israël et des Etats-Unis. Les conférences ultérieures de Durban ont également donné lieu à des boycotts de la part de nations préoccupées par le caractère antisémite desdites conférences.
Herzog a indiqué que des événements récents comme la pandémie de COVID-19 et le conflit de 11 jours à Gaza en mai ont contribué à la récente vague d’attaques contre les Juifs.
« Les coûts de l’antisémitisme ont toujours été horribles », a déclaré Herzog.
Cette année, le Forum mondial de deux jours, organisé par le ministère des Affaires Etrangères en collaboration avec le ministère des Affaires de la Diaspora, a pour slogan : « des efforts collectifs pour un impact collectif ».
S’exprimant après M. Herzog, le ministre des Affaires de la Diaspora, Nachman Shai, a déclaré que le gouvernement devait reconnaître que les événements qui se produisent en Israël, comme les conflits à Gaza, ont une incidence sur le monde juif.
« Nos décisions militaires ont un impact sur les communautés juives du monde entier », a déclaré Shai, qualifiant le conflit de Gaza de « tournant » sur l’antisémitisme.
« La violence en Israël transforme immédiatement les communautés juives en cibles mondiales », a-t-il ajouté.
Shai a également exprimé sa profonde inquiétude quant à la manière dont le conflit israélo-palestinien est lié à d’autres causes libérales dans le monde.
Les groupes de gauche, y compris Black Lives Matter, associent de plus en plus la cause palestinienne à leurs propres problèmes, arguant qu’ils sont tous victimes du même système d’oppression, dont Israël fait partie.
Le ministre a comparé l’antisémitisme à une pandémie mondiale qui exige une approche mondiale.
« L’antisémitisme n’est pas un problème juif ou israélien », a souligné M. Shai. « C’est un problème mondial, et il doit être traité comme tel ».
Le Forum mondial de lutte contre l’antisémitisme a été créé en 2003 par le vice-premier ministre et ministre de la Diaspora, Natan Sharansky, afin de rassembler les personnes impliquées dans la lutte contre l’antisémitisme dans le monde entier. L’événement a été confié au ministère des Affaires Etrangères en 2007.
Le forum de cette année a rassemblé 180 invités du monde entier, auxquels se sont rejoints des centaines de participants virtuels.
La conférence a été axée sur les réseaux sociaux et la montée de l’antisémitisme après l’opération « Gardiens des murs » en mai. Elle vise à créer un plan d’action pour lutter contre la haine des Juifs.
Le ministre des affaires étrangères Yair Lapid prononcera le discours principal mercredi à 11 heures.