Hommage à Nikolai Bauman, qui a légué sa fortune aux familles israéliennes en deuil
L’homme, Juif français d’origine hongroise, est décédé en 2009, veuf et sans enfant, à l’âge de 97 ans ; un camping a été inauguré en Israël en sa mémoire
La localité touristique de Sataf, à l’ouest de Jérusalem, a rendu hommage la semaine dernière à Nikolai Bauman, Juif français d’origine hongroise décédé en 2009, veuf et sans enfant, à l’âge de 97 ans.
L’homme avait légué son capital et ses propriétés, d’un total de 13 millions d’euros, pour la création d’une fondation d’aide et de soutien aux familles endeuillées. Celle-ci a été fondée en 2019, et des familles liées à l’Organisation des veuves et des orphelins de Tsahal ont ainsi pu être aidées.
Ce mois-ci, ceux qui ont pu bénéficier de son héritage se sont mobilisés pour la création d’un camping Nikolai Bauman, à Sataf.
Ce faisant, ils ont fait en sorte que son nom sera perpétué en terre d’Israël, qu’il aimait tant.
Parmi les participants à la cérémonie d’inauguration du camping à sa mémoire, la semaine dernière à Sataf : la famille de Lotfi Nassraldin, qui a été tué alors qu’il était en opération à proximité de Gaza. Lotfi avait rejoint l’armée israélienne en 1989 et a été l’un des premiers Druzes à rejoindre la marine. Au cours de ses longues années de service, il a occupé divers postes dans différents domaines et relevé avec succès de nombreux défis. À la fin de son service dans la marine, Lotfi a été transféré au corps d’artillerie puis au corps du génie de combat. Après avoir terminé son service régulier, il a poursuivi dans l’armée permanente et, après huit ans de service, il a rejoint la brigade Golani, qui est devenue sa deuxième maison et où il a suivi plusieurs cours et entraînements. Le 27 décembre 2008, Tsahal a lancé l’opération Oferet Yetzuka, visant à frapper le gouvernement du Hamas, à réduire les tirs de roquettes vers les communautés du sud et à améliorer la sécurité à long terme le long de la bande de Gaza. Lotfi est tombé au combat deux jours après le début de l’opération, le 29 décembre 2008. Il a été touché par des obus de mortier tirés depuis le territoire palestinien vers le Conseil régional de Sha’ar Hanegev et qui ont explosé sur une base de Tsahal près d’Az Stream, où il était stationné.
Lotfi, âgé de 38 ans, a été le premier soldat tué dans l’opération Oferet Yetuzka. Des milliers de personnes de tout le pays ont accompagné Lotfi lors de son dernier voyage au cimetière militaire d’Usfiya. Lotfi a laissé derrière lui sa femme, sa fille, ses parents, deux sœurs et deux frères.
« Nikolai Bauman aimait vraiment Israël, et il est de notre devoir de perpétuer la mémoire de l’homme qui, de la manière la plus simple possible, a fait don de lui-même à Israël, spécifiquement au profit des familles endeuillées. Ayant accompagné de près la création de la fondation, je suis fier et ému de cette inauguration », a déclaré Yitzhak Mofasik, directeur du département des biens légués au KKL-JNF.
« Nikolai Bauman était un survivant de la Shoah qui vivait en France et qui aimait vraiment l’État d’Israël », a ajouté l’avocate Elisheva Kandi-Ansbacker, membre de la direction du KKL. « Il a légué son héritage au profit des familles endeuillées et des victimes d’actes terroristes. Nous avons eu le privilège d’honorer et de perpétuer sa mémoire en créant un camping, qui relie ses activités sionistes à l’héritage éducatif pour les générations futures. La Fondation établie en Israël est active et travaillera toujours pour se souvenir et commémorer ceux qui ont agi et continuent à accomplir l’effort sioniste. »
Eli Ben Shem, président de l’organisation Yad Labanim et père d’un officier de Tsahal, Kobi Ben Shem, mort au combat, a déclaré : « Le deuil transcende les divisions sociales et relie toutes les composantes de la société israélienne. La décision de Nikolai Bauman, un résident français sans lien avec des familles endeuillées, de consacrer sa fortune à leur soutien, est porteuse d’une grande symbolique. Grâce à l’immense générosité de Nikolai Bauman, nous pouvons apporter un soutien et une assistance aux familles endeuillées dans divers domaines tels que les bourses d’études aux parents et frères et sœurs endeuillés, pour des aménagements de logement pour les parents et frères et sœurs adultes endeuillés, pour le financement de célébrations de bar mitzvah pour les frères et sœurs endeuillés, etc. Cette aide, même modeste, allège le lourd fardeau que ces familles portent au quotidien. »