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Hommage en mémoire des victimes du pogrom de Kielce en 1946

Le 4 juillet 1946 des membres de la police communiste, des soldats polonais, de simples ouvriers de l’aciérie voisine, poussés par une rumeur de tentative de meurtre rituel sur un garçon polonais de sept ans, attaquent une maison au 7/9 rue Planty, occupée par des juifs de passage

Cette photo prise le 23 juin 2016 montre la maison de la rue Planty à Kielce, où la police communiste, des soldats et des métallos ont tué 37 Juifs le 4 Juillet 1946. (Crédit : AFP PHOTO / Bernard Osser)
Cette photo prise le 23 juin 2016 montre la maison de la rue Planty à Kielce, où la police communiste, des soldats et des métallos ont tué 37 Juifs le 4 Juillet 1946. (Crédit : AFP PHOTO / Bernard Osser)

Un kaddish, prière juive pour les morts, et des prières chrétiennes ont été récités dimanche à la veille de la commémoration du pogrom de Kielce de 1946, dans lequel une quarantaine de juifs avaient été tués plus d’un an après la défaite du nazisme.

Les habitants de Kielce ont participé à la Marche de mémoire et de prière organisée depuis dix-sept ans sur les lieux de ces événements tragiques, notamment via la rue Planty 7/9 où les massacres ont été commis.

Le 4 juillet 1946 des membres de la police communiste, des soldats polonais, de simples ouvriers de l’aciérie voisine, poussés par une rumeur de tentative de meurtre rituel sur un garçon polonais de sept ans, attaquent une maison au 7/9 rue Planty, occupée par des juifs de passage.

La plupart des victimes revenaient d’Union soviétique, quatre d’entre-elles du camp nazi d’Auschwitz-Birkenau, situé en territoire polonais.

Les noms des victimes ont été lus devant cette maison ornée aujourd’hui de trois photos géantes de juifs tués lors du pogrom.

Le grand rabbin de Pologne Michael Schudrich a récité des prières aux morts.

La Pologne doit se souvenir non seulement des pages glorieuses de son histoire, mais « également des événements qu’il faut condamner. Le pogrom de Kielce dont nous nous souvenons aujourd’hui en est un », a écrit la Première ministre Beata Szydlo dans une lettre lue dimanche devant les participants aux commémorations.

« Il y a 70 ans, peu après la guerre meurtrière et le drame de l’Holocauste, à Kielce le sang des innocents avait de nouveau coulé », a déclaré Mme Szydlo.

« Cette tragédie fait encore l’objet d’études par les historiens. Mais aucune provocation ne peut être une justification de la haine et de la violence », a-t-elle ajouté. Une provocation des services secrets communistes est l’une des thèses souvent évoquées par les historiens polonais.

Lundi, des cérémonies officielles auront lieu en présence du président polonais Andrzej Duda.

Samedi, une plaque commémorative a été inaugurée sur la maison rue Planty 7/9 avec des citations du pape Jean Paul II et du pape François sur le pogrom.

Avant la guerre, un habitant de Kielce sur quatre était juif. Sur ces 20 000 personnes, un demi-millier seulement ont survécu à l’Holocauste perpétré par les nazis, selon les calculs des historiens.

Après le drame, plusieurs dizaines de milliers d’entre eux quittent le pays pour toujours. A l’étranger, le pogrom forge l’image d’une Pologne antisémite.

Lors de procès sommaires, neuf personnes sont condamnées à mort, tandis que les autorités tentent d’attribuer la tuerie à la résistance anti-communiste.

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