Herzog : Ryad pourrait jouer un rôle sur les Lieux saints de Jérusalem
La suggestion du chef de l'opposition est susceptible d'offenser la Jordanie, qui est actuellement l’administrateur de la mosquée Al-Aqsa et du Dôme du Rocher

Le chef de l’opposition, Isaac Herzog, a déclaré que l’Arabie saoudite pourrait jouer un rôle clé à Jérusalem, en assumant la responsabilité de l’administration des lieux saints musulmans dans un accord de paix entre Israël et les Palestiniens.
Dans une interview publiée mardi par Elaph, un site d’information arabe indépendant basé à Londres et l’un des sites d’information les plus populaires dans le monde arabe, Herzog a déclaré : « L’Arabie Saoudite pourrait jouer un grand rôle dans la question [de Jérusalem] ».
« Quand nous atteindrons le stade [pendant les négociations] où nous parlerons de Jérusalem et des Lieux saints, comme Al-Aqsa, je pense qu’il doit y avoir un rôle et une responsabilité pour les Saoudiens dans les Lieux saints », a-t-il confié, selon une traduction du site Web Middle East Eye.

« L’Arabie Saoudite a de l’expérience dans la gestion des espaces sacrés à La Mecque et à Médine », a-t-il fait remarqué. « Je pense que nous devrions offrir à l’Arabie Saoudite un rôle central dans cette affaire. »
Jérusalem, et le contrôle du mont du Temple — qui abrite la mosquée Al-Aqsa et le Dôme du Rocher — est l’une des questions les plus épineuses du conflit israélo-palestinien.
Cette question est revenue sur le devant après que le président américain Donald Trump a reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël, bien que Trump ait déclaré que sa décision reconnaissait simplement que Jérusalem était déjà la capitale d’Israël et qu’elle n’était pas censée préjuger des frontières définitives de la ville.
Après la reconnaissance de Trump le 6 décembre, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a déclaré que les Etats-Unis avaient renoncé à leur rôle traditionnel de médiateur dans les pourparlers de paix israélo-palestiniens. Il a également refusé de rencontrer des responsables américains.

La suggestion de Herzog est susceptible d’offenser la Jordanie, qui agit déjà en tant que gardien du site religieux, qui est le site le plus saint du judaïsme et le troisième site le plus saint pour les musulmans.
La Jordanie a été le deuxième Etat arabe à signer un accord de paix avec Israël et les deux pays ont mis en place une coopération étroite en matière de sécurité, bien que les liens aient été rompus ces derniers mois après qu’un agent de sécurité de l’ambassade israélienne en Jordanie eut tué un adolescent, qui a essayé de le poignarder, et un autre passant près d’une résidence de l’ambassade.
Dans l’interview, Herzog a également parlé des changements qui se produisent dans la région, de ses plans pour la paix avec les Palestiniens et de la façon dont il a renoncé à sa position politique pour tenter de parvenir à un accord global avec les voisins d’Israël.
Le leader de l’opposition a déclaré que plusieurs pays du Moyen-Orient ne pouvaient plus compter sur les Etats-Unis ou l’Europe pour les protéger contre la menace régionale iranienne après l’accord nucléaire de 2015, qui a permis aux ambitions hégémoniques du régime d’aller de l’avant.
Ceci, a-t-il soutenu, a créé une opportunité unique pour Israël.
« En ce moment, il y a une nouvelle situation où plusieurs Etats ont commencé à chercher un partenaire régional pour arrêter l’Iran », a déclaré Herzog. « Ces états ont cessé de croire aux puissances mondiales parce qu’ils les ont vendus à l’Iran. Ces Etats considèrent Israël comme leur seul partenaire pouvant les aider. »
Il a ajouté que beaucoup de voisins d’Israël partagent également son désir d’arrêter l’extrémisme islamiste, y compris l’Egypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Maroc, le Bahreïn, le Koweït et Oman. Cela a créé une ouverture pour la possibilité de forger des relations plus étroites entre l’Etat juif et les pays voisins.