Hommage à 44 enfants juifs raflés par la Gestapo à Izieu
François Hollande a mis en garde contre la montée "des fondamentalismes religieux", citant l'attentat au Kenya, lors d'un hommage à des victimes de la Shoah
« Nous sommes une fois encore réunis dans un lieu de drame, cette maison qui fut hier le théâtre d’une tragédie abominable », a déclaré le chef de l’Etat lors de l’hommage à 44 enfants juifs raflés il y a 71 ans par la Gestapo à Izieu (centre de la France).
« Le mal ne s’est pas arrêté aux portes de cette maison, il renaît chaque fois que des idéologies totalitaires ou des fondamentalismes religieux s’emparent des passions et des peurs », a ajouté le chef de l’Etat devant cette maison qui accueillait les enfants dont aucun n’a survécu à la déportation.
Le président a cité les « 150 étudiants, chrétiens pour la plupart, massacrés par des fanatiques » au Kenya la semaine dernière, et le « génocide des Tutsi » en 1994 au Rwanda.
« En Syrie, en Irak, au moment où je m’exprime, des minorités sont pourchassées pour leur religion, leurs origines, leur tradition, des hommes, des femmes, des enfants. Au Nigeria, des enfants, des jeunes filles sont enlevés, violés et exécutés par une secte [Boko Haram] qui tue des musulmans au prétexte de l’islam », a aussi souligné M. Hollande.
« A chaque fois, a-t-il poursuivi, ce sont des juifs qui sont tués parce qu’ils sont juifs, des chrétiens parce qu’ils sont chrétiens. Et des musulmans, parce qu’ils sont musulmans », a lancé le président français.
Rappelant les « épreuves terribles » des attentats meurtriers de début janvier à Paris qui ont fait 17 morts, il a appelé les Français une nouvelle fois à « plus que jamais (se) réunir et (se) rassembler ».
Le chef de l’Etat a par ailleurs évoqué les élections départementales du mois dernier, marquées par une forte poussée de l’extrême droite, mettant en garde contre « le repli et l’isolement qui sont toujours des poisons mortels pour une nation ».