Hollande juge indispensable la « neutralisation » d’Assad
Damas considère que les propos du président français "constituent une ingérence flagrante dans les affaires" de la Syrie
Le président français François Hollande a estimé mardi que le rétablissement de la paix en Syrie passait par la « neutralisation » de son homologue syrien Bashar El-Assad, suscitant une vive réaction de Damas qui a dénoncé une « ingérence flagrante ».
En Syrie, « nous devons réduire les emprises terroristes sans préserver Assad », a estimé le président français lors d’un discours devant les ambassadeurs français réunis à Paris.
« Les deux ont partie liée. En même temps, il nous faut chercher une transition politique en Syrie, c’est une nécessité » et « un dialogue peut être engagé, faut-il en fixer les conditions. La première, c’est la neutralisation de Bashar el Assad. La seconde, c’est d’offrir des garanties solides à toutes les forces de l’opposition modérée, notamment sunnites et kurdes, et de préserver les structures étatiques et l’unité de la Syrie », a précisé François Hollande.
Pour le président français, le processus passe enfin et surtout par une implication de « toutes les parties prenantes à la solution », dont la Russie, les pays du Golfe, l’Iran et la Turquie.
« Le règlement de la crise syrienne exige la participation de tous et la France est prête à y prendre sa part », a-t-il insisté, en indiquant que d’ici là Paris continuera « à aider l’opposition syrienne » qu’elle juge « modérée ».
Les propos du président français « constituent une ingérence flagrante dans les affaires intérieures et montrent que la France contribue à verser le sang syrien », a réagi une source officielle au ministère syrien des Affaires étrangères, citée par l’agence syrienne officielle Sana.
« Le gouvernement français doit savoir (..) que tant qu’il maintiendra ces positions, nous n’accepterons aucun rôle de la France dans une solution politique », a-t-on ajouté de même source.
Le conflit en Syrie a débuté en mars 2011 et fait depuis plus de 240 000 morts selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).